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  • : Israël, ce pays qui pousse l'individu à la recherche de lui-même. Un voyage de retour vers l'Histoire, vers sa propre Histoire.
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Pour ne pas oublier que ce qui se passe à Sderot a commencé par l'évacuation du Goush Katif.


Evacuation de Névé Dékalim en 2005
7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 06:20
 

Des responsables israéliens mettent en garde contre un nouveau cycle de violences dans la bande de Gaza en dépit d’un fragile cessez-le-feu en vigueur depuis 10 jours dans ce territoire.
Tant le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, que le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, ont exprimé le vœu que cette trêve, conclue après d’âpres négociations avec les factions armées, tiendrait. Mais en dépit de l’engagement de ces groupes palestiniens à cesser tous les tirs de roquettes contre le territoire israélien en échange d’un retrait complet de l’armée israélienne de la bande de Gaza, à partir du 26 novembre, une quinzaine de roquettes ont depuis explosé dans le sud d’Israël. Israël a fait valoir que sa décision de ne pas répliquer aux tirs presque quotidiens était destinée à accorder une chance à la diplomatie, après 4 mois de violences dans la bande de Gaza.
Des membres de l’entourage de M. Olmert ont cependant une vision pessimiste de ce cessez-le-feu. Sa porte-parole, Miri Eisin, a reconnu que M. Abbas « est incapable de contrôler toutes les factions palestiniennes et que dans ces conditions, le cessez-le-feu semble très fragile ». Un haut responsable du gouvernement, qui a souhaité conserver l’anonymat, a pour sa part déclaré à l’AFP que la retenue, dont Israël affirme faire preuve, « donnera une légitimité à toute action que nous pourrions décider d’entreprendre par la suite ». « Une des raisons pour lesquelles nous faisons preuve de retenue est que nous sommes forts. Une autre, bien sûr, est que cela nous aide à bénéficier d’une légitimité internationale et d’un soutien », a-t-il ajouté. « Je pense que le cessez-le-feu n’est que temporaire », estime de son côté Otniel Schneller, un député de Kadima, proche conseiller de M. Olmert. « C’est uniquement une question de temps avant qu’Israël ne soit obligé de répondre à des attaques palestiniennes », a-t-il dit.
Par ailleurs, l’armée et les services de renseignements israéliens ont récemment fait état d’une intensification du trafic d’armes en vue d’un prochain conflit dans la bande de Gaza. « Ce n’est pas une fatalité que Gaza devienne un deuxième Liban, mais c’est ce qui est en train de se passer », a mis en garde le chef du Likoud et de l’opposition, l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu. Certains membres de la coalition de M. Olmert partagent ce point de vue. « Ne nous faisons pas d’illusions. Nous devons examiner si ce cessez-le-feu est un trompe-l’œil destiné à camoufler la poursuite du réarmement », a déclaré le député Yisraël Hason, ancien chef adjoint des services de sécurité du Shin Beth.
Mais la politique de retenue d’Israël est aussi un moyen de se préparer à une reprise apparemment inévitable de la violence, estiment des responsables. « Si nous voulons nous préparer pour la prochaine manche, ce qui ne manquera pas d’arriver dans peu de temps, nous avons besoin de préparer notre armée et nos civils », a conseillé M. Schneller.
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7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 06:15

 

La ministre israélienne des Affaires étrangères, Tsipi Livni, s’est rendue à Paris où elle a notamment rencontré le ministre de l’Intérieur Nicolas Sarkozy. Elle devrait également s’entretenir avec Jacques Chirac et son homologue français, Philippe Douste-Blazy. D’après le Figaro, la ministre israélienne est venue apaiser les tensions entre les deux pays depuis l’affaire des survols de la Finul par l’aviation israélienne au Sud Liban. Tsipi Livni explique d’ailleurs à ce sujet : « Ces survols sont nécessaires pour obtenir des renseignements sur le Hezbollah. Nos avions volent pour prendre des photos, pas pour tirer, ils ne sont armés que de caméras. »
Tsipi Livni a également précisé que « cela fait presque un an que le Hamas est au pouvoir et nous commençons à voir les signes d’un changement, dont une partie est due à la pression de la communauté internationale ». Elle souhaite que Jacques Chirac n’abandonne pas la feuille de route et les trois critères nécessaires à la reprise d’un dialogue et du processus de paix avec les Palestiniens, qui sont la reconnaissance de l’Etat d’Israël, les accords précédemment passés avec les Palestiniens et l’arrêt des violences.
Insistant sur le danger du nucléaire iranien, elle déclare : « Ce problème concerne le monde entier et notamment le pays de la région dans lesquels n’existe pas de majorité chiite. »
Enfin, Tsipi Livni revient sur les violations de la résolution 1701 évoquant le fait que les otages israéliens ne soient toujours pas libérés et que la frontière syro-libanaise soit toujours ouverte aux armes du Hezbollah, rapporte le quotidien. « C’est de la responsabilité du gouvernement libanais mais les forces internationales ont un rôle important à jouer en la matière », précise le chef de la diplomatie israélienne.
Le Figaro évoque également les craintes des Israéliens d’une chute du gouvernement libanais et du renforcement des partis chiites qui pourraient entraîner une nouvelle confrontation militaire avec le Hezbollah, et peut-être même avec la Syrie.
 
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7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 06:10

Thème: Proche-Orient
Le ministre français des Affaires Etrangères, Philippe Douste-Blazy, a indiqué que l'Iran fera l’objet de sanctions des Nations Unies pour son programme nucléaire, mais que les dirigeants des différents pays ne se sont toujours pas mis d’accord pour définir la nature de ces sanctions, rapporte Haaretz. D’après l’article 41 du chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité est autorisé à imposer des sanctions non-militaires qui permettraient de couper complètement ou partiellement les relations diplomatiques et économiques avec le pays.
 
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7 décembre 2006 4 07 /12 /décembre /2006 06:06

Israël a besoin de garantie pour maintenir son caractère d’Etat juif, a déclaré ainsi le premier ministre italien Romano Prodi acceptant ainsi le rejet du droit au retour des réfugiés palestiniens et de leurs descendants, signale le Jerusalem Post.
Le chef du gouvernement italien a tenu ses propos dans une réunion privée où chaque participant pouvait parler sans que les déclarations soient rendues publiques, précise le quotidien.
Evoquant les moyens de résoudre le conflit israélo-palestinien, Romano Prodi a indiqué devoir fournir des assurances de sécurité aux Israéliens, mais que plus important encore, il avait un besoin de donner la garantie à Israël qu'il "serait capable de maintenir son caractère juif."
 
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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 06:30
Par David André Belhassen

Alors que la polémique fait rage autour du "voyage de Ségolène Royal en Palestine", ce dernier nom, je veux dire "Palestine", jouit du consensus général et même d'un grand prestige. Son usage politique, quoique récent et ne remontant qu'au début du 20e siècle, est universellement employé dans tous les livres d'histoire, les manuels d'archéologie, les cartes de géographie, les encyclopédies et dictionnaires, les revues scientifiques et les ouvrages de vulgarisation, les magazines et les quotidiens, les contes d'enfants et les films documentaires ou de fiction. Bref, c'est le nom que tous utilisent (y compris, chose pour le moins surprenante, les israéliens eux-mêmes!) pour désigner la contrée qui englobe approximativement la superficie de l'Etat d'Israël et celle de l'Autorité dite "palestinienne". Bien sûr, les israéliens diront qu'ils ne sont pas dupes et que "Palestine" n’est autre que la contrée que la Bible nomme Israël, Pays de Canaan, Pays des Hébreux, ou encore Qedem.Mais lorsque l'on aborde la question, somme toute légitime, de l'origine historique de ce nom (et son étymologie), toutes les langues cessent de se délier, celles des israéliens et des palestiniens en premier. Cet article a pour objet de remédier à la lacune.

