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  • : Israël, ce pays qui pousse l'individu à la recherche de lui-même. Un voyage de retour vers l'Histoire, vers sa propre Histoire.
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Pour ne pas oublier que ce qui se passe à Sderot a commencé par l'évacuation du Goush Katif.


Evacuation de Névé Dékalim en 2005
27 mars 2007 2 27 /03 /mars /2007 06:37
Jean-Marc Desanti
Une vision 'extérieure' du combat d’Israël, une bonne manière de faire passer le message à tous ceux qui continuent de ne pas vouloir comprendre.

 

Les terres orientales ont toujours été considérées par l’Occident comme des colonies. La création d’Israël a été la rencontre d’une volonté sioniste et d’une habitude occidentale. De ce fait, Israël a été de suite perçu comme un instrument pour mieux contrôler les ressources et la zone stratégique moyen-orientale. Ainsi se sont développés tous les « marqueurs » de la lutte « anticoloniale » : révoltes, terrorisme, campagnes de presse internationale. Le rejet arabe fut identitaire, raciste et religieux. L’expédition franco-anglaise de 1956 renforça dans l’autre camp la certitude d’une collusion philosophico politique judéo-chrétienne, mais 1956 marqua aussi le premier échec imposé à des militaires pour des raisons économiques. La victoire sur le terrain se transforma en capitulation politique sous pression des « alliés » US : les américains agirent comme les anglais d’antan, protecteurs de la Palestine : les affaires avant tout. 

 

On connaît la suite : perte de tout l’Empire colonial français, soutien du FLN par Washington et fin de l’Algérie française - l’Israël hexagonal.

Les mêmes causes engendrent les mêmes effets. Aujourd’hui, le reproche d’être un État colonial, adressé à Israël, correspond au fait qu’il se retrouve seul face aux masses musulmanes. Le « territoire » lui est contesté parce que les ennemis savent que lui en faire perdre une portion, c’est supprimer sa sécurité, sa stabilité, voire son identité. 

 

L’histoire n’est pas morale: elle est un mouvement impitoyable, une lutte perpétuelle pour conserver et non dilapider. 

 

Or, dans ce combat, la politique occidentale hésite sans cesse entre une métaphysique de l’honneur et un libéralisme épicurien. Il suffit de se souvenir de la tragédie serbe. Les Serbes ayant décidé de ne rien céder aux musulmans bosniaques et albanais, l’OTAN alla jusqu’à bombarder Belgrade, capitale européenne, parce que l’Arabie saoudite, l’Afghanistan et le Pakistan soutenaient des musulmans d’Europe qui se révoltaient. Les marchands d’essence avaient préféré, comme toujours, leurs fournisseurs de pétrole. Dans la même logique économique suicidaire, on fait mine d’ignorer que la mafia tchétchène était maîtresse du trafic de drogue en Russie, et que la réaction brutale de Poutine avait pour but d’éradiquer les trafiquants, qui se servaient de l’enrichissement de leurs réseaux pour diriger la sécession. 

 

C’est une réalité politique structurelle : soutenir une des parties, ce n’est pas forcément être du côté du bien ou du confort, c’est choisir. Avec toutes les conséquences violentes d’un monde qui ne sera ni meilleur, ni chevaleresque. Il ne s’agit pas, pour l’Occident, en soutenant d’une manière inconditionnelle Israël, d’opter pour un statut confortable, mais de définir son camp.


Ceux qui, à la City de Londres, ou à la Bourse de New York, espèrent encore  ménager l’économie mondiale et les profits, en jouant sur tous les tableaux, se retrouveront, au mieux, esclaves ou domestiques des peuples musulmans et asiatiques.

Donner des leçons de morale en temps de guerre, ou continuer « ses petites affaires », c’est une façon de cacher sa peur et sa duplicité. Nous le savons désormais, deux sphères d'influence s’affrontent : l'occidentale et l'islamo-tiers-mondiste. L’une a l’avantage de la technologie, l’autre, celui de la démographie. C’est ainsi. Et le pire est que, par le biais des migrations volontairement incontrôlées par les tenants du productivisme à tout prix, l’ennemi est déjà dans la place. Israël est une digue bien fragile, mais sa défaite marquerait la fin de l’Occident.

 

Dans son ouvrage, L’Appel du destin, De Gaulle écrivait: « Si la transversale musulmane, qui va de Tanger au Pakistan, passe sous influence chinoise, nous sommes finis ».

Israël, terre d’Occident, ne doit ni composer, ni céder, mais garder chaque pouce de territoire. Israël réduit, la guerre serait demain à Marseille. Elle s’y profile déjà.

C’est pourquoi tout notre travail consiste à faire prendre conscience qu’à Paris, Londres, Berlin, Moscou, New York, ou Haïfa, nous sommes tous sous le feu de l’ennemi.

Jean-Marc Desanti
© Houmous.net

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27 mars 2007 2 27 /03 /mars /2007 06:17

Raphael Aouate
Shiran avait l’étoffe d’un héros. Son courage et son engagement lors de la dernière guerre au Liban le promettaient à une distinction militaire. Jusqu’à ce que ce courageux soldat soit à l’origine d’une mémorable révolte dans l’unité Golani, et que le vent tourne …

« J’ai été extrêmement surpris de la décision du commandant de la région Nord. Je m’attendais à ce que mon fils soit libéré » a déclaré aujourd’hui (lundi) Yossi Amsili. Yossi est le père de Shiran, sous lieutenant dans l’unité Golani, soldat promis à une distinction militaire pour sa bravoure durant les combats de l’été dernier dans une unité d’élite des Golani. Cette distinction militaire avait été recommandée par le commandant de la région Nord. Et pourtant, Shiran purge aujourd’hui une peine militaire en prison pour avoir été mêlé à une révolte des soldats de cette unité. Ainsi, ce même commandant n’entend pas se montrer plus clément et a refusé la demande d’assouplissement effectuée par Shiran.

« J’ai demandé au commandant d’étudier la demande de clémence faite par Shiran. » rappelle Yossi qui avoue ne pas comprendre « le retranchement de Tsahal sur cette question. Soit ils ne comprennent pas Shiran, soit ils ne comprennent pas la situation dans laquelle il se trouve. Leur attitude dans la gestion de cette affaire n’est simplement pas la bonne. Shiran subit une forte pression en étant soumis à des vexations, avec l’interdiction d’utiliser un téléphone. Leur volonté est de le casser comme s’il était un prisonnier sécuritaire. Je ne sais pas du tout pourquoi ils agissent ainsi. Shiran ne peut pas parler du tout. Ils ne font plus référence à son courage passé. C’est un comportement honteux. Devant mon insistance, Shiran a accepté de poser une requête dans laquelle il affirme ne pas avoir voulu en arriver là. Qu’il était convaincu de son bon droit. Il a finalement accepté mon conseil. La date de sa libération de prison est prévue pour le 17 avril prochain. Il pourra alors bénéficier d’un congé. Mais d’après ce que j’ai compris, l’officier qui avait prévu sa décoration se trouve maintenant gêné à cause de cette histoire de rébellion. Shiran risque de rester en prison le temps qu’il faut. Et ma famille, et Shiran lui-même, avons un mauvais pressentiment, et ressentons un vrai affront ».

