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  • : Israël, ce pays qui pousse l'individu à la recherche de lui-même. Un voyage de retour vers l'Histoire, vers sa propre Histoire.
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Pour ne pas oublier que ce qui se passe à Sderot a commencé par l'évacuation du Goush Katif.


Evacuation de Névé Dékalim en 2005
29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 05:08

L'ANALYSE POLITIQUE
ISRAELInfo.net
Maître Bertrand RAMAS-MUHLBACH


Depuis des millénaires, les actes antisémites dans le monde prennent la forme d'injures ou d'insultes de personnes juives, d'agressions de juifs religieux, d'incendie ou dégradations d'édifices religieux juifs (écoles juives, synagogues, lieux de prières), d'appels à l'anéantissement du peuple juif et plus récemment, de représentation des symboles nazis.

Ce qui est en revanche nouveau, c'est l'observation de ce comportement en Israël où des groupuscules néo nazis s'organisent pour diffuser leur propagande le plus largement possible.

En réalité, ces actes, loin d'être surprenants, sont directement la conséquence des choix politiques israéliens qui, sous couvert d'une entrée dans le monde de la modernité, renoncent à la vocation originaire de l'Etat d'Israël comme terre d'accueil du peuple juif, et à sa nature juive afin d' éviter les critiques d'un régime ségrégationniste ou d'apartheid.

Bon nombre de théoriciens politiques israéliens estiment en effet, que l' antisémitisme disparaîtra lorsque les populations seront suffisamment éclairées pour comprendre la nécessité de vivre en harmonie, et ce, quelque soient les origines, les modes de pensée, les choix cultuels, c'est-à-dire conformément aux valeurs d'un système parfaitement démocratique.

Sur ce point, les intéressés se trompent voire, font preuve d'une naïveté déconcertante : les actes antisémites ne traduisent pas un rejet des valeurs, de la culture, de la différence, des traditions du peuple juif mais ne sont qu'une traduction édulcorée de la volonté d'éradiquer la nation juive de la surface du globe et ce, pour une raison unique qui tient à son « essence ».

Effectivement, contrairement aux autres peuples, les juifs n'ont pas d' origine géographique particulière et n'ont pas choisi leur religion ni n'ont été convertis de force comme dans le catholicisme ou dans l'Islam : les juifs n'existent qu'en raison d'un choix divin et d'une mission divine spécifique qui leur a été confiée.

Les juifs sont les descendants d'Abraham à qui le Créateur a promis : « je ferai de toi une grande nation, en toi seront bénies toutes les familles de la terre » (Gn 12,2-3). Pour leur part, le Chapitre 17 de la Genèse a décrit l'alliance entre D. et Abraham, l'Exode (19-24) a précisé l'acceptation par le peuple Juif d'observer la loi, et la Genèse (Gn 18,18-19) a repris l' ordre donné aux fils d'Abraham « de garder la voie de l'Eternel en pratiquant justice et jugement ».

Or, c'est précisément le phénomène de l'élection qui est problématique pour les diverses nations du monde, qu'elles soient croyantes ou athées, car il n'est pas possible d'accepter qu'un peuple puisse exister en considération d'une promesse divine particulière ou de concevoir qu'un peuple soit issu d' une relation privilégiée avec le Ciel.

Aussi, le caractère inacceptable de ce phénomène est à l'origine de l'antisémitisme éprouvée depuis des millénaires par les nations du monde à l' égard des juifs.

Pour les personnes croyantes, l'antisémitisme est tout d'abord l'expression d'une jalousie tout comme Caïn a jalousé et tué son frère Abel (Chapitre 4 de la Genèse) car son offrande avait été préférée par D et ce, bien que le Créateur l'ai mis en garde et suggéré le respect de bonnes dispositions pour ne pas céder aux pulsions du péché (Gen, 4,7). Par ailleurs, l'antisémitisme religieux vise à subtiliser aux juifs la faveur divine, comme Jacob a gagné « par malice » le droit d'aînesse de son frère Esaü (chapitres 25 de la Genèse). Ainsi, les religions ont toujours cherché à prendre la place du peuple juif, soit en avançant que le peuple juif était déicide (dans le catholicisme, nouvelle alliance) ou qu'il était infidèle et avait refusé de voir dans la Thora, l'annonce de la venue de Muhammad (dans l'Islam).