Aperçu historique
"Palestine", sous la forme "Paleshet", apparaît pour la première fois dans l'histoire, sur des fresques, des stèles, des papyrus, datant du 12ème siècle avant J.C, et relatant les victoires des pharaons Ra'amses et Merneftah sur les "peuples de la mer". Cette même expression "peuples de ma mer" est aussi en usage dans la Bible (en particulier dans les parties les plus anciennes, tel "Le livre des Juges" ), quoique souvent supplantée par son homologue "philistins" (en hébreu: "Plishtim"). Ce fut en effet le nom que les hébreux donnèrent à ces hommes "venus des îles" (La Crête en particulier) qui débarquèrent sur la côte et envahirent le littoral sud du pays (entre Gaza et Ashdod), désigné comme "Philistie" (en hébreu: PLeShet ). Grammaticalement parlant, Philistie ou Pleshet est le substantif formé sur la racine hébraïque PLSh (envahir, occuper, faire incursion, faire intrusion). Il signifie "territoire occupé", territoire qu'il faut donc libérer des mains de l'intrus (= Plishti ).

Mis au pluriel, Plishtim, (
les fameux "philistins" dont parle le récit de Samson) peut donc se traduire littéralement par "envahisseurs". En moins de trois siècles, la plupart de ces "philistins" furent boutés hors du pays et les autres se fondirent dans la population hébreue indigène au point de disparaître en tant qu’entité ethnique séparée. Pourtant, tout au long des siècles suivants, le terme revenait ci et là dans la littérature biblique tardive, quoique de manière anachronique et atavique, pour fustiger l'ennemi symbolique d'Israël .
Après la chute successive des royaumes d'Israël et de Juda, au 8ème et 6ème avant J.C, respectivement sous les coups de boutoir des Assyriens et des Babyloniens, la langue araméenne fit irruption dans la région. C'est sous son influence que le suffixe hébreu –im, désignant le pluriel, fut parfois prononcé –in, à l'araméenne. Et c'est ainsi que plishtim devint plishtin. Notons au passage que le mot étant déjà au pluriel, on devrait le retransmettre en français par "palestiens" et non palestiniens .

Mais cette transcription erronée n'est pas récente. Elle date de l’historien grec Hérodote (5e siècle avant notre ère) qui, à cause de sa méconnaissance de l'hébreu (et de l'araméen), employa dans ces écrits la forme au pluriel, sous la forme grécisée: "Palaïstinae" , pour désigner la "Philistie". A sa suite, et ignorant tout de l’origine hébraïque du terme, certains historiens modernes se sont évertués à faire de ces "philistins" un véritable peuple, les Pélasges de la Grèce préhellénique, ou les mystérieux « palaïstes » dont on ne connaît rien d’autre que le nom déformé.

5 siècles plus tard, ce furent les romains qui banalisèrent l’usage du terme pour nommer non plus la bande côtière, comme Hérodote le faisait, mais l’intégrité de l'ancien royaume d’Israël. L’intention cette fois-ci était claire: Le toponyme latinisé "Palaestina" fut forgé en représailles aux rébellions contre l’empire Romain qui éclatèrent depuis "La guerre des juifs" en 66-70, et jusqu'à la révolte de Bar Kohba en 132-135. Soucieux de rayer de la carte ceux qui osèrent défier le tout-puissant empire romain, l'empereur Hadrien, mu par une véritable pulsion vengeresse visant à effacer jusqu’à l’identité du peuple qui y vivait, lui refusa un droit d’existence non seulement politique, mais encore une dimension ethno-culturelle.

C’est pourquoi, il rebaptisa La Judée " Palaestina", et Jérusalem "Aelia Capitolina" (du nom de sa famille). Il est remarquable néanmoins qu'à l'époque, ce nom de "Palestine", symbole de l'ultime humiliation, ne fut jamais utilisé par les indigènes de cette contrée. Les Evangiles eux-mêmes, bien que retranscrits et canonisées à une époque où le terme ‘Palestine’ était déjà officialisé par les romains, ne l’emploient pas même une seule fois. Elles nomment systématiquement cette terre « le pays d’Israël » ou « la terre d’Israël ».

L’usage du terme « Palestine » représentait pour les disciples de Jésus une insulte au peuple hébreu dans son intégralité, en rappelant aux yeux de tous la barbarie de l’empire Romain. Ce qui n'empêche pas aujourd'hui certains curés et prêtres chrétiens de parler de "Jésus le palestinien" (sic). Il semble d'ailleurs que ces chrétiens ne se sont jamais posés la question pourquoi les Evangiles s'interdisaient l'usage du terme "Palestine", ou alors, ils n'ont pas voulu comprendre que, plus que tout autre terme, « Palestine » symbolisait l’oppression romaine. Alors que "Terre d'Israël" était fièrement arboré par les hébreux, le terme Palestine était considéré comme un affront. Son apparition exprimait une volonté délibérée d’effacer l’identité originelle du pays, peine réservée par les romains contre toute région qui osait se rebeller contre l’autorité de l’empire. C’est aussi pourquoi "Palestine" ne fut jamais, au grand jamais, utilisé parmi les juifs avant l’émergence du mouvement sioniste, qui paradoxalement fut le premier à l'employer (nous en verrons par la suite les raisons profondes).

Le nom « Palestine » fut donc en usage du second siècle de notre ère jusqu’à la fin de l’empire romain, et durant toute l'époque byzantine. Puis, il tomba progressivement en désuétude. Dans l’Europe chrétienne du Moyen Âge, les voyageurs, les pèlerins et les croisés désignent le pays comme « la terre d’Israël » ou comme « la Terre Sainte » .
Lorsque le terme « Palestine » refît surface, au 19e siècle, ce n’est pas du tout pour des raisons politiques. Par pure convention, le latin était devenu la langue de référence dans le monde scientifique. La raison était tout d’abord le traditionnel usage du latin dans les universités en tant que langue savante. Ensuite, ce choix exprimait le désir à la fois d’uniformiser la terminologie, et d’éviter la prédominance d’une des langues vivantes sur les autres. C’est pourquoi la terminologie inventée par les romains, au départ uniquement destinée à effacer l’identité hébraïque du pays après les révoltes du premier et deuxième siècle de l’ère chrétienne, fut systématiquement adoptée par les historiens, les géographes, les géologues, les naturalistes et mêmes les anthropologues. Avec l’usage du latin, le découpage du monde introduit par l’empire romain reçut soudain un cachet d’objectivité scientifique. C’est ainsi que non seulement « Palestine », mais encore « Syrie » et « Arabie » resurgirent du néant, et ce au nom d'illusions pseudo- scientifiques.

En occident, le terme « Palestine » envahit progressivement tous les ouvrages de littérature et de science, à une époque où l’archéologie, l’histoire et « l’orientalisme » non seulement connaissaient leur plein essor, mais encore bénéficiaient de l’engouement du public. Et puis, de par l’exigence de laïcité, « Palestine » remplaçait avantageusement l’appellation d’Israël ou de Terre sainte, trop chargées de connotations religieuses. C’est pourquoi, à la ruine de l’empire ottoman, rien n’empêcha de revêtir une dimension politique au terme « Palestine ».
Est-ce par le choix d’un tel terme que les premiers sionistes aspiraient à se mettre en phase avec la « communauté scientifique » ? Essayaient-ils de faire correspondre leur volonté de réveil identitaire hébreu avec des conventions poussant à l’adoption du latin en tant que « langue savante » ? Or ces deux réalités sont foncièrement contradictoires.
Aperçu politique
Les sionistes n’attendirent pas le découpage de l’empire ottoman par la Société des Nations pour utiliser le terme «Palestine ». Les premiers pionniers du mouvement hébreu-sioniste de libération, les ‘amants de Sion’, faisaient déjà usage de ce terme dans les années 1870, en évoquant tantôt la « terre d’Israël » et tantôt la « Palestine », comme si ces deux termes étaient interchangeables. Herzl, quant à lui, élimina toute ambiguïté en employant explicitement "Palestine" à chaque fois qu’il évoquait la terre d’Israël. Les dirigeants des congrès sionistes firent eux aussi systématiquement usage de cette terminologie. Il est fort possible que l’adoption du terme « Palestine » par la SDN, qui lui conféra soudain une contenance politique, soit une conséquence de son usage par les sionistes. Voici les causes de ce revirement:

- Tout d’abord, Israël, le nom du pays depuis le 12e siècle avant notre ère jusqu’à l’occupation romaine, avait perdu sa dimension politique de par sa récupération par le Judaïsme et par le Christianisme (Verus Israel). Or les premiers sionistes tenaient à se démarquer de toute dimension religieuse.