Des sources militaires, de l’unité Nord, ont pour leur part déclaré : « Le soldat a procédé à une demande de grâce en bonne et due forme, et le commandant a refusé d’y souscrire. Pour le motif d’un comportement agité en prison, à plusieurs reprises. Il a donc écopé de trois jours de prison de plus, ce qui porte sa détention à un total de 60 jours. Pour la question de la distinction, nous avons chez nous l’habitude de faire la différence entre un comportement courageux au combat et une peine à purger actuellement. C’est pour cela qu’il doit rester en prison. ».

Quant au porte parole de Tsahal, il déclare : « Le soldat a été inculpé et mis en détention pour ses agissements coupables dans son unité. Et dans sa cellule, le détenu s’est mal comporté : désordre et insolence notamment. Il sera donc jugé pour un prolongement éventuel de quatre jours de détention, et de sept supplémentaires sous condition ».

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26 mars 2007 1 26 /03 /mars /2007 14:27

Jérusalem, le 26/03/2007

Les grands titres

1. Interview exclusive de Ban Ki-moon au Haaretz

Haaretz: Dans une interview exclusive au Haaretz, le Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon se déclare en faveur de la réunion d'un sommet qui rassemblerait, le Quartet international(USA, Europe, ONU, Russie), le Quartet arabe(Arabis Séoudite, Jordanie, Egypte, Emirats) ainsi que les Israéliens et les Palestiniens. Il a affirmé avoir fait cette proposition à Condoleeza Rice au cours de leur rencontre à Jérusalem: "Nous espérons que la Communauté internationale saura profiter de la dynamique diplomatique qui se précise actuellement". 

 

Tous les quotidiens: Ban Ki-moon rencontrera aujourd'hui Ehud Olmert. Les deux leaders débattront des efforts entrepris pour la libération de Guilad Shalit et des négociations avec les Palestiniens. Après cette rencontre, Ban Ki-moon se rendra au Mémorial du Yad Vashem et  s'entretiendra avec Daliah Itzik, présidente de l'état par intérim, avec Tzipi Livni, chef de la diplomatie, avec Shimon Peres et enfin avec le chef de l'Opposition Byniamine Netanyaou. 

 

2/ Rencontre Olmert Rice à Jérusalem : le nouveau plan de Rice

 

Haaretz:  Ehoud Olmert et Condoleezza Rice se sont entretenus hier soir à Jérusalem, pendant près de trois heures. Selon le Haaretz, la Secrétaire d'Etat américaine a l'intention de proclamer prochainement l'ouverture de négociations en vue de la formation d'un état palestinien. Selon le projet soumis par Rice, les Américains négocieront parallèlement avec les Palestiniens et les Israéliens pour déterminer l'ordre du jour de ces discussions. Ehud Olmert tente de tempérer le contenu de cette proclamation et il refuse toute allusion à des pourparlers sur le statut permanent des territoires.  Au cours de leur rencontre , il a été longuement question de l'initiative de paix saoudienne de 2002 .

 

3. Risque de tensions sur le site de Homesh évacué en 2005

 

Maariv(manchette): Les forces de sécurité israéliennes redoutent une escalade de la violence aujourd'hui sur le site de l'ancienne localité de Homesh, évacué de force par ses habitants en septembre 2005. En effet, ces habitants initient, ce matin, une marche en direction de la localité et ils affirment haut et clair leur intention de revenir s'installer sur place. Tzahal a autorisé cette marche mais refusent aux manifestants le droit de passer la nuit sur ce site. Selon les estimations de l'armée, plus de 5000 militants devraient participer à ce rassemblement. De leur coté, les brigades d'Al Aqsa pro-Fatah menacent de perpétrer des attentats si les Israéliens devaient reprendre le contrôle de ce site de Homesh: "Nous déploierons tous nos efforts pour libérer notre terre'', a déclaré l'un des porte-parole des l'organisation terroriste. 

 

D'autres titres en bref 

 

Maariv: Abou Maazen a affirmé que Guilad Shalit est en bonne santé:"Nous sommes garants de sa vie" a même déclaré le leader palestinien qui reste toutefois très sceptique quant aux chances de libération prochaine du soldat dans le cadre d'un échange avec des prisonniers palestiniens. Selon le journal Al Hayat, Abou Maazen explique en effet que les  ravisseurs rejettent sa proposition de remettre Shalit aux autorités égyptiennes avant que tous les détails du marché ne soient réglés. 

 

 Haaretz(sondage):  Selon un sondage réalisé par l' université A Najah de Naplouse, près d'un quart des Palestiniens éliraient le Hamas au pouvoir si des élections législatives devaient avoir lieu aujourd'hui. Selon ce sondage Près de deux tiers des Palestiniens estiment que le Hamas a échoué dans sa gestion de l'Autorité Palestinienne. Environ un tiers des Palestiniens seraient prêts à émigrer à l'étranger s'ils en avaient la possibilité. Enfin, la moitié des personnes interrogées  estiment qu'en acceptant de participer à un gouvernement d'union national, le Hamas renonce à une partie de son idéologie et de l'orientation politique qui a été la sienne jusqu'à présent. 

 

Haaretz: Les nouvelles sanctions imposées par l'ONU à l'Iran n'effrayent pas Mahmoud Ahmedinejad. Le président iranien les a qualifiées d' illégales. Il a déclaré que son pays ne retarderait "pas même d'une seconde" son programme nucléaire.  Il s'est même fait menaçant , promettant de prendre des mesures contre les pays qui ont voté en faveur de ces sanctions contre son pays. 

 

Maariv:  Le Mouvement pour l'intégrité du pouvoir en Israël a déposé un recours devant la Haute Cour de Justice dans lequel il réclame la suspension immédiate du ministre des des Finances Avraham Hirschensohn de ses fonctions. Hirschensohn est soupçonné d'avoir détourné quelque 10 millions de shekels des caisses d'un syndicat israélien qu'il dirigeait dans le passé. 

 

Maariv: Le parti Kadima a inauguré hier une nouvelle succursale à Tel-Aviv. Cette inauguration a été l'occasion, pour les dirigeants du parti, de faire montre d'un certain optimisme : "Nous allons vers un accord de paix rapidement" ont même déclaré les plus positifs". Parmi eux , Shimon Peres a appelé les membres du parti à surmonter leurs divergences de vues et a estimé ne pas partager l'opinion de certains qui considèrent Kadima comme étant sur la mauvaise pente! Au cours de cette soirée, Tzipi Livni a déclaré  qu'Israël devra renoncer à des territoires afin de pouvoir rester un état juif: "Nous devons mettre notre sécurité au cœur de toutes les discussions" a précisé la chef de la diplomatie israélienne. 