Pour les personnes athées, l'antisémitisme résulte simplement de la volonté de prouver que D. n'existe pas. En effet, si D. n'existe pas, il ne peut avoir choisi un peuple pour lui confier une mission spécifique. Aussi, sa disparition serait une preuve irréfutable de la supercherie dont l'humanité a toujours été abusée. D'ailleurs, l'athéisme peut également concerner des personnes juives qui soit, éprouveront la haine d'elle-même, soit militeront pour une assimilation complète des juifs pour mieux disparaître, soit oeuvreront pour une élimination de la nation juive sous couvert du respect de valeurs démocratiques.

Aujourd'hui, l'Etat d'Israël ne doit pas se tromper dans la définition de ses valeurs et l'orientation philosophique de ses institutions au regard de la spécificité du peuple juif.

Aussi, les décideurs politiques israéliens seraient bien inspirés de prendre en considération le phénomène de l'élection et la particularité du peuple juif et de son histoire pour éviter de provoquer une disparition d'Israël au profit d'autres qui sauront utilement prendre sa place, la nature ayant horreur du vide.

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26 août 2007 7 26 /08 /août /2007 05:30
Yaakov Lappin | Ynet news. Version Française Desinfos.com

Malgré ses nombreux appels à la destruction d’Israël et les dénis répétés de l’Holocauste, l’Iran a été choisi par les Nations unies pour une position dirigeante dans un comité qui préparera la Conférence Mondiale 2009 de l’ONU contre le Racisme. Le comité d’organisation, qui se réunira pour la première fois à Genève le 27 août, sera composé d’un cercle intérieur de 20 États membres de l’ONU et doit être dirigé par la Libye.


L’article en anglais sur : http://www.ynetnews.com/

La décision d’inclure l’Iran au sein du comité a été prise par les" watchdogs" de l’ONU. "En tant que porte-parole de l’ONU contre le racisme, l’Iran inversera totalement le message et la mission des Nations Unies," Anne Bayefsky, rédacteur en chef de Eye on the UN basé à New York, le dit dans un communiqué de presse.

"L’Iran est maintenant placée pour se draper du drapeau de l’ONU comme dirigeant de la prochaine conférence mondiale contre le racisme, Durban II," a-t-elle ajouté se référant à la conférence de l’ONU de 2001 "contre le racisme" tenu à Durban, en Afrique du Sud, qui a vu des niveaux sans précédent de rhétorique anti-Sioniste et a appelé à la destruction d’Israël.

En parlant à Ynetnews, Bayefsky a indiqué que "les tenants principaux de l’antisémitisme, soi dirigé contre les Juifs individuellement ou contre le peuple Juif plus généralement, continuent avoir une plate-forme mondiale à l’ONU. Ce n’est qu’un exemple d’un phénomène plus large."

"Eye on the UN" a constaté qu’en 2006 le système de l’ONU a dans l’ensemble adressé la plupart des condamnations pour des violations des droits de l’homme contre des états spécifiques - d’abord vers Israël et en quatrième vers les Etats-Unis. L’Iran était en bas sur la liste des pays concernés des droits de l’homme de l’ONU," a dit Bayefsky, ajoutant : "que le contribuable des USA continue à payer un quart de la facture pour les activités qui placent comme démoniaques les Américains et les Israéliens à une échelle mondiale."

Un porte-parole du bureau du Haut commissaire pour les Droits de l’homme de l’ONU a confirmé à Ynetnews que "l’Iran est un de 20 États qui sont les membres du bureau du Comité Préparatoire,", mais a ajouté que "l’Iran n’occupe pas de rôle principal."

Interrogé sur, comment un état qui nie ouvertement l’Holocauste pourrait se trouver dans un tel rôle, le porte-parole a dit : "le Comité Préparatoire est un corps intergouvernemental, ce qui signifie que les États ont été choisis librement pour siéger au Comité Préparatoire. Ce sont les États membres qui décident."

Lire en PDF et en Français, 2 résolutions de l’ONU sur le sujet :

-  Efforts déployés au niveau mondial pour éliminer totalement le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée et pour assurer la mise en oeuvre intégrale et le suivi de la Déclaration et du Programme d’action de Durban

-  Conseil des droits de l’homme. Résolution 3/2. Préparatifs de la Conférence d’examen de Durban

"L’ONU détourné de nouveau"

Bayefsky a expliqué que la structure du Conseil des Droits de l’homme de l’ONU a efficacement été reprise par les pays de l’Organisation de la Conférence Islamique (OIC), permettant à l’Iran et à la Libye l’accès aux rôles clefs.