- Ensuite, il est difficile à des autochtones, et qui plus est à des gens qui déclarent vouloir recouvrer le pays de leurs ancêtres dont ils ont été spoliés depuis près de 2000 ans, à la fois de se définir et de renverser les valeurs imposées par leurs agresseurs. Par exemple, le terme Amérique est construit sur le nom d’Amérigo Vespucci, le fameux conquistador qui participa aux massacres d’indigènes à grande échelle. Le continent lui doit son nom tout simplement parce que Vespucci fut l’auteur de carnets de voyage qui firent le tour de l’Europe, et dans lesquels il décrivait les autochtones comme de sanguinaires barbares auxquels il attribuait tous les vices possibles. Il est vrai qu’aucun terme, autre que « nouveau monde » (ou nouvelles Indes), n’était en usage à cette époque pour nommer ce continent dans son intégralité .

Tout comme chez les "amérindiens" , le vide sémantique contribua à populariser chez les sionistes l’usage d’une terminologie insultante envers eux-mêmes.
Pour la première fois donc dans l’Histoire, les promoteurs d’un mouvement de libération ont réhabilité un nom introduit en vue d’effacer l’existence et même la mémoire de leur propre peuple. Le peu de sensibilité à l’affront historique et national que représente le terme Palestine contraste avec l’hypersensibilité justifiée des sionistes, et des juifs en général, face aux manifestations d’antisémitisme .
‘L’apathie’ face à une telle humiliation fut poussée au point où les dirigeants du sionisme mandataire, en parfaite continuité avec la terminologie adoptée par l’empire britannique, envisagèrent très sérieusement l’idée de nommer « Palestine » l’état en voie de formation. En adoptant la terminologie du conquérant romain, le mouvement sioniste aurait ainsi perdu ce qui lui restait de légitimité.
Ce qui entrava un tel destin fut le pouvoir de ralliement qu’exerçait le terme Israël sur les hébreux judaïsés, ce même pouvoir qui incita jadis à adopter le terme de ‘sionisme’ pour nommer le mouvement hébreu de libération.

En contrepartie, le terme « Palestine » ne réveillait aucun sentiment, entre autres parce qu’il était complètement étranger au Judaïsme . Et puis, l’adoption du terme « Palestine » par les dirigeants du sionisme officiel fut vivement critiquée par ce qui restait des militants du mouvement hébreu-sioniste de libération qui revendiquaient un nom plus authentique et patriotique. Les dirigeants sionistes se virent donc obligés d'abandonner l’idée de nommer ‘Palestine’ l’état en voie de formation. Entre Sion, Judée ou Israël, leur choix se porta sur le dernier terme qui leur sembla le plus général. Après avoir usé et abusé pendant plus de trente années du terme « Palestine » pour se définir politiquement, ils firent volte-face juste avant l’indépendance.

En parallèle, l’usage du terme Palestine est également très tardif chez les palestinistes arabophones. En effet, tant que le terme se rattachait au sionisme, les palestinistes se gardaient bien de revendiquer une telle identité. Pour eux, le terme de "palestinien" était au départ rattaché aux britanniques et aux sionistes. La seule véritable identité revendiquée était une identité arabo-musulmane, celle de la grande nation arabe formant le cœur de l’Umma. En effet, le terme « d’arabe palestinien » fut imposé par l’autorité mandataire. C’était là un moyen facile pour les britanniques de désigner la population arabophone vivant sur le territoire qu’ils administraient. Cette terminologie répondait donc avant tout à une exigence administrative, la même qui définissait les pionniers hébreux en tant que « juifs palestiniens ». De la même façon, furent qualifiés de ‘syriens’ les hommes vivant sur le territoire que les français, à l’image de l’empire romain, nommèrent la Syrie.

Mais il n’y a là encore aucune dimension nationale identitaire, et encore moins de connotation ethnique. Le fait que, au départ, l’identité "palestinienne" ne fut pas revendiquée de façon exclusive n’a rien de très étonnant. Dans la littérature musulmane classique, y compris le Qoran et la hadith c'est-à-dire les paroles orales traditionnellement attribuées à Mohammad, le pays est nommé de deux façons: soit Ard Bneï Israël, littéralement la terre des fils d’Israël, soit Ard Sham , qui est une appellation plus vaste encore, englobant la Syrie et le Liban.
Le terme ‘Palestine’ n’apparaît absolument jamais dans le Qoran. Il ne peut donc être revendiqué au nom de l’Islam. Ce n’est que lorsque les conquérants arabo-musulmans supplantèrent les byzantins en terre d'Israël qu’ils reprirent à leur compte le terme de « Palestine ». Mais ce n’est pas pour désigner un pays ni même un peuple. Dans leurs cartes, cette région de leur empire apparaît sous l’appellation ‘Djundi Falestîn’, ce qui signifie littéralement ‘le district militaire de Palestine’. Cette terminologie s’inscrit exclusivement dans une logique de conquête, et non pas de revendication identitaire.

Restreint à une dimension militaire, l’usage du terme Palestine tomba progressivement en désuétude, dans le monde chrétien comme dans le monde musulman. Il fut oublié au point où les turcs, en s’installant dans le pays, n’en eurent pas même connaissance. Ils nommèrent cette province de leur empire « la Grande Porte » en vertu du statut particulier de Jérusalem pour les religions monothéistes. Mais l’usage d’un tel terme montre bien le caractère anonyme de cette région qu’ils qualifiaient également de « Syrie méridionale ».
Ce sont les sionistes qui, en refusant au dernier moment de se servir du terme de Palestine pour nommer leur état, ont créé de facto une identité palestinienne regroupant tous ceux qui s’opposaient à l’émergence de l’état d’Israël. Il a fallu l’abandon volontaire du terme de Palestine par les sionistes, après l’avoir réintroduit, utilisé et banalisé pendant 70 longues années, pour en permettre sa récupération totale par le monde arabe.

Mais cette récupération ne fut pas aisée. Tout d’abord, le terme n’était pas en usage dans la population arabophone. Ensuite, il n’existe aucun cas de mouvement national qui emprunte le nom donné par des colonialistes pour désigner ce qu’il considère comme sa propre terre. Pour un peuple se libérant du joug de conquérants, la moindre des choses est de revenir à ses sources, c’est à dire à l’appellation originelle de sa terre. Or les arabophones, en récupérant le terme Palestine, se désignèrent comme des envahisseurs. Théoriquement, les "palestiniens" aurait pu envisager de revendiquer une identité cananéenne. Cela aurait été là un moyen de transposer dans un passé mythique le conflit, afin d’en renverser les termes et de transformer les conquérants arabo-musulmans en autochtones. Mais la chose ne fut pas possible car l'Islam reprit à son compte l’injonction biblique sur les cananéens maudits et voués à l’anathème .

Il devint donc impensable pour le palestinisme, en tant que fer de lance du pan-arabisme islamique, de s’affilier aux cananéens . Conscients du fait que le terme ‘Palestine’ se rapporte aux philistins mentionnés dans la Bible, les dirigeants du Hamas et du Djihad islamique ne l’utilisent jamais dans leurs propos en privé. Ils en réservent l’usage aux déclarations officielles tournées vers l’étranger, l’utilisant comme un artifice médiatique destiné à gagner la sympathie du public non-musulman. Entre eux, les activistes islamistes nomment le pays comme il est désigné dans la tradition musulmane Ard Sham . En cela, ils restent fidèles à la logique qui animait jadis le mufti de Jérusalem (et allié de Hitler), un certain Hadj Amin El Husseini, à savoir la protection de l’intégrité de l’Umma, sans le moindre recours à un combat identitaire autochtone.

La stratégie est néanmoins différente en ce qui concerne l’OLP, qui conféra au terme ‘Palestine’ une signification réellement politique en le ‘naturalisant’, et ce afin de ne plus dépendre d’une définition dont on connaît trop bien l’origine. A vrai dire, la chose n’est pas très aisée. La lettre P n’existe pas en arabe. ‘Palestine’ est donc nécessairement un mot étranger. Afin de l'arabiser, les palestinistes ont prétendu que l’appellation originelle du pays était non pas « Palestine », comme l’ont transcrit grecs et romains, mais « Falestin », comme le prononcent les arabes. Or la transformation de Palestine en Falestin , même si elle sonne désormais ‘arabe’, ne lui octroie toujours pas de sens. C’est alors qu’il fut imaginé que « Falestin » était un mot composé: Fales et Tîn, Fales, un substantif signifiant plat et Tîn= glaise . Par cet artifice arbitraire et ridicule dans lequel un mot entier est scindé justement où il ne fallait pas , les propagandistes de l’OLP ont ainsi cru réussir à transformer le terme hébreu désignant les envahisseurs en un nom ayant enfin un sens dans la langue arabe: la glaise plate. Malheureusement le relief du pays ne se prête guère à cette manipulation linguistique. ‘Le plat pays qui est le mien’ est à chercher ailleurs.