 

Yediot Aharonot: Ehud Barak estime qu'il faut se préparer à des changements politiques consécutifs aux conclusions de la Commission Vinograd. Selon l'ancien Premier Ministre qui brigue la présidence travailliste, son parti doit constituer une alternative au pouvoir.

 

Tous les quotidiens(culture): Le Prix d'Israël 2007  sera attribué à la fameuse troupe du Guevatron, La commission de nomination des lauréats a décidé d'accorder cette distinction à la chorale du kibboutz Gueva pour sa contribution à la culture  et en particulier à la musique israélienne depuis plusieurs décennies. Le Guevatron a été fondé, il y a 55 ans!

 

Maariv: Il y a 5 ans , Bella Lahmanovitz, rescapée d'Auschwitz avait décidé de passer le séder de Pessah avec des amis à l'hôtel Park de Natanya. Au début de la soirée pascale, un terroriste suicidaire palestinien s'est fait exploser dans la salle des fêtes de l'hôtel tuant 30 personnes et en blessant une centaine d'autres. Bella avait alors été blessé. Cinq ans plus tard, elle a décidé de revenir passer le seder à l'hôtel Park: "Personne ne me vaincra" affirme-t-elle avec détermination, pour expliquer sa décision.

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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 07:09

Sur la scène interne palestinienne, le principal événement de cette période a été l’accord conclu entre le Président palestinien Abu Mazen et le Premier ministre du Hamas Ismail Haniya sur l’établissement d’un gouvernement palestinien d’union nationale fondé sur l’Accord de La Mecque du 9 février. Le nouveau gouvernement a prêté serment le 17 mars. Une étude préliminaire de la plate-forme politique du nouveau gouvernement montre qu’elle s’appuie ouvertement sur l’idéologie du Hamas, en dépit des acrobaties rhétoriques des rédacteurs du document.


Lire le texte : http://www.terrorism-info.org.il/
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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 07:07
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25 mars 2007 7 25 /03 /mars /2007 07:01

Par Albert Soued

Un ambassadeur américain à Damas disait "les pays du Moyen Orient exportent des dattes, des tapis, du pétrole, la Syrie n'exporte que des ennuis".


Fomenté par la Syrie, l'assassinat de l'ex-premier ministre du Liban, Rafik Hariri, ami de Jacques Chirac, a mis encore plus en lumière le caractère délinquant et voyou de l'état syrien.


Un Tribunal International doit être créé pour juger les responsables Syriens de l'attentat, ce qui risque de mettre fin au pouvoir de la famille "alaouite" des Assad qui règne sur Damas depuis 37 ans.


Or les médias nous parlent de négociations secrètes entre la Syrie et Israël. Déjà en l'an 2000, à l'époque du 1er ministre Éhoud Barak, les médias en avaient parlé. La presse a même produit à chaque fois les textes d'accords secrets. On nous a parlé d'éminents intermédiaires comme Itamar Rabinovitch ou Ibrahim Souleiman. Il semblerait que depuis la guerre d'octobre 1973 les contacts secrets n'aient jamais cessé entre les deux pays.


Pour comprendre la situation, il faut faire un petit historique de l'arrivée au pouvoir en Syrie de la secte "alaouite". En Islam, très tôt, il y eut une divergence à la tête du pouvoir politico-religieux. Les héritiers du prophète Mohamed se sont érigés en califes détenteurs de la vraie foi ou "sunna". Les opposants, qui se réclamaient de Ali, gendre et cousin de Mohamed, ont créé une lignée de dirigeants religieux appelés Imam, parallèle à celle des califes. Minoritaires, ces opposants furent appelés "hérétiques" ou la "shia'h". Dans le temps, la foi shiite qui ne concerne que 10% des Musulmans s'est scindée en une myriade de sectes hérétiques, chacune ayant son Imam ou son héros fondateur. C'est essentiellement en Perse ou depuis la Perse que l'hérésie s'est développée. La religion dominante de l'Iran est la shiah duodécimale, l'hérésie qui croit dans le 12ème imam de la shiah, qui ressortira bientôt du Puits pour "rédimer" le monde.


En 859, Ibn Nousayr, un tenant de cette foi duodécimale, s'est érigé en "bab" ou "Porte de la vérité" ou porte-parole de l'Imam pour annoncer une hérésie nouvelle qui n'avait plus aucun rapport avec l'Islam, un mélange de christianisme, de paganisme phénicien et de manichéisme. Resté secret dans sa doctrine et ses pratiques, ce nouveau culte s'est enraciné dans une Syrie chrétienne récemment islamisée. Aujourd'hui on compte 1,3 million de "nousayri" dont 1 million en Syrie, soit 7% de la population, surtout dans la région du port de Lattaquié et entre Antioche et Alep.


Pendant près de 12 siècles les "nousayris" étaient des paysans pauvres et illettrés, méprisés et humiliés par les Musulmans sunnites qui les maintenaient à distance, des parias. On raconte qu'ils étaient tellement démunis qu'ils vendaient leurs filles aux bourgeois sunnites des villes.


En 1920 le mandat français a été un tournant dans l'émancipation des "nousayris". Alors que les jeunes sunnites avaient de quoi payer pour être exemptés de l'armée, les "nousayris" s'engageaient en masse dans les "Troupes Spéciales du Levant" qui servaient à la fois de police, de renseignement et d'armée. La laïcité française leur permettait d'être traités avec égalité avec les sunnites qui représentaient 70% de la population syrienne (1). Tenants de A'li, la France les désigna par le terme "alaouites", ce qui atténua quelque peu le côté sectaire de cette hérésie.


Vers la fin du mandat français, en 1943, deux universitaires, le chrétien orthodoxe Michel Aflak et le musulman sunnite Salahedine Bitar, fondent le parti national-socialiste Baath, le parti de "la résurrection", inspiré de Vichy et de l'Allemagne. Les Alaouites s'inscrivent massivement dans ce parti laïc et social. Entre l946, la Syrie acquiert son indépendance. Après 20 ans de désordres et une dizaine de coups d'état fomentés par des officiers sunnites qui s'entredéchirent, le pouvoir de la majorité s'affaibli à un point tel que le parti Baath réussit à prendre le pouvoir en 1963, suivi par le clan alaouite en 1966 (2). Quatre ans après, grâce à un autre coup d'Etat, Hafez al Assad s'affirme comme le dirigeant du pays, s'appuyant sur l'armée et sur le parti Baath (3).


Foncièrement antisémite (4), le clan alaouite des Assad a engagé son pays dans deux guerres inutiles contre Israël (1967 et 1973), perdant le plateau du Golan. Depuis, le clan Assad s'abstient de toute hostilité ouverte envers ses voisins (5).


Pour se maintenir au pouvoir, il a créé une douzaine de services secrets du renseignement et d'intervention. Une dictature mélangeant les méthodes nazies et mafieuses s'est mise en place: délation et torture, corruption et chantage, assassinat politique, trafic d'armes et narcotiques, hébergement et entraînement de toutes les organisations terroristes de la région, attentats par organisations terroristes interposées et meurtres télécommandés, actions diverses de déstabilisation, contrefaçon de billets de banque, développement et stockage d'armes chimiques et bactériologiques (6).