"Les états ont été choisis par le Conseil des Droits de l’homme d’ONU et le Conseil est contrôlé par l’Organisation de la Conférence Islamique. La majorité des sièges au Conseil est tenue par les groupes régionaux Africains et asiatiques et l’OIC a une majorité de sièges dans chacun de ces groupes. Les états occidentaux n’ont pas les votes pour bloquer cette atrocité et c’est un autre exemple du détournement de ce qui est arrivé à l’agence principale des droits de l’homme de l’ONU," a-t-elle dit.

En réagissant aux déclarations du Bureau du Haut commissaire pour des Droits de l’homme, Hillel Neuer, le Directeur de l’organisation UN Watch basée à Genève, a dit que l’ONU avait échoué à expliquer comment l’Iran avait accédé au conseil d’organisation.

"Je pense qu’ils esquivent la question essentielle," a dit Neuer. "A la question, pourquoi l’Iran doit être membre, de répondre que l’Iran est un membre, n’est pas une réponse," a-t-il ajouté.

"Cette conférence se métamorphose en loup dans les habits du mouton. Le gouvernement des Nations unies et les diplomates ne pensent pas que c’est la voie empruntée par les gens normaux. Ils traitent chaque pays également et n’emploient pas de principes de bon sens. Cette attitude est contraire à la charte de l’ONU, qui dit que les membres qui agissent contrairement aux principes de la charte qui sont de soutenir la paix, doivent être expulsés," a expliqué Neuer.

"Selon beaucoup de diplomates, ce sera un fiasco dans la mise en place. Et il doit être noté qu’il y a des états Africains qui se soucient de questions légitimes concernant le racisme et cherchent à ce que cela soit traité. C’est une honte que les états Islamiques ont l’intention de subvertir cette conférence comme ils l’ont fait avec le Conseil de Droits de l’homme et de nombreux autres corps de l’ONU," a ajouté Neuer.

"Le Haut commissaire (Louise Arbour) doit parler vrai au pouvoir. Elle devrait exprimer ses inquiétudes sur le fait qu’une des principales entités des droits de l’homme de l’ONU est dirigée de nouveau par la Libye avec l’Iran dans une position de direction, quoi que l’ONU en dise. Cela sape les quelques derniers vestiges de crédibilité morale," a-t-il dit.

"Les options d’Israël sont limitées"

Interrogé sur quel serait son conseil pour Israël pour comment traiter avec la conférence, Neuer a dit : "il y a une quantité limitée d’options pour Israël. L’analogie est à l’Assemblée Générale de l’ONU, où les chiffres parlent d’eux mème et il n’y a pas beaucoup d’actions qu’Israël a pu faire pour empêcher certaines résolutions."

"Le point clef est de travailler avec les états Occidentaux comme le Canada et les Européens. Israël doit être vigilant, doit contrôler de près les événements diplomatiques et doit s’engager avec ses amis Occidentaux et s’assurer que les Européens tiennent ferme et refusent de pactiser avec les extrémistes," a ajouté Neuer.

Selon Bayefsky, "Israël doit pointer continuellement le rôle dangereux joué par l’ONU dans le torpillage du bien-être de l’état Juif et de son peuple. Le voile de la légitimité de l’organisation comme leader dans la protection de droits de l’homme doit être remis en cause."


DENI DE L’HOLOCAUSTE. RESOLUTION A/61/L.53 ADOPTEE PAR L’ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES
(New York, 23 janvier 2007)

 

L’Assemblée générale,

Réaffirmant sa résolution 60/7 du 1er novembre 2005,

Rappelant que la résolution 60/7 fait observer que la mémoire de l’Holocauste est essentielle pour prévenir de futurs actes de génocide,

 

Rappelant également que, pour cette raison, la résolution 60/7 rejette les efforts visant à dénier l’Holocauste, qui, en ignorant l’historicité de ces terribles événements, accroît le risque qu’ils se reproduisent,

 

Notant que tous les peuples et tous les Etats ont un intérêt vital à ce que le monde soit exempt de génocide,

 

Se félicitant de la mise en place par le Secrétaire général d’un programme de communication intitulé "L’Holocauste et les Nations unies" et se félicitant également de l’inclusion par des Etats membres dans leurs programmes d’enseignement de mesures visant à s’opposer aux tentatives faites pour dénier l’Holocauste ou en réduire l’importance,

 

Notant que le 27 janvier a été désigné par l’Organisation des Nations unies "Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste",

1. Condamne sans réserve tout déni de l’Holocauste ;

2. Engage vivement tous les Etats membres à rejeter sans réserve tout déni de l’Holocauste en tant qu’événement historique, que ce déni soit total ou partiel, ou toute activité menée en ce sens./.