La population arabophone « palestinienne », a donc été regroupée sous cette identité sur le simple fait qu’elle utilisait la langue arabe pour communiquer. Or l’usage d’une langue imposée par un conquérant ne peut en aucun cas être considérée comme le signe d’une identité ethnique. Et la population arabophone de la terre d’Israël ne fait pas exception à la règle. Même contraints ‘d’embrasser’ la religion musulmane, elle veilla à conserver son identité ethnique (originellement hébreue) en développant le plus souvent des formes hétérodoxes de l’Islam, ce qui limitaient les alliances matrimoniales aux membres de la secte. C’est pourquoi, lorsque les croisés rentrèrent dans le pays, après 460 années de domination arabo-musulmane, ils y trouvèrent une population arabophone, certes, mais pratiquant cinq formes d’Islam (ainsi que huit formes de Christianisme) toutes hétérodoxes . Même arabisée, la population a conservé son particularisme jusqu’au 20e siècle, n’ayant que faire, avant l’arrivé des britanniques, d’une ‘identité palestinienne’. Par contre, cela fut une véritable aubaine pour les arabes, réels descendants des envahisseurs venus du Hedjaz, tout comme ceux originaires des pays d’alentour récemment émigrés à la suite de l’essor économique sioniste. Elle représentait l’opportunité d’acquérir à peu de frais une dimension autochtone à leur arabité. Et cette faction a fini par imposer ses vues.

La récupération du terme ‘Palestine’ par le pan-arabisme aurait normalement dû être vouée à l’échec. Les références étymologiques renvoient à l’hébreu, où le mot désigne l’envahisseur. De plus, ce terme rappelle à tous les crimes commis par l’empire romain, que même les chrétiens ne pouvaient oublier. Enfin, le terme de « Palestine » était foncièrement associé aux britanniques et aux sionistes, ce qui devait être amplement suffisant à un mouvement nationaliste arabe pour le rejeter en bloc.
Mais en dépit de toute logique, une "palestinité" a non seulement émergé, mais elle a progressivement récupéré la plus grande partie de la légitimité du mouvement hébreu de libération. La preuve en est le soutien massif dont bénéficient aujourd’hui le palestinisme de par le monde, soutien qui tranche avec les manifestations d’hostilité envers le sionisme de la part de militants engagés dans les combats anti-colonialistes.
Le revirement sémantique opéré par les sionistes en 1947 est bien sûr pour beaucoup dans la légitimation du terme Palestine. On ne peut impunément usé et abusé du terme « Palestine » pendant plusieurs décennies pour l’abandonner juste avant l’indépendance.

C'est ce qui a produit immanquablement l’impression que l’entité politique nommée Israël se superposait à une réalité plus ancienne, « palestinienne ». Il devenait ainsi aisé aux palestinistes de récupérer cette identité à la fois orpheline et autochtone, du moins en apparence. La manœuvre de récupération ne nécessita même pas la mise en place d’un stratagème élaboré. Il suffit aux palestinistes de reprendre à leur compte l’appellation dont se défirent les sionistes. C'est donc le volte-face subit des sionistes, se définissant au début comme palestiniens puis ensuite comme israéliens, qui est la cause directe, sinon unique, de la revendication identitaire arabe palestinienne. Par l’adoption, même temporaire, du terme Palestine, les premiers sionistes ont conduit à une légitimation implicite d’une identité palestinienne aussi bien par le monde scientifique que par les instances internationales et l’opinion mondiale. Face à l’aura d’objectivité dont se paraît le nom "Palestine", "Israël" devenait l’expression politique d’une revendication purement religieuse, d’essence messianique, et donc appréhendée comme irrationnelle. Un tel transfert de légitimité n'a cessé de fonctionner depuis 1947.

Jusqu'aujourd'hui, le terme « Palestine » n’a point perdu de sa validité, même en Israël. Il y est couramment employé par les historiens et les archéologues pour parler du pays des Hébreux dans les temps les plus reculés. Dans leurs publications scientifiques, ils évoquent une ‘Palestine de l’âge du bronze’ ou encore traduisent l’expression « Talmud Yeroushalmi (Talmud de Jérusalem) en « Talmud palestinien ». De même, l’académie israélienne des sciences édite une encyclopédie de la flore locale nommée ‘Flora palaestina’. Cet usage n’est pas le reflet d’une opinion politique, mais simplement un souci des scientifiques israéliens d’user de la même terminologie que celle de leurs collègues du monde entier. Mais un tel respect des ‘conventions internationales’ continue à entretenir le "flou artistique" entre "Israël" et "Palestine".

Si les sionistes avaient conservé l’appellation de « Palestine » après l’indépendance, il n’y aurait jamais eu de ‘problème palestinien’. Mais, en contrepartie, le mouvement de libération national hébreu se serait d’un seul coup complètement vidé de sa substance. Le piège qui s’est refermé sur le mouvement sioniste en 1947 fut posé par les premiers pionniers, à la fin du 19e siècle, de par leur utilisation erronée du terme « Palestine ».
Mythe
"Un peuple sans pays pour un pays sans peuple"?

Les premiers sionistes virent dans la Bible un document qui octroyait la légitimité historique sur laquelle asseoir leur idéologie. Or le texte biblique se situe aux antipodes de ce que peut en attendre un mouvement de libération. En effet, la Bible fait des hébreux non pas des autochtones, mais un groupe d’émigrés dont l’origine se situe quelque par au delà de l’Euphrate, des descendants d’un émigré provenant de Mésopotamie, répondant au nom d’Abraham. De plus, selon la théologie biblique, ces descendants d’Abraham aspirent à supplanter une population autochtone, les cananéens, et ce au nom d’une promesse divine. D’un côté, ce mythe transforme les hébreux en une communauté de croyants dont la présence dans la ‘Terre Promise’ est conditionnée par l’obéissance à des décrets divins. De l’autre, avec le récit de la ‘conquête de Josué’ qui soi-disant extermina les cananéens, les hébreux deviennent le premier peuple génocide de l’Histoire , mythe qui eut l’effet d’un véritable péché originel dans la conscience collective.

Mais l’archéologie ne confirme pas du tout l’historicité de la conquête de Canaan par les « enfants d’Israël », et encore moins une quelconque campagne d’extermination . Elle démontre au contraire une parfaite continuité dans l’habitation et la culture.

Sous la plume de certains historiens modernes, ces hébreux se métamorphosent en « palestiniens embrassant la foi monothéiste », invitant à transposer dans un passé lointain le volte-face sémantique opéré par les sionistes : à savoir le rejet d'une identité ‘palestinienne’ uniquement au nom d’une adhésion au judaïsme.
Car c'est le Judaïsme qui diffusa, pour ses propres besoins, le mythe d’un abandon total du pays. Il lui était indispensable que la chute de Jérusalem fût la marque d’une punition, celle d’un dieu chassant le peuple de sa terre « en vertu de son impiété ». Non seulement ce mythe contribua à détourner les sentiments patriotiques des hébreux en exil vers la dimension religieuse communautaire, mais encore il invita à l’indifférence (pour ne pas dire la trahison) quant au devenir des résistants hébreux qui restèrent sur leur terre, envers et contre tout.

Et pourtant, contrairement à ce que prétend le judaïsme, la chute du Temple de Jérusalem n’a pas du tout sonné le glas du monde hébreu. Le tableau décrivant une désolation complète du pays après la répression romaine est imaginaire, car les hébreux ne cessèrent de se révolter contre les conquérants romains, puis byzantins.

Jusqu’à l’invasion arabo-musulmane, le pays était en immense majorité peuplé d’hommes vivant encore selon leurs traditions et leur culture ancestrale. Selon ce que révèle l’archéologie, la fracture réelle, elle qui marque la désolation et la ruine des villages habités depuis des millénaires, remonte bien aux 7-8e siècles de notre ère, soit encore à l’époque de l’invasion arabo-musulmane du pays . Pour ce qui est des samaritains, deux siècles d’occupation avaient réduit à quelques milliers une population estimée au 6e siècle à 1 millions d’âmes. Et en 1917, les britanniques en visite à Sichem ne trouvèrent plus que 152 âmes , vivant dans les conditions infâmes d'une dhimmitude avilissante. Le sort de la population judéenne ne fut d'ailleurs pas plus enviable .