Le régime des Assad est aux aguets et il profite des faiblesses ou des failles qui se présentent devant lui pour s'y engouffrer. Il a profité des failles de l'intervention israélienne au Liban en 1982, et des dissensions internes pour occuper le pays du Cèdre.


Succédant à son père, Bashar al Assad est amené, comme dans tout clan mafieux, à user des mêmes méthodes. En 2003, lors de la guerre d'Irak, il héberge les responsables baathistes irakiens fuyant les représailles shiites. Pour faire pression sur les Américains, il forme et expédie des terroristes pour saboter le nouveau gouvernement démocratique d'Irak. Au Liban, il fait éliminer des opposants dangereux, journalistes, politiciens et le puissant homme d'affaires Rafik Hariri en février 2005. Il a sous-estimé les réactions libanaises et internationales. Ce faux pas lui fera perdre une grande partie de son influence au Liban et renforcera les opposants "Frères Musulmans" de Syrie, appuyés par l'Arabie Saoudite (7). Subissant pressions et menaces et recherchant des alliés, Assad signe une alliance formelle avec l’Iran en juin 2006.


Aujourd'hui Bachar El-Assad s'efforce d'empêcher la formation d’un tribunal international car il y serait le principal accusé et il met tout en œuvre dans ce but: assassinat ou élimination de députés libanais dont Gemayel, afin d'obtenir une minorité de blocage au parlement libanais, manifestations permanentes du H'ezbollah à Beyrouth pour paralyser la capitale, enlèvement de soldats israéliens par le Hezbollah et guerre au Liban pour détourner l'attention sur son régime, négociations tout azimut…


Akiva Eldar, correspondant de Haaretz a produit en janvier 2007 le schéma d'un accord secret entre Israël et la Syrie concernant le plateau du Golan. Certains milieux Israéliens du Renseignement pensent que le régime alaouite est suffisamment affaibli pour lui soutirer le meilleur accord possible avant longtemps. D'autres estiment que la haine antisémite de ce clan est telle que l'accord syrien ne peut être qu'une ruse de guerre.

Bashar al Assad ne peut plus se permettre un second faux pas… Israël non plus.

Notes
(1) 15% de chrétiens, 3% de druzes, 1% d'Ismaélites
(2) la foi "alaouite" autorise un comportement extérieur conforme à l'Islam majoritaire et de nombreux cadres "alaouites" se sont faits passer pour des sunnites pour pouvoir se hisser dans la hiérarchie de l'armée comme du parti Baath.
Hamza ibn Ali disait d'eux "ils parviennent à leurs fins car ce qui est interdit aux religions monothéistes leur est autorisé, c'est à dire le meurtre, le vol, le mensonge, la calomnie, la fornication, la pédérastie…" (source D Pipes-Middle Eastern Studies-1989)
(3) la guerre de septembre 1970 entre l'OLP (Organisation de Libération de Palestine) implantée en Jordanie et le gouvernement de ce pays a favorisé la montée au pouvoir de Hafez al Assad. En effet le gouvernement alaouite de Jadid a pris le parti des Palestiniens et a envoyé des forces terrestres en Jordanie. Responsable des forces aériennes, Hafez al Assad refusa d'envoyer ses avions contre le roi Hussein. La défaite des forces palestino-syriennes mena aussitôt Hafez al Assad au pouvoir de Damas, dans un coup d'état pacifique.
(4) après la guerre en 1945, la Syrie a hébergé de nombreux nazis fuyant l'Europe, dont Aloïs Brunner. Le salut nazi est de rigueur quand Assad reçoit ses subordonnés en uniforme. En mai 2001, Bashar el Assad accueille le pape à Damas en lançant devant lui une violente diatribe contre les Juifs qui ont "trahi Jésus et essayé de tuer le prophète Mohamed"
(5) en 1985, la Syrie occupe le Liban, à la demande expresse de ce dernier et en 1991, à la demande des Nations Unies, elle envoie un contingent contre l'Irak, après l'occupation du Koweit. En 1998, la Turquie a menacé la Syrie d’une action militaire à moins qu'elle ne cesse de soutenir des terroristes kurdes. Damas se plia à l'injonction turque.
(6) les stocks d'armes non conventionnelles de Saddam Hussein ont été enterrés par des Russes en Syrie et au Liban, sous occupation Syrienne.
(7) Abd Al-Halim Khaddam, vice-président syrien s'est réfugié en Occident et a dévoilé des détails dévastateurs sur la mort de Rafik Hariri. Après la mort de Hariri, il est allé voir Assad pour dénoncer le chef des services de renseignements syriens au Liban, le général Rustom Ghazalé. "J’ai dit à Bashar qu’il devrait rappeler immédiatement ce criminel [Ghazalé] et lui couper la tête pour avoir créé cette situation au Liban". Ces révélations ont aussitôt fait de Khaddam le témoin clé dans l’enquête des Nations unies sur la mort de Hariri, et ont sérieusement accentué la pression sur Assad et son régime.
Le ministre de l'Intérieur, le général Ghazi Kanaan s'est suicidé officiellement. Nombreux sont ceux qui pensent qu'il a été éliminé pour l'empêcher de produire des informations incriminant les Assad.
Assef Shawkat, le chef du Renseignement militaire et beau-frère de Bashar al Assad, a quitté Damas pour Paris avec femme et enfants. Cet homme présidait aussi une société impliquée dans le scandale onusien Pétrole-contre Nourriture en Irak du temps de Saddam Hussein.
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24 mars 2007 6 24 /03 /mars /2007 18:40
"Fermeté face à l'Iran", un ouvrage du CERCLE, à lire absolument
Ci-après, "les textes de l'appel de 20 intellectuels francophones aux dirigeants européens pour demander la plus grande fermeté face à l'Iran dont le totalitarisme menace toute l'Europe. Cet appel est paru en livre, achetez le et faites le lire.
Vous trouverez, ci-[dessous, outre le sommaire de l'ouvrage, des extraits des] textes de cet appel, car il est important que chacun comprenne cette menace et, en cette période électorale, obtienne de chacun des candidats, à la présidentielle, aujourd'hui, aux législatives, demain, qu'il prenne une position claire et nette sur ce sujet majeur." (Norbert Lipszyc).
 
 
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24 mars 2007 6 24 /03 /mars /2007 18:39
A. de Tourn
 
A ce propos, voir, sur notre site la traduction de l'article séminal de Matthias Kuntzel, "Un enfant de la révolution prend le commandement: les démons d’Ahmadinejad".
 
L'article reproduit ci-dessus est paru sur le site de Valeurs Actuelles n° 3669 (23 mars 2007)
 
 
Pendant la longue guerre contre l’Irak, de 1980 à 1988, l’Iran accepta de sacrifier près de 36 000 de ses écoliers, utilisés pour "ouvrir" les champs de mines posées par les Irakiens. Les manuels scolaires iraniens les présentent aujourd’hui comme des « enfants martyrs » volontaires, selon la phraséologie officielle. On offre ces « héros de la révolution » islamique chiite à la vénération des écoliers.
 