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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 17:08
Paul Gosselin | St-Augustin. (Québec)

Il est assez difficile de démêler ce qui se passe au Proche-Orient parfois. Bien difficile d’être objectif aussi. Les faits, qui se souci d’une telle chose ? Chacun a ses "faits" que l’on aligne comme autant de petits soldats pour faire la guerre à ses adversaires et leurs "faits". On est pour/contre une des parties. Pour certains, l’appui d’une partie ou d’une autre dans le conflit Israël - Palestiniens est lié simplement à leur allégeance politique. À droite, on tend à appuyer Israël et à gauche, on appuie les Palestiniens sans trop y penser. Fait curieux, il y a 30-40 ans, cette relation pouvait se voir inversée... Évidemment, si on est anti-sémite, on se foue pas mal de savoir qui tape sur Israël. Question sans importance...


Lire le texte sur : http://www.samizdat.qc.ca/

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3 juin 2007 7 03 /06 /juin /2007 17:05
2 juin 2007 - B.

NON à cette autre forme d’antisémitisme qui veut interdire l’accés d’universités européennes aux chercheurs et étudiants israéliens.
NON à cette autre forme d’antisémitisme qui veut interdire l’accés au marché de produits israéliens.
Car aucun autre pays au monde ne suscite un tel ostracisme.

 

Des génocides peuvent se commettre sans que les foules ne s’émeuvent. Darfour. Ceux qui cherchaient à alerter sont restés minoritaires. Pour toute réponse, quelques communiqués désolés quand le pire est accompli. Quand il continue de s’accomplir.

Comment croire un instant aux prétentions morales de tant d’indifférents ? Indifférents encore quand un chef d’état criminel appelle à la destruction d’Israël. _ Quand des terroristes revendiquent leur haine comme un droit. Quant ils l’enseignent à leurs enfants eux-mêmes.
Pourquoi restent-ils silencieux face à cette haine déclarée, affichée et qui ne cesse de s’exprimer ? Par des mots, par des actes. Que condamnent-t-ils ? Qui condamnent-ils ?

Des centaines de roquettes sont tombées sur Sderot. Elles ont tué. Une ville doit vivre dans la peur. La nouvelle ne saurait troubler le rituel du five o’clock tea. Nuage de lait, la main ne tremble pas. Mais qu’Israël se défende et nos petits prêcheurs sont horrifiés. Les voilà prêts au blocus.

Qu’est-ce ce qui importune tant nos censeurs ? Au Royaume-Uni ou ailleurs. Serait-ce ce beau nom d’Israël ? Nostalgie du temps où l’Europe fermait ses universités à une partie des siens ? Où l’on collait des affichettes abjectes sur les vitrines de commerçants ?
Pourquoi Israël ? Pourquoi cette obsession ? A-t-elle d’autre raison que de remplacer le mot Juif par le mot Israélien ?

NON à ce boycott méprisable qui n’ose dire son nom. En France aussi il trouvera des échos.
Aujourd’hui le Centre Simon Wiesenthal appelle à signer une pétition. Pour exprimer notre refus. Soyons nombreux à la signer. Traduisons-la, s’il le faut écrivons-en d’autres, pour que dans chaque pays, dans chaque langue s’incrive ce mot :

NON, NO, NEIN, NEJ, NEM, NE, NEI, ??

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12 mai 2007 6 12 /05 /mai /2007 19:31
Francine Girond © Primo-Europe, 6 mai 2007 

Sous les pavés de la diabolisation anti-sarkozyste… l’antisémitisme

Le front anti-sarkozyste n’a pas ménagé son vocabulaire pendant cette dernière campagne électorale : nulle amabilité empruntée au champ lexical du nazisme, ou de la collaboration, n’a été épargnée au candidat Sarkozy.