Ce génocide (occulté par l'historiographie moderne) s’accompagna d’une destruction massive des villages et de l’abandon des campagnes, aussi bien en Judée, en Samarie, en Galilée, dans la plaine du Sharon et à l’est du Jourdain. Cela signifie que le pays, dans sa grande majorité, ne fut pas repeuplé par une population d’origine étrangère. Une partie de la population a péri sous le glaive de l’envahisseur arabo-musulman, et les rescapés de ces massacres furent arabisés-islamisés de force. Mais cela ne les transforme pas pour autant en « palestiniens ».

Mais en reprenant et soutenant le mythe que le pays se vida complètement de ses habitants (hébreux) après la destruction du temple de Jérusalem par les romains, les sionistes conférèrent involontairement à la population arabophone une identité distincte de la population hébreue, et par conséquent un droit à l’autodétermination.
Ce 'vide' fut immédiatement comblé par la propagande palestiniste qui, grâce à l’usage anachronique du terme « Palestine» par les historiens, convertit d’un seul coup les conquérants arabo-musulmans en autochtones. Même la dimension islamique du pan-arabisme y trouva son compte, puisque Abraham est affublé par les historiens du poil de chameau du ‘bédouin arabe’, tandis que Jésus est désormais nommé dans les églises, non plus "Jésus le galiléen" mais "Jésus le palestinien".

Mais c’est alors que se pose un nouveau problème, celui du débat théologique entre juifs et musulmans pour savoir à qui exactement la divinité a ‘octroyé la terre promise’. Bien entendu, un tel débat est sans fin.

Les récits bibliques alimentent la confusion idéologique par encore bien d’autres voies. Par exemple, le mythe d’Abraham a engendré l’idée d’un ‘cousinage’ entre hébreux et arabes. En effet, les rabbins du Talmud nommèrent tous les nomades comme des descendants d’Ismaël, l’aîné des enfants d’Abraham . Ce mythe est lui même si bien ancré dans les consciences qu’il empêche de voir dans l’invasion arabo-musulmane du pays des hébreux autre chose qu’une simple ‘querelle de famille’.
Il est un autre domaine où le mythe du cousinage a particulièrement bien prospéré : la linguistique. Afin de classer ensemble des langues reconnues comme apparentées (l’hébreu, l’akkadien, l’araméen, l’arabe, le gue’ez et l’amaharique), les linguistes ont inventé un concept, celui des langues dites ‘sémitiques’. L’idée que des locuteurs de langues apparentées sont ethniquement proches engendra le concept de « peuples sémites». Né dans le contexte de la linguistique, ce concept est naturellement venu « confirmer » le mythe du cousinage entre hébreux et arabes. Mais il n’est question ici que d’une pure fiction. Par exemple, la parenté linguistique entre le roumain et le portugais ne démontre aucun « cousinage » entre les roumains et les portugais.

Plus généralement, l’homogénéité des langues dites indo-européennes n’implique pas pour autant une parenté ethnique entre les celtes, les scandinaves, les latins, les grecs, les arméniens, les perses, les afghans et les indiens. Le mythe d’une race indo-européenne sur lequel se sont construites les théories raciales d’avant-guerre a éclaté à la lumière des recherches récentes. L’idée d’un ‘peuple sémite’ n’est pas moins une chimère que celle d’un ‘peuple indo-européen’. Mais curieusement, elle a la vie longue. Il est vrai que l’idée d’un « fond sémite » octroie aux arabes une antériorité qui a tout pour appuyer leurs revendications d’autochtonie.

Les linguistes ne se sont pourtant pas fourvoyés lorsqu’ils ont remarqué la proximité entre l’hébreu et l’arabe. Cependant, leur classification faisait abstraction de toute dimension historique, non seulement dans l’émergence de ces langues, mais encore dans leur expansion géographique. Alors que l’hébreu est une langue « première », qui émergea en Qedem, c'est-à-dire, au Pays du Levant, il y a plus de 7000 ans, l’arabe est une des plus récentes langues dites « sémitiques ». Elle prit sa forme définitive, dite ‘classique’, durant la première moitié du premier millénaire de notre ère. Cette origine tardive en fait une langue dérivée.

En fait, l’arabe est un mélange d’araméen (la langue traditionnellement parlée au nord du pays des hébreux), d’hébreu et des dialectes sabéens (parlés par les populations du sud de la péninsule arabique, l’actuel Yémen). Contrairement à l’hébreu ou à l’araméen, l’arabe est en réalité une langue composite. C’est pourquoi elle ne reflète aucune identité ethnique, même à l’origine, c’est à dire bien avant la conquête arabo-musulmane. La parenté linguistique entre hébreu et arabe ne peut en aucun cas alimenter le mythe d’une parenté ethnique, celle d’un prétendu « peuple sémite ».

L’extrapolation de l’usage du terme « sémite » pour désigner non plus une famille de langues mais bien un « tronc racial commun » prit son impulsion à la fin du 19e siècle, à une époque où florissait en Europe un ‘racisme scientifique’. Le type racial « sémite » fut opposé au type racial « indo-européen » dans maints ouvrages. Bien que le racisme scientifique s’est éteint après la Seconde Guerre Mondiale, il a laissé des séquelles. En effet, le terme « sémite » continue à être employé jusque de nos jours pour désigner un type racial particulier. Ce point se trouve clairement révélé par l’usage de son corollaire : l’antisémitisme, terme décrivant un comportement raciste envers un « type sémite » (bien évidemment imaginaire) qui serait commun à la fois aux hébreux et aux arabes.
Il est évident que l’usage du terme antisémitisme a renforcé à sa manière le mythe du « cousinage ». Grâce à lui, les conquérants arabes purent se donner l’apparence de victimes. Les ‘juifs’, quant à eux, n’eurent plus de choix que de défendre la cause arabe, et ce au nom d’une communauté de destin face à « l’antisémitisme ». Enfin, il a permis au monde arabe d’échapper à toute accusation « d’antisémitisme » contre le monde hébreu, alors que le pan-arabisme islamique se révèle être à la fois le précurseur, l'inspirateur et le prolongement direct de la propagande nazie .
Conclusion
Vis-à-vis des autres peuples, les hébreux se définissaient jadis en tant que « fils de Qédem » (les fils du Levant). Il existait d'autres dénominations, mais elles contenaient un sens moins large. Par exemple, cananéen (cana’ani), terme désignant les habitants du littoral, s’opposait à hébreu (‘ivry), désignant les habitants des vaux et des collines. Les cananéens habitant de la plaine côtière étaient naturellement plus exposés aux envahisseurs venus de la mer que les habitants des collines et des montagnes chez qui ils allaient chercher refuge et assistance. C’est pourquoi les révoltes contre les envahisseurs explosaient généralement depuis les régions montagneuses. Les résistants se sont naturellement identifiés aux montagnards.

C’est probablement la raison pour laquelle "le montagnard" (en hébreu ‘ivry) c'est-à-dire "l'hébreu" est devenu progressivement le terme général dans lequel se reconnaissaient tous les hommes soucieux de préserver leur identité ancestrale. Mais à l’encontre des grands empires de l’âge du bronze, les hébreux rejetaient traditionnellement toute forme centralisée de gouvernement, susceptible de conférer une appellation unique à une vaste région. C'est pourquoi la confédération des tribus nommé "Israël" constitua la seule entité politique centralisée d’envergure. Mais elle eut une existence éphémère, tout au plus limitée aux règnes de David et Salomon. Et même à son « heure de gloire », elle englobait moins de la moitié du monde hébreu. C’est pourquoi Israël ne peut servir à désigner l’ensemble du peuple et du pays, ou même pour exprimer la revendication politique du mouvement hébreu de libération.. Il faut donc retourner aux appellations antiques, comme Cana'an, Pays des Hébreux, ou Qedem, le nom le plus ancien et le plus approprié en tant que fondement des revendications identitaires du peuple.