L’histoire pourrait bien se répéter dans d’éventuels conflits futurs. Le treizième rapport du Center for Monitoring the Impact of Peace (CMIP), une organisation qui étudie le contenu des manuels scolaires dans les pays du Moyen-Orient, révèle ses inquiétantes découvertes faites dans cent quinze manuels scolaires et guides pédagogiques à l’usage des enseignants iraniens.
Selon Arnon Groiss, l’auteur de ce rapport, le message transmis par les ouvrages scolaires est sans équivoque : le monde occidental est surnommé « force du mal, oppresseur, arrogant, polythéiste, incroyant, ou dévoreur du monde » ; l’Occident est présenté comme l’ennemi de l’Iran. L’occidentalisation porte un nom : « occidentoxication » (« gharbzadegi »).

Israël, bien sûr, n’est pas épargné. Un ouvrage destiné aux enfants de neuf ans propose un exercice édifiant, par le biais d’une bande dessinée, d’une facture déjà vue ailleurs. Elle présente une cité propre et tranquille, dans laquelle les habitants découvrent une traînée d’ordures. Rapidement, ils trouvent et accusent un responsable, qu’ils s’empressent de chasser. Le coupable porte l’étoile de David… L’enfant doit ensuite raconter l’histoire avec ses propres mots.

Dans le manuel de lecture Lisons le persan, niveau 3, des informations diabolisent Israël de façon réaliste, propre à frapper l’imagination des enfants : « C’est alors que l’officier israélien frappa, avec la crosse de son fusil, la tête de Muhammad (trois ans), dont le sang chaud aspergea les mains de Khaled (son frère âgé de six ans). »

Un ouvrage explique aux professeurs l’une de leurs missions pédagogiques : faire en sorte que « les élèves aient le cœur submergé par la haine de l’arrogant ». La lutte ne cessera qu’à l’apparition de l’ « Imam caché », une sorte de "messie" chiite. Dans cette apocalypse chiite opposant le Bien et le Mal, « l’Iran aspire à une domination mondiale et prépare un djihad à l’échelle planétaire contre l’Occident, en tant que précepte religieux et moyen de propager la révolution islamique iranienne ». Objectif affiché des pédagogues iraniens : « Placer le monde sous domination islamique. »

La mise en pratique de cette ambition conduit les enfants iraniens à suivre des cours spécifiques, intitulés « préparation à la défense ». Ils se familiarisent avec l’utilisation des armes et des explosifs, apprennent les rudiments de la tactique militaire et révisent les processus d’alerte contre les attaques lancées par « les ennemis de la révolution iranienne ».

L’un des objectifs est de transformer les enfants en martyrs volontaires, pour la prochaine guerre. Cela n’est pas présenté aussi clairement, mais l’école « crée une pression sociale vers l’idéal du sacrifice de soi », indique le rapport du CMIP : « On lit le coran, des récits d’imams, des poèmes (l’un d’eux, par exemple est illustré, par un arc-en-ciel de sang), des testaments de martyrs reproduits dans les manuels scolaires. » L’une de ces figures est l’élève Hossein Fahmideh, qui se fit exploser sous un char irakien. Des visites sont organisées auprès des familles des martyrs, ou bien celles-ci sont invitées dans les écoles.

Les discussions en classe et les explications de textes tournent beaucoup autour de la justification du « sacrifice ultime », thème largement développé dans les manuels. On cite en exemple les propos d’imams chiites martyrs, comme Hussein et Sajjad : ils décrivent la mort comme un pont entre les misères de ce monde et le bonheur dans l’autre. On insère alors une question « orientée » pour susciter la réflexion des enfants : « À la lumière des propos de l’imam Hussein et de l’imam Sajjad sur la mort, quel est le croyant bienfaisant qui aurait peur de la mort et du martyre et accepterait l’humiliation et le déshonneur ? »

Un exercice de rédaction consiste à écrire une lettre de condoléances à un parent de soldat-martyr, un autre permet au professeur de demander à ses élèves de compléter un récit commençant par : « Il était en train de mourir, non de l’explosion de la mine, ou même du coup de grâce donné par les Irakiens, mais bien plutôt de joie… »
 
 
Antoine de Tournemire
 
© Valeurs Actuelles
 
L’intégralité de l’étude est disponible sur www.edume.org
 
[Information aimablement signalée par Pierre Lurçat, en Israël.]
 
 
Mis en ligne le 23 mars 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org
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24 mars 2007 6 24 /03 /mars /2007 18:30

Rapport de l'Unesco sur les travaux de la rampe de la Porte des Maghrébins (Jérusalem)

Rapport de UNESCO sur les travaux de fouilles entrepris par l'Autorité Israélienne des Antiquités (IAA) dans la Vieille Ville de Jérusalem

Pages 1 à 6 du Rapport de la mission technique (27 février - 2 mars 2007)

Nota : Le Haram ash-Sharif désigne le lieu qui constitue, pour les juifs et les chrétiens, le Mont du Temple, et pour les musulmans, l'Esplanade des Mosquées.

A propos de cette polémique, voir, entre autres, l'article de N. Shragai, "Fouilles, mensonges et rampe d’accès à l’esplanade du Temple". Tous les détails sur ces travaux figurent, illustrés par de nombreuses photos de qualité, dans le rapport établi par le rabbin R. Dufour : « Mensonges médiatiques à propos des fouilles de Jérusalem en 2007 ». 

 


I. Contexte

1. Début février 2007, sous la responsabilité de l'Autorité israélienne des antiquités (IAA), des travaux de fouilles ont été entrepris dans la Vieille Ville de Jérusalem, sur la rampe conduisant de la place du Mur occidental à la Porte des Maghrébins du Haram ash-Sharif. 

2. Devant les préoccupations exprimées au plan international concernant la nature et aux objectifs des travaux entrepris par les autorités israéliennes, le Directeur général a décidé de dépêcher à Jérusalem une mission technique chargée d'étudier les travaux de reconstruction et les fouilles archéologiques de la montée des Maghrébins conduisant à l'accès au Haram ash-Sharif et de lui remettre ses conclusions à ce sujet.

3. Conduite par M. Francesco Bandarin, Directeur du Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO, la mission était composée de M. Mounir Bouchenaki, Directeur général de l'ICCROM, M. Michael Petzet, Président de l'ICOMOS et Mme Véronique Dauge, du Centre du patrimoine mondial. La mission a séjourné à Jérusalem du 27 février au 2 mars 2007.

4. La rampe conduisant de la place du Mur occidental à la Porte des Maghrébins du Haram ash-Sharif est ce qui subsiste du Quartier des Maghrébins, démoli par Israël à la suite de la Guerre des Six jours, de juin 1967.

5. Cette rampe ascendante est composée de plusieurs strates de structures archéologiques (allant de l'époque d'Hérode à celle du Mandat britannique) ainsi que de terre et de gravats. 

6. Longue d'environ 75 mètres, cette rampe permet aux piétons de franchir la dénivellation de six mètres entre la place du Mur occidental et la Porte des Maghrébins. La dénivellation entre la Porte des Maghrébins et le niveau « romain » au pied du Mur occidental est de 15 à 17 mètres.

7. Au début des années 1970, après la démolition du Quartier des Maghrébins, des murs de soutènement ont été construits sur les flancs nord et sud de la rampe, et une structure de béton a été construite au-dessus pour permettre la pose de la chaussée et l'installation d'un auvent de protection.

 

 8. Depuis, cette rampe constitue la principale voie d'accès au Haram ash-Sharif pour les visiteurs et pour la police israélienne, ainsi que, depuis 2004, pour les fidèles juifs accompagnés de policiers israéliens. La Porte des Maghrébins n'est pas ouverte aux musulmans et se trouve sous le contrôle exclusif des autorités israéliennes.

 

 9. Toutes les autres portes du Haram ash-Sharif par lesquelles peuvent accéder les fidèles musulmans sont sous le contrôle du Waqf, mais l'accès y est réglementé par la police israélienne.

 

 10. La section de la rampe qui se trouve le plus près du Mur occidental comprend les structures restantes d'une maison qui sert actuellement de salle de prière aux femmes juives, parce qu'elle est adjacente à la section des femmes du Mur occidental. Cette maison bloque l'entrée de ce qu'il est convenu d'appeler la Porte de Barclay, qui est peut-être l'une des portes antiques du temple d'Hérode, et est située directement en dessous de la Porte des Maghrébins. De l'autre côté du mur, à l'intérieur du Haram ash-Sharif, il existe une salle de prière, sacrée pour les musulmans, qui aurait abrité Al-Buraq, le cheval qui servit de monture au Prophète Mohamed lors du voyage nocturne.

 

 12. En février 2004, fragilisé par les fortes pluies et la neige, le mur de soutènement nord de la rampe s'est effondré, rendant risqué le passage par cette voie. L'effondrement de ce mur a exposé les voûtes des structures sous-jacentes.

 

 13. En juillet 2005, un pont provisoire en bois, encore utilisé aujourd'hui, a été construit pour permettre l'accès à la Porte des Maghrébins. Depuis, les autorités israéliennes ont commencé à planifier les études archéologiques et le plan d'une nouvelle rampe.

 

 14. Le Comité du patrimoine mondial, lors de sa 30e session, en juillet 2006, a examiné la question de la reconstruction de cette rampe (document WHC-06/30.COM/7A.Add.Rev et décision30 COM 7A.34). Au paragraphe 6 de cette décision, le Comité « demande aux autorités israéliennes de fournir au Centre du patrimoine mondial toutes les informations utiles concernant les nouveaux bâtiments prévus sur et autour de la place du Mur occidental, incluant les plans de reconstruction de l'accès au Haram ash-Sharif ».

15. En janvier 2007, le Premier Ministre israélien, M. Ehud Olmert, a approuvé le démarrage des fouilles archéologiques menées actuellement sur la rampe, sur la base de plans de travail qui n'avaient pas été communiqués au Centre du patrimoine mondial de l'UNESCO. Le 6 février 2007, le Directeur général a adressé au Premier Ministre israélien une lettre dans laquelle il rappelait les termes de la décision 30 COM 7A.34 du Comité du patrimoine mondial, exprimait « la grave préoccupation de l'UNESCO devant cette situation », et demandait au Premier Ministre de communiquer au Centre du patrimoine mondial des informations sur les activités se déroulant « à proximité immédiate de l'Esplanade des Mosquées ».

II. La situation constatée en février 2007

16. Au cours de sa visite, le 28 février 2007, la mission a constaté que des fouilles archéologiques auxquelles participaient environ 40 personnes étaient menées sur toutes les sections de la rampe, sous la supervision de deux archéologues de l'IAA.

17. Les travaux observés concernent des zones extérieures au Mur occidental et se limitent à la surface de la rampe et à son flanc nord, où le mur de soutènement s'est effondré en 2004. La mission a relevé qu'aucun travail n'était effectué à l'intérieur du Haram ash-Sharif et que la nature des travaux entrepris ne pouvait être considérée, à ce stade, comme constituant une menace pour la stabilité du Mur occidental et la Mosquée d'al-Aqsa. 

18. La zone de travaux se termine à 10 mètres environ du Mur occidental. Les travaux sont effectués avec du matériel léger, des pioches et des pelles, et ils sont supervisés et documentés conformément aux normes professionnelles. 

19. Cette activité est qualifiée par l'IAA d'« archéologie préventive » et, à ce titre, n'est pas centrée sur la recherche archéologique ; il est dit qu'elle viserait à identifier les conditions structurelles de la rampe afin de permettre sa consolidation. 

20. Les cybercaméras situées au-dessus de la rampe permettent un visionnement continu sur le site Web de l'IAA. D'autres études archéologiques ont été également effectuées sur la partie sud de la rampe et vers l'entrée sud de la place, à l'intérieur du « Jardin archéologique », afin de planifier les futures structures d'accès. 

21. Il est prévu que les travaux archéologiques durent six mois environ, pendant lesquels le plan du nouvel accès sera finalisé. Il n'a pas encore été déterminé si le projet final consistera à consolider la rampe, ou à construire une passerelle.

22. Quelques engins lourds, qui servent également pour d'autres activités archéologiques sur la place, sont utilisés pour enlever les gravats retirés de la rampe, mais ils opèrent à partir de zones extérieures aux structures archéologiques de cette dernière.

III. Consultations avec les autorités concernées 

23. La municipalité de Jérusalem est responsable de l'aménagement et de la construction dans la Vieille Ville, ainsi que de l'infrastructure et de son entretien. 

24. En sa qualité d'institution responsable de l'ensemble du projet, la municipalité est en train d'élaborer, en consultation avec l'IAA, le plan final de la structure d'accès. 

25. Dans la procédure adoptée, il est prévu que des experts extérieurs soient consultés toutes les deux semaines. Une fois les plans finalisés, le maire décidera s'il faut ouvrir une consultation publique sur le projet. 

26. La municipalité s'est dite préoccupée aussi par la gestion du trafic de véhicules dans cette zone et a déclaré que le plan de la nouvelle rampe d'accès offre aussi l'occasion de réorganiser l'ensemble du secteur afin d'interdire la place du Mur occidental à tous les véhicules, réorganisation rendue nécessaire par l'accroissement des flux touristiques, qui atteignent actuellement les deux millions de visiteurs par an. 

27. L'Autorité israélienne des antiquités est l'entité gouvernementale responsable des fouilles archéologiques et des sites antiques en Israël. 

28. L'IAA a déclaré avoir pleins pouvoirs sur la zone et être seule responsable de toutes les décisions concernant les études archéologiques et la consolidation de la rampe, la municipalité de Jérusalem étant chargée des travaux de conception et de construction de la nouvelle structure d'accès. L'IAA a aussi déclaré que cet accès devait demeurer sous le contrôle exclusif des autorités israéliennes, pour des raisons de sécurité et afin de permettre aux visiteurs d'accéder au Haram ash-Sharif. 