Quoi qu'il en soit, l'usage du terme « Palestine », qu'il fut mis en place d'abord par les "soins" de l'Empereur Hadrien, ensuite par l'occupant britannique (par l’intermédiaire du volte-face identitaire des sionistes), ou encore grâce à une survivance du racisme scientifique du début du 20e siècle, demeurait décidemment à proscrire. Or ce sont justement toutes ces diverses "fortunes" qui, une fois combinées, lui ont octroyé la légitimité qu’il n’aurait jamais dû acquérir. "Palestine" n'est en réalité rien d'autre que le produit du colonialisme et de l'impérialisme. Le monde arabo-musulman a donc réussi là un véritable tour de force: Rendre légitime ce qui est illégitime, et illégitime ce qui est légitime! Au point où l’affirmation du premier article de la charte de l'OLP « La Palestine est la patrie du peuple arabe palestinien » est devenu le credo de l'ensemble du globe.

En niant progressivement toute légitimité à "Israël" (assimilé à une tête de pont du monde occidental colonialiste) face aux titres de noblesse de " La Palestine", la France encourage involontairement (ou volontairement?) l’impérialisme arabo-musulman à un moment où ses fondements vacillent. Elle pousse ainsi cet impérialisme à élargir son champ d’action dans l'hexagone, invitation à laquelle le pan-arabisme musulman ne tardera pas à répondre.

L'état d'Israël également, par ses contradictions internes, aura non seulement engendré l'état palestinien en gestation, mais encore sauvé l’empire colonial arabo-musulman de la décomposition.

En effet, si la résurgence d’un peuple autochtone hébreu remettait en cause l’irréversibilité des « acquis » arabo-musulmans telle qu’elle est garantie par le Qoran, elle renfermait tous les ingrédients susceptibles de désamorcer une fois pour toutes la menace que faisait peser l’idéologie conquérante arabo-musulmane sur le monde.

Mais c'est le résultat contraire qui se produisit. Et Israël créa la "Palestine".

Aujourd'hui, il faut en finir avec l'usage de ce terme, autrement c'est l'usage de ce terme qui en finira avec Israël.

David André Belhassen vient de publier
La Haine maintenant ? : Sionisme et palestinisme Les 7 pièges du conflit

PS :
Voici deux commentaires mis en ligne
sur le site Amazon.fr :

La génétique l'avait démontré en 2001

Commentaire de : Zulu Bambo "Zulu" (Espagne) - Voir tous mes commentaires
Les recherches génétiques ont trouvé des résultats similaires
Dans un article de l'Observer International du 25 novembre 2001 intitulé
"Journal axes gene research on Jews and Palestinians",

il est question d'un résultat de recherche génétique menée par le Professeur Antonio Arnaiz-Villena de l' Université Complutense de Madrid "'The Origin of Palestinians and their Genetic Relatedness with other Mediterranean Populations'" et dont la publication dans la revue de prestige "Human Immunology" fut tonnament retirée suite à une grande polémique et certaines pressions politiques.

Il est vrai que la conclusion énoncée

"Jews and Palestinians in the Middle East share a very similar gene pool
and must be considered closely related and not genetically separate, the
authors state. Rivalry between the two races is therefore based 'in cultural
and religious, but not in genetic differences."
a des implications politiques bien au delà d'une simple recherche scientifique.

En tout cas, il est heureux de constater que les recherches menées par les auteurs de ce livre arrivent finalement aux mêmes conclusions qu'une recherche génétique menée 5 ans plus tôt et qui démontre que Palestiniens et Juifs du Moyen Orient ont un seul et même peuple pour origine de par leurs gènes.

Un livre revolutionnaire

Commentaire de : Alain Bet "Al" (Paris, France) - Voir tous mes commentaires
Ce livre m'est tombe par hasard sous les yeux et c'est la premiere fois que je lis un ouvrage qui revolutionne totalement tout ce que je croyais savoir sur le conflit au Proche-Orient.
Enfin un livre qui sort des sentiers (trop) battus!
Bravo !
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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 06:25
Jean-Pierre Bensimon

Il y a dans le monde contemporain, des gens qui se réclament du Coran et qui offrent un spectacle proprement effrayant. L’actualité palestinienne procure de nombreuses illustrations de ce fanatisme redoutable. Le journal Le Monde a récemment publié des professions de foi significatives de "militants" palestiniens. (Combattants palestiniens jusqu’à la mort par Michel Bôle-Richard le 9 novembre 2006). Un certain Salem Thabet déclarait : "les villes israéliennes ne sont pas loin et on peut les vider de leurs habitants. On n'a pas utilisé tous nos moyens et si les juifs réoccupent Gaza, on les attend …". Un autre "militant", Mohamed Abed, enchaîna : " Mon rêve est de tuer le plus grand nombre de juifs. Je suis prêt demain et à tout moment à faire un attentat-suicide… si Gaza est rasé, dans des dizaines d'années d'autres musulmans viendront habiter ici, mais il n'y aura plus de juifs… les moudjahidins n'ont pas peur de la mort tandis que les juifs la craignent et font tout pour protéger leurs vies. Nous, on cherche le paradis… nous sommes l'outil islamique pour nous débarrasser des juifs. "

Ces hommes de la base ont de qui tenir. Dans le journal officiel de l’Autorité palestinienne, Al Hayat Al Jadida, le dirigeant de l’ancienne officine Zayed Center for Coordination and Follow Up, Muhammad Khalifa, pouvait écrire le mois dernier que la Bourse de New York était "contrôlée par les Juifs", dans le but de "lancer des guerres comme la première et la seconde guerre mondiale". Il continuait : "Le rôle des Juifs est d’aviver les flammes de l’enfer, d’allumer le feu partout, de déclencher des guerres, …". Rien moins.

Le porte parole du Hamas, Ghazi Hamad, réagissant le 9 novembre à la tragédie de Beit Hanoun, affirmait qu’Israël "est un État d'animaux qui ne reconnaît aucune valeur humaine. C'est un cancer qui doit être éradiqué et tout le monde doit y participer…". Et encore il s’agit là d’un modéré qui deux semaines plus tôt, dans un éditorial de l’hebdomadaire Al-Ayam dénonçait la violence ambiante des Palestiniens : "La violence s'est emparée de tout comme un démon s'empare d'une personne. Elle nous a fait perdre la raison… Nos fêtes nous paraissent désormais insipides tant que nous n'avons pas tiré des dizaines de coups de feu en l'air…" et il ajoutait " Nous aspirons à guérir de cette maladie, de ce cancer, qui a corrompu nos esprits, paralysé nos cœurs, crevé nos yeux. Nous voulons voir le moment où la paix et l'amitié l'emporteront à nouveau…".

Il n’en prend visiblement pas le chemin. C’est que l’exemple vient de plus haut encore. Le nouveau grand mufti de Jérusalem, Muhammad Ahmad Hussein, qui avait reçu de Mahmoud Abbas des consignes de modération, commentait : "Si la résistance est légitime, tout ce qui y contribue est légitime". Comme on lui demandait, pour préciser sa pensée, si les attentats suicides sont légitimes, il répondit : "Bien sur, ils sont légitimes pour autant qu’ils jouent un rôle dans la résistance". (Interview du 15 octobre 2006 à The media Line Agency).

Cette idéologie d’hyper violence fondée sur la religion nous vient en droite ligne du doctrinaire égyptien Hassan Al Banna, le fondateur des Frères Musulmans et grand-père de Tarik Ramadan. Il composa naguère d’une phrase le modèle du totalitarisme islamique : "L’islam est idéologie et foi, patrie et nationalité, religion et État, esprit et action, livre et épée". Par vagues successives, cette version guerrière et mortifère de l’Islam s’est répandue dans la planète sunnite qui compte plus d’un milliard d’hommes, au point que quasiment toutes les guerres en cours et toutes les menaces affleurant dans le monde, mettent en scène des musulmans.

Pourtant nombreux sont les musulmans pacifiques et constructifs, désireux de mener dans leur foi une vie positive, et de donner un avenir à leurs enfants et à leur pays. Ces musulmans souffrent de l’association de plus en plus aveuglante entre l’Islam et la violence. Ils veulent vivre en paix mais l’actualité des attentats et de la barbarie les interpelle durement : les regards qui se posent sur eux en Occident sont de plus en plus lourds et le climat devient pour eux irrespirable.