29. Aucune consultation n'a été organisée avec le Waqf avant le démarrage des travaux, étant donné qu'il n'y a aucun échange régulier d'information ni coopération entre les autorités israéliennes et le Waqf depuis 2000. L'IAA a clairement indiqué qu'elle compte mener ces travaux dans le seul but d'étudier les conditions structurelles de la rampe et non à des fins de recherches archéologiques. 

30. Aussi bien l'IAA que les autorités religieuses consultées par la mission ont clairement indiqué et répété qu'aucune fouille n'est envisagée sous le Haram ash-Sharif. 

31. La Commission nationale israélienne pour l'UNESCO a envoyé, le 28 février 2007, un rapport au Centre du patrimoine mondial, comme suite à la demande formulée par le Comité du patrimoine mondial au paragraphe 6 de sa décision 30 COM 7A.34. Ce rapport contient des informations sur les fouilles et les travaux, comme indiqué ci-dessus. Il y est précisé ce qui suit :

« 1. L'Autorité israélienne des antiquités (IAA) poursuit les travaux « d'archéologie préventive » jusqu'au dégagement des strates supérieures afin d'évaluer la situation et la stabilité des structures de la rampe d'accès. Une fois atteint ce niveau critique et avant que des travaux irréversibles puissent éventuellement être effectués, l'IAA procédera à une évaluation. Les fouilles visant à mettre au jour les fondations des poutres d'une rampe « non existante » ont été arrêtées.

« 2. La municipalité de Jérusalem soumettra à la Commission d'aménagement la proposition concernant un nouvel accès à la Porte des Maghrébins et recommandera de désigner une équipe de spécialistes pour évaluer les différentes solutions possibles, y compris l'utilisation des structures existant sur le site, dans le cadre d'une procédure de consultation publique.

« 3. À ce stade, le Centre du patrimoine mondial sera informé et consulté sur la démarche envisagée par les spécialistes, avant que les recommandations ne soient soumises à l'IAA et à la municipalité.

« 4. Des spécialistes, des universitaires et toutes les parties prenantes seront associés à la consultation. » 

32. Le Waqf de Jérusalem, qui est responsable de l'ensemble du Haram ash-Sharif ainsi que d'un nombre considérable de biens dans la Vieille Ville, a déclaré que les fouilles entreprises par les autorités israéliennes étaient illégales, car, en vertu du droit international, aucuns travaux ne devraient être entrepris dans une ville occupée. 

33. En outre, le Waqf a déclaré que l'ensemble du périmètre de l'ancien Quartier des Maghrébins et la rampe d'accès sont sa propriété et que, depuis 1967, il avait réclamé, mais en vain, que lui soient rendues les clés de la Porte des Maghrébins. Au cours des trois dernières années, la Porte a été ouverte aux touristes et aux fidèles juifs escortés par la police.

34. Depuis 2004, le Waqf a informé, à maintes reprises, les autorités israéliennes qu'il était prêt à entreprendre à ses propres frais les travaux de réparation et d'entretien de la rampe d'accès, mais il n'a reçu aucune réponse. 

35. Le Waqf craint que les fouilles archéologiques ne détruisent les derniers vestiges du Quartier des Maghrébins et n'enlèvent les témoignages archéologiques des périodes ayyoubide et mamelouk. Il craint également que les autorités israéliennes ne procèdent à l'enlèvement des objets qui pourraient être mis au jour au cours des fouilles. 

36. Le Waqf a aussi évoqué l'engagement pris par les autorités israéliennes, dans le cadre de l'accord de paix signé entre Israël et la Jordanie, aux termes duquel aucuns travaux ne seraient entrepris sans des consultations appropriées. 

37. Le Waqf a demandé à l'UNESCO d'intervenir auprès des autorités israéliennes pour qu'il soit mis un terme aux travaux actuellement en cours. Il a également déclaré que la volonté de respecter les Lieux saints de l'islam, toujours affichée en paroles par les autorités israéliennes, n'était pas honorée dans la pratique. Le Waqf serait favorable à une solution impliquant d'autres parties prenantes, telles que la Jordanie et l'UNESCO, au cas où cette possibilité se présenterait. 

38. Une déclaration écrite a été publiée par le Waqf de Jérusalem, en février 2007. Dans ce document, il « en appelle à toutes les parties pour qu'elles s'acquittent des obligations qui leur incombent en vertu des conventions et des accords internationaux pertinents », en particulier « la Convention de La Haye, de 1954, la Convention de 1972 pour la protection du patrimoine mondial, le Traité de paix entre la Jordanie et Israël, ainsi que la Déclaration de Washington reconnaissant le rôle spécial du Royaume hachémite de Jordanie dans les Lieux saints de l'islam à Jérusalem ».

IV. Évaluation de la situation par la mission 

IV.1 Les travaux sur l'accès à la Porte des Maghrébins  

39. Le rapport soumis par la Commission nationale, le 28 février, fournit des informations importantes pour l'examen des prochaines phases du projet. Toutefois, la mission a noté que ce rapport d'étape [sic] avait été soumis après le démarrage des travaux. 

40. Tout en reconnaissant que les travaux archéologiques en cours sont effectués conformément aux normes professionnelles applicables en la matière, la mission s'est dite préoccupée par l'absence d'un plan d'opérations fixant clairement les limites de l'intervention, ce qui ouvre la possibilité de fouilles étendues et non nécessaires. 

41. La mission estime que tous les travaux devraient viser à conserver la structure existante, à la consolider et à la réparer. Les autorités israéliennes devraient publier un communiqué sans ambiguïté dans ce sens. Les fouilles archéologiques devraient être limitées strictement aux opérations permettant d'obtenir les informations sur la stabilité de la structure nécessaires pour exécuter les travaux de consolidation. Il semble que l'on dispose désormais de ces informations ; par conséquent, il devrait être mis un terme aux fouilles. 

42. Deux études préliminaires de l'aménagement futur de la rampe d'accès ont été présentées à la mission par l'IAA, mais aucun plan définitif n'a été soumis à la mission. 

43. La mission estime également que des discussions et consultations devraient se dérouler entre toutes les parties concernées avant qu'une décision ne soit prise sur ce sujet.

IV.2 Coopération entre les parties prenantes  

44. La mission a indiqué clairement à toutes les parties concernées que la valeur patrimoniale de l'accès à la Porte des Maghrébins, qui fait partie intégrante du site inscrit sur la Liste du patrimoine mondial, ne peut se limiter aux structures archéologiques mais doit englober aussi ses importantes dimensions culturelle, religieuse et symbolique ; celles-ci devraient donc être dûment prises en compte dans toutes les phases du processus de consolidation et de restauration. 

45. Étant donné que le projet intéresse différentes communautés religieuses et culturelles, il est de la plus haute importance qu'un dialogue et une communication s'instaurent afin que les vues de toutes les parties concernées soient prises en considération. 