La question se pose alors de savoir si c’est l’Islam qui est violent par nature, ou s’il est aujourd’hui l’instrument d’aventuriers de la politique et de la guerre qui le dénaturent pour s’en servir. Il y a certes, dans les textes sacrés musulmans, une théologie de l’épée et de la conquête dont les tenants de la violence et de la guerre peuvent aisément se prévaloir en citant des Sourates et des Hadith. Mais les tenants de la violence peuvent trouver dans toutes les religions, même asiatiques, des citations de textes sacrés et des références pour construire un discours de barbarie et servir des projets politiques et militaires.

Un article du New York Times de Michael Slackman, du 21 octobre dernier, A liberal Brother at Odds with the Muslim Brotherwood, devrait mettre du baume au cœur des musulmans pacifiques. Il nous apprend que le terrible Hassan Al Banna avait un frère, Gamal, lequel est un sage qui vit encore au Caire, au milieu de ses 30 000 livres. Gamal est un farouche opposant à la geste islamiste. Selon lui, le problème fondamental vient des dirigeant religieux égyptiens qui se rangent aux interprétations des premiers théologiens et ne s’appuient pas sur le Coran lui-même. Lire le texte directement et non à travers ses exégètes aurait d’après lui un effet libérateur. Les radicaux veulent imposer leur interprétation aux autres musulmans. "Dans la mesure où l’islam est la dernière des religions, s’il était rigide et clos, il ne pourrait pas supporter le changement d’époque" Sa philosophie n’a rien à voir avec celle de son frère et des radicaux. "Ils ne pensent qu’au pouvoir. Ils ont horreur de la liberté de pensée. Liberté de pensée qui les condamnera".

Le frère d’Hassan Al Banna n’est pas le seul à voir dans l’Islam autre chose que la caricature violente que brandissent les islamistes. On trouve chez de nombreux musulmans et pas seulement chez les intellectuels, un intense rejet de la version islamiste de la religion.

Mais si les islamistes sont des faussaires, s’ils dénaturent les textes sacrés de l’Islam, s’ils les utilisant à des fins personnelles, s’ils compromettent sa réputation, il est alors du premier devoir des musulmans de s’opposer prioritairement à eux et à leur doctrine. Ils ne doivent rien laisser passer, affirmer leur parole avec vigueur, dénoncer clairement les ennemis soi-disant musulmans de la révélation islamique. C’est une lourde et dangereuse responsabilité, mais c’est leur foi pacifique qu’il s’agit de préserver et eux seuls peuvent être entendus par les croyants de leur religion.

Ce mouvement vers un Islam éclairé et une foi réconciliée avec l’humain, ne devrait pas faire l’économie d’un regard sur l’histoire. L’Islam est une révélation. Cette révélation appartient aux croyants et ne regarde qu’eux. Mais l’Islam est aussi une histoire. C’est une terrible succession de conquêtes, de butin, de réduction en esclavage, et d’humiliation des peuples du Livre dans le statut de dhimmi, le protégé, humilié et dépouillé. La violence qui affleure partout dans le monde arabo-musulman n’est sans doute pas étrangère à cette histoire violente, à ce mythe de la puissance et de la domination. Pour s’en débarrasser et entrer dans le monde qui se fait, les musulmans doivent aussi reconnaître ce passé tyrannique. Car il continue de fausser leur relation aux autres peuples, de les entretenir dans une vision suffisante et hautaine, et de les éloigner du progrès de la société et de la science.

La tâche des musulmans est lourde, le défi est sévère. La réputation de leur croyance, l’avenir de la paix en sont les enjeux.

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 06:20

Par Daniel Rouach

Israelvalley.com reproduit de manière intégrale les phrases de Ségolène Royale sans porter à aucun moment la moindre modification. Les phrases de Ségolène Royal en Israël qui ont constitué son véritable “JOKER” face aux israéliens :

 1.LE HAMAS
“Dans l’état actuel des choses, il n’est pas question de discuter avec les dirigeants du Hamas. Le Hamas” se trouvant “sur la liste des organisations terroristes, il n’est pas question de discuter avec les dirigeants du Hamas. Les choses sont claires”.

 2.LE QUARTETTE
“Il peut y avoir d’éventuels contacts dans le cadre des discussions menées par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas pour former un gouvernement d’union” dans les territoires palestiniens, “si les circonstances s’y prêtent” et à certaines conditions. Ces conditions sont le respect des conditions du quartette” (Etats-Unis, Russie, Union européenne, ONU).

 3.LE NUCLEAIRE IRANIEN
Durant l’entretien avec le Premier ministre israélien, la candidate socialiste à l’Elysée “a exprimé des positions contre le programme nucléaire iranien. Elle a dit que “l’Iran ne devait pas être autorisé à acquérir une capacité nucléaire aussi bien pour des usages civils que militaires”, a ajouté un porte-parole israélien.

 4. LA SHOAH
Ségolène Royal sur le livre d’or au terme de sa visite d’une heure du mémorial : “On est secoué au plus profond de soi, et l’on partage l’insubmersible volonté d’Israël et la soif de justice. Ceux et celles qui sont revenus et qui ont reconstruit les racines en portant, malgré tout cela, les forces de vie sont les véritables héros de notre temps”

 5. LE MUR
La construction du mur entre Israël et la Cisjordanie “est sans doute justifiée” quand “c’est nécessaire pour la sécurité toutefois il y a un problème sur le tracé de ce mur. Quand c’est nécessaire pour la sécurité, je crois qu’effectivement une construction est sans doute justifiée. Encore faut-il que les choses se fassent dans une bonne entente et qu’en particulier le problème du tracé de ce mur puisse être résolu” 

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 06:20
Par Masri Feki

Depuis le déclenchement des hostilités entre Israël et le Hezbollah, les pays arabes ne sont pas arrivés à se mettre d’accord sur la convocation d’un sommet des chefs d’Etats pour traiter de la crise libanaise. Empêtrés dans leurs dissensions, et pour certains leur fidélité aux Etats-Unis, ils ont été totalement impuissants.

Ces alliés arabes des Occidentaux sont terrifiés de voir la Syrie, après l’Irak, se jeter dans les bras de la Perse séfévide. La guerre du Liban, que ces chefs d’Etat ont discrètement soutenu en refusant de cautionner le Hezbollah, a produit l’effet inverse de celui qu'ils attendaient. Le chef de la milice chiite pro-iranienne, Hassan Nasrallah, est devenu l'homme le plus populaire de la région, y compris chez les sunnites du Caire et de Riad.

L’axe irano-syrien fait peur. Les derniers accords économiques entre les deux pays vont de la création d'une banque commune à la construction d’une cité industrielle, en passant par la concession des transports urbains syriens à une société iranienne, qui va importer 1 200 bus. De plus, à en croire les journaux arabes, une vague de conversions au chiisme toucherait de nombreux dignitaires sunnites syriens. Une information difficile à vérifier, mais qui révèlent assez bien l’angoisse des régimes arabes et la méfiance qu’ils éprouvent à l’égard de la théocratie chiite. Mais l’Iran qui ne se contente pas d’un vassal syrien aux institutions vacillantes, commence à tisser sa toile dans tout le Moyen-Orient.

En déroulant le tapis rouge au président irakien Jalal Talabani (et non du Premier ministre chiite Nouri el-Maliki), ce kurde laïc et fervent allié des Américains, Téhéran cherche à s’imposer comme acteur régional incontournable et à user de son influence en Mésopotamie voisine. L’annulation du voyage à Téhéran du président syrien, Bachar el-Assad, au moment où se constitue à Amman un sommet informel rassemblant les sunnites pro-occidentaux au président George W. Bush démontre bien le caractère discret et timide de l’axe irano-syrien qui craint un affrontement prématuré avec les sunnites.

La visite du président américain à Amman, devenu lieu de pèlerinage pour les dirigeants sunnites de la région, et le passage à Riad de son vice-président Dick Cheney laisse penser à la constitution d’un axe sunnite indispensable à des éventuelles frappes aériennes contre les installations nucléaires iraniennes.

Le Moyen-Orient se bipolarise, avec pour puissances régionales antagonistes le camp des pragmatiques, alliés aux Etats-Unis, (pays arabes sunnites dits modérés, Turquie), à l’axe irano-syrien (que représente le Hezbollah et les alliés de Damas à Beyrouth). Certains pays de puissance moyenne (middle power) comme le Yémen et le Soudan se rapprochent davantage de l’axe Téhéran-Damas, plus par opposition au camp sunnite guidé par Le Caire et Riad que par véritable conviction politique. A Gaza, l’attitude ambivalente des dirigeants du Hamas vis-à-vis des engagements pris dans le passé par l’Autorité palestinienne expriment sans doute un éclatement interne lié à cette bipolarisation globale de la scène politique moyen-orientale.