46. La mission est consciente que, dans la situation actuelle, il n'existe pas de dialogue entre les autorités israéliennes et le Waqf. Étant donné qu'un tel état de choses est à l'origine de la crise actuelle, toutes les parties devraient être invitées à contribuer à l'examen et à la résolution de cette question dans un esprit de coopération. 

47. La participation du Gouvernement jordanien, dont le rôle de supervision sur le Haram ash-Sharif est reconnu par Israël, serait des plus opportunes. La coopération avec le Gouvernement hachémite a permis de résoudre le problème de la restauration du Mur sud du Haram ash-Sharif en 2004 ; un cadre analogue pourrait donc être envisagé. L'UNESCO pourrait apporter un concours technique pour ce processus et contribuer à le faciliter.

V. Recommandations finales adressées au Directeur général par la mission 

48. Le Gouvernement israélien devrait être invité à se conformer à ses obligations concernant les fouilles archéologiques et la conservation du patrimoine sur les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial telle la Vieille Ville de Jérusalem, et en particulier à la décision 30 COM 7A.34, adoptée à ce sujet par le Comité du patrimoine mondial, à Vilnius, en juillet 2006. 

49. Le Gouvernement israélien devrait être invité à mettre immédiatement un terme aux fouilles archéologiques, étant donné que les fouilles entreprises ont été jugées suffisantes pour permettre d'évaluer l'état des structures de la rampe d'accès. 

50. Le Gouvernement israélien devrait ensuite définir clairement la conception finale de la structure d'accès, qui devrait viser essentiellement à restaurer la rampe d'accès à la Porte des Maghrébins sans en modifier de façon majeure la structure et la forme, afin de préserver l'authenticité et l'intégrité du site. Un plan d'opérations précis devrait donc être communiqué au Comité du patrimoine mondial dans les plus brefs délais. 

51. Le Gouvernement israélien devrait être invité à engager immédiatement des consultations avec toutes les parties concernées, en particulier les responsables du Waqf et les autorités jordaniennes, ces dernières ayant signé un accord de paix, le 26 octobre 1994, et de convenir d'un plan d'opérations avant de prendre toute nouvelle mesure ou décision à ce sujet. 

52. Ce processus devrait être supervisé par une équipe internationale d'experts coordonnée par l'UNESCO et à laquelle participeraient des ingénieurs du génie civil spécialisés dans les travaux de consolidation de sites archéologiques, de façon à garantir la solution la plus appropriée pour la restauration de la rampe d'accès à la Porte des Maghrébins. 

[Avec nos chaleureux remerciements à Yigal Palmor, qui nous a transmis ce document important.]

Mis en ligne le 23 mars 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org 

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24 mars 2007 6 24 /03 /mars /2007 18:21
Par François Léotard Chronique à paraître dans le numéro d’Avril 2007 de Tribune juive
 
Maurice et Jean étaient dans un bateau... Le bateau sombra, que pensez-vous qu'il arriva? Ce fut Raymond qui les tua. Ceci pourrait être un sujet de dissertation pour les lycéens français en ces périodes où l'école républicaine s'efforce de retrouver le chemin de l'instruction civique. Maurice et Jean étaient tous les deux, en 1940, membres du corps préfectoral. Le premier s'appelait Papon, le second, Moulin. Deux noms, comme on disait jadis, « bien français ». Y a-t-il plus français que Papon et Moulin en 1940 ? Le premier rejoignit le gouvernement de Vichy comme sous-préfet de première classe. Il est nommé, en 1942, secrétaire général de la préfecture de Gironde. Il aime l'ordre.


Le second est préfet d'Eure-et-Loire au moment où la France s'effondre. Il aime la musique, la peinture moderne... et les femmes. Nos deux hommes sont serviteurs de l'État. Leur vocation, leur histoire personnelle les y a conduits. Ils vont être confrontés à une première question, à la fois morale et politique, l'une des plus belles qui puisse être posée à un fonctionnaire. Dois-je obéir? Dois-je respecter n'importe quel Etat, y compris celui qui est issu de l'effondrement de la République ? Dois-je, comme l'a dit récemment Raymond Barre (notre troisième homme), « faire fonctionner la France » ? Avant lui, Giraudoux, sensible aux charmes de Vichy, avait écrit : « Un fonctionnaire, ça fonctionne... » Et puis, deuxième question: quelle France exactement dois-je servir ? Celle qui est tenue par une armée étrangère ? Qui lui obéit jusque dans sa doctrine la plus honteuse ? Et puis troisième question : si je n'obéis pas, que dois-je faire? Partir, résister?


M'accommoder du nouveau pouvoir? Plaçons-nous maintenant soixante-huit ans plus tard. Maurice vient de mourir. Il emporte avec lui une Légion d'honneur qui fait mal à tout le monde, le souvenir d'un poste ministériel, de hautes fonctions dans la République et diverses répressions entraînant morts d'hommes, au Maroc et à Paris...


Jean est mort, torturé par la Gestapo. Il reste une plaque de pierre au Père-Lachaise1 avec la mention: « Inconnu incinéré - 9-7-43 - Présumé Jean Moulin ». Raymond a été Premier ministre. II parle du « lobby juif » comme on parle de la météo. Il aime bien Monsieur Gollnisch comme il aimait bien jadis Monsieur Papon, dont il fit un ministre. Tous les deux, l'universitaire et le préfet, avaient, nous dit-il, sur les crimes de la dernière guerre, « une opinion ». Comme toutes les opinions, pense Raymond, qui ne sait plus très bien où était Drancy, ni ce qu'on y faisait, cette opinion doit être respectable.


Et voilà pourquoi Maurice et Jean, embarqués ensemble dans un désastre, proposent à Raymond, le Professeur, une dernière leçon. La leçon de Maurice n'est plus qu'une trace douloureuse sur des formulaires : une signature préfectorale qui a envoyé 1 560 Juifs à la mort. Froidement. Comme ça. Sans autre «opinion» que celle de l'obéissance. Une simple signature.


La leçon de Jean est lumineuse dans sa souffrance: on peut dire non à la bassesse. On n'est jamais obligé d'obéir. Personne n'est obligé de signer... La France, c'est peut-être ça : une résistance.


La leçon de Raymond, c'est qu'il n'a rien compris au film. Il aurait pu dire qu'il s'était trompé en parlant de « Français innocents » de la rue Copernic (les autres, à contrario, ne l'étaient pas...). Il aurait pu dire qu'on ne fait pas «fonctionner» la France à coup de cadavres. Il aurait pu dire que Manouchian, Grzywacz, Fingerweig, c'étaient sans doute des noms «difficiles à prononcer». Mais que ces noms-là, des «terroristes», avaient honoré la France au moment où monsieur Papon la déshonorait. Il ne l'a pas dit. C'est dommage pour la France.


Voir Jacques Baynac, Présumé Jean Moulin, Grasset
Chronique à paraître dans le numéro d’Avril 2007 de Tribune juive
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