Il y a un an et demi, le roi Abdallah II de Jordanie se disait préoccupé par la constitution d’un « croissant chiite » aux portes de son royaume (l’Irak désormais gouverné par le parti chiite Daawa islamiya, la Syrie de plus en plus proche des ayatollahs de Téhéran et le Hezbollah devenu acteur politique puissant au Liban). Le souverain hachémite s’était alors attiré les foudres des chiites, notamment d’Irak, qui l’ont accusé de communautarisme. Il y a trois mois, au cours d’une visite en Californie, le Premier ministre britannique a été le premier à parler de « croissant sunnite » évoquant la nécessité pour Washington et Londres de rassembler des alliés au Moyen-Orient pour faire face à l’axe irano-syrien dont les fruits amers se font sentir en Irak et au Liban. Visé par Téhéran et Damas au même titre que les alliés arabes de Washington, Israël aurait-il une part du « croissant sunnite » ? En d’autres termes, un affrontement global avec l’Iran ne rapprocherait-il pas Israël du camp arabe dit modéré des sunnites ? Les mois qui viennent nous le diront.

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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 06:16
5 décembre 2006 - Par Isabelle Dellerba - Libération

Vendredi soir, à Beyrouth, Ségolène Royal, accompagnée de l’ambassadeur de France, Bernard Emié, rencontre 17 députés de la commission des Affaires étrangères du Parlement libanais, parmi lesquels Ali Ammar, du Hezbollah. A la dernière minute, la candidate socialiste décide de laisser la presse assister à la réunion. Une seconde personne est alors chargée de la traduction pour les journalistes. Après la rencontre, deux versions des propos tenus par Ali Ammar circulent. Le député revient sur sa comparaison antisémite entre l’occupation israélienne du Liban et le nazisme
(à Beyrouth)
Vendredi soir, à Beyrouth, Ségolène Royal, accompagnée de l'ambassadeur de France, Bernard Emié, rencontre 17 députés de la commission des Affaires étrangères du Parlement libanais, parmi lesquels Ali Ammar, du Hezbollah. A la dernière minute, la candidate socialiste décide de laisser la presse assister à la réunion. Une seconde personne est alors chargée de la traduction pour les journalistes. Après la rencontre, deux versions des propos tenus par Ali Ammar circulent. Le député revient sur sa comparaison antisémite entre l'occupation israélienne du Liban et le nazisme.

Savez-vous que votre rencontre avec Ségolène Royal a provoqué une polémique en France ? 
Oui, des amis français m'en ont informé. Je suis très surpris. Notre rencontre a eu lieu de manière tout à fait officielle et transparente.
Pouvez-vous nous dire ce que vous lui avez dit lors de cette rencontre ? 
Je lui ai dit : "Madame Royal, je veux vous parler avec le langage du coeur et non pas avec celui de la raison, car le langage du coeur est plus proche de la vérité. En tant que Libanais, de tous bords, nous souhaitons avoir de bonnes relations avec la France." En ce qui concerne le sujet qui a créé la polémique en France, je lui ai expliqué que nous avions également en commun la résistance contre l'occupation nazie.
Pensez-vous que Ségolène Royal a entendu tout ce que vous lui disiez ? 
Il y avait un traducteur.
Ces propos signifient-ils que vous comparez Israël à l'Allemagne nazie ? 
Bien sûr. Le nazisme contre lequel nous nous battons au Liban est encore plus cruel que celui contre lequel vous vous êtes battus en France. Israël a tué beaucoup de femmes et d'enfants dans cette région ces cinquante dernières années. Je ne cherche pas à comparer les chiffres. Ce n'est pas une question de nombre de morts. Tout parti qui commet des crimes organisés contre l'humanité est une entité nazie. Nous ne voyons pas de différence entre une forme de nazisme et une autre.
Vous dites que la polémique en France vous a surpris, pourquoi ? 
Nous avons été choqués que cette rencontre soit utilisée à des fins politiques. Je pense qu'il y a bientôt des élections en France, et que chaque parti essaie d'utiliser des cartes. N'importe quelle carte contre le parti adverse. Maintenant, nous avons exprimé notre point de vue. Madame Royal nous a écoutés, et elle a exprimé le sien. Cette rencontre était importante car nous croyons au dialogue. Le dialogue est le seul moyen d'arriver à une convergence entre les différentes cultures et civilisations.
© Libération
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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 06:12
Par Caroll Azoulay
Guysen Israël News

Suite aux révélations faites par un officiel égyptien au journal arabe Al-Hayat, Noam Shalit, le père du caporal Guilad Shalit, kidnappé enlevé le 25 juin 2006, devrait se rendre prochainement dans la bande de Gaza pour rencontrer des membres du Hamas et du Fatah.
Contacté par Guysen Israël News, Noam Shalit a tenu à nuancer cette information.

Selon le journal, des contacts auraient cependant déjà été établis afin de préciser les détails de cette rencontre avec les deux organisations qui ont donné leur accord pour évoquer le sort du jeune soldat avec son père.

Dans son interview, le responsable égyptien a en effet expliqué qu’en dépit de l’atmosphère généralement positive qui s’est dégagée des différentes négociations entamées pour la libération de Guilad, Israël et l’Égypte ne sont pas parvenus à mettre au point un plan susceptible de satisfaire les deux parties.
"Il existe de grandes différences d’opinion entre le Hamas et Israël. Les noms (des prisonniers palestiniens qu’Israël pourrait potentiellement libérer) n’ont pas encore été formellement présentés. Il existe encore des divergences sur le nombre (des prisonniers) et le calendrier (de leur libération) a t-il indiqué.

Accusant Israël et le Hamas d’être conjointement responsable de cet échec, il a cependant précisé "qu’Israël n’était pas intéressé par la libération de Shalit" et que ce dernier était utilisé comme otage et comme "excuse aux actions agressives et au renforcement des activités exercées par Israël à l’encontre les Palestiniens". "Les deux parties" a-t-il encore ajouté "posent des conditions difficiles afin de faire échouer l’accord".
L'officiel égyptien a illustré cette affirmation en faisant par exemple mention de la volonté manifestée par le Hamas de voir relâcher le leader des brigades Fatah Tanzim, Marwan Bargouti tandis que le Premier ministre Ehoud Olmert désire de son côté que les Palestiniens renoncent au retour de leurs réfugiés lors de la création d’un état palestinien.

En réaction à toutes ses déclarations, Noam Shalit contacté par Guysen, a indiqué que "cette visite n’était encore qu’à l’état d’embryon, mais que pour l’instant aucun projet concret n’avait été établi".
"Il s’agit d’une piste intéressante" a ajouté Noam Shalit qui tente par tous les moyens, et depuis plus de 5 mois, de sensibiliser toutes les opinions à la libération de Guilad.

Lors de la visite de Françoise de Panafieu en Israël, N. Shalit a indiqué à Guysen avoir reçu le soutien de la candidate UMP à la mairie de Paris, pour accrocher une photo géante de Guilad sur l’édifice de la mairie. "Il s’agirait d’un message très fort" a précisé N.Shalit.

S’exprimant sur la rencontre entre le chef du bureau politique du Hamas, Khaled Mashaal, et le Premier ministre palestinien, Ismael Haniyeh le 4 décembre et laissant entrevoir une lueur d’espoir quand à la libération de Guilad, N. Shalit a indiqué que "rien de nouveau et de concret n’en était sorti pour le moment".

Ce dernier nous a également confié qu’il se rendrait prochainement dans l’hexagone à l’initiative d’une importante campagne de mobilisation lancée par le KKL lui permettant de rencontrer d’importantes personnalités politiques dans toute la France. Un projet de rencontre avec un personnage clé du gouvernement serait par ailleurs envisagé, mais aucune information précise ne nous a été délivrée sur ce sujet.

"Nous espérons que le message de la famille Shalit sera entendu à haut niveau, et c’est un honneur pour nous que de l’aider dans son douloureux combat" a indiqué à Guysen Philippe Sarfati - directeur du KKL pour la région du Sud de la France - à l’origine de ce déplacement, conçu comme un véritable rallye.
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