Dans le meilleur des cas, on le traitait de « facho » ; dans le plus imagé, de pétainiste.

Sans débat d’idées, sans interrogation, on l’a taxé d’eugéniste comme aux heures berlinoises les plus sombres ; et l’on a transmis partout le pastiche de son affiche officielle « Ensemble tout est possible », devenue « Ensemble…sans les pauvres… » et surtout plus loin : « sans les homosexuels. » Manquait une étoile rose…

Personne non plus ne s’est étonné qu’un candidat sensément avoir les médias à sa botte soit l’objet d’une telle vindicte médiatique.

On s’est gargarisé avec le terme de « rafles », comme le communiquait Arlette Laguiller le 23 mars 2007 : « Protestation d'Arlette Laguiller contre la rafle policière devant l'école Rampal dans le 19ème arrondissement de Paris. Je suis profondément indignée par la rafle organisée par la police dans le 19ème arrondissement de Paris devant l’école maternelle Rampal, qui s’est traduite entre autre par l’arrestation d’un grand-père chinois venu attendre son petit enfant scolarisé dans l’école. Cette arrestation est scandaleuse ; les conditions dans lesquelles elle s’est opérée tout autant. »

Désinformation, manipulation… et, par-dessus tout, ignoble glissement sémantique.

D’autant plus que nous sommes encore dans une démocratie en France… et pas dans une dictature.

Le droit de vote (!), la liberté d’expression (dont on ne se prive pas contre Nicolas Sarkozy, si l’on écoute, souvent médusé, les invités de Taddei sur France 3) et le poids de l’opposition le démontrent amplement.

Un esprit inquiet pourrait en revanche déceler des relents de véritable fascisme dans ces discours aux menaces subliminales de « troisième tour » qui s’annonce comme social, mais dont les descriptifs anticipés présagent des moments d’émeutes.

Si l’on ajoute que l’on taxe Sarko aussi de « bolchevisme », que Le Pen en remet une couche, rejoignant ceux qui le diabolisent, on peut décidément s’interroger sur le véritable objectif de ceux qui persistent à établir un parallèle déraisonnable entre un candidat républicain et le chef nazi… Cette comparaison avait sévi en mai 68 avec le fameux slogan « CRS=SS »…

Et s’il fallait comprendre cette démarche à l’envers ?

S’il fallait lire autre chose ? Parce que ces comparaisons sont évidemment absurdes à toute personne un peu lucide et possédant un degré minimal d’instruction.

Quel est le seul point commun entre d’une part l’extrême-droite lepéniste amateur de « détail » et de jeux de mots douteux et l’extrême-gauche anti-israélienne et amie de Tariq Ramadan, et d’autre part le nazisme ?

L’antisémitisme…

On peut même y ajouter un certain courant socialiste, selon la démonstration magistrale d’Alexis Lacroix (Le socialisme des imbéciles lire).

Inconsciemment ou non, cette manière abjecte de faire campagne ne visait peut-être pas seulement l’intégrité de Nicolas Sarkozy, mais avait aussi un autre objectif.

D’autant plus que ces anathèmes ont fort bien fonctionné auprès d’une jeunesse dont seuls les arrières grands-parents ont connu directement la dernière Guerre mondiale. Il fallait peut-être décrypter ces messages à l’envers…

En banalisant le vocabulaire du nazisme, c’est l’antisémitisme qu’on banalisait.

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9 mai 2007 3 09 /05 /mai /2007 07:20

Dans une interview au Point, Claude Lanzmann dénonce les attaques antisémites dont a été victime Nicolas Sarkozy pendant la campagne électorale.


Lire l’interview en ligne sur : http://www.lepoint.fr/

« Je crois n’avoir jamais assisté au cours de ma vie, en France, à une telle campagne de dénigrement, de haine, alimentée de toutes sortes de rumeurs nauséabondes, contre un candidat à la présidence de la République », déclare t-il en ajoutant :

« Je n’imaginais pas que le débat démocratique puisse prendre un pareil tour, mais le fait est là : les miasmes puants et repoussants d’un certain inconscient français s’expriment et reviennent à pleine force. Ces insinuations, cette destruction interne du débat démocratique rappellent de sales souvenirs.... »

Pour Claude Lanzmann, ce type de discours s’est banalisé mettant en cause « la marchandisation des médias (...) qui exalte un jour et abaisse le jour suivant pour créer un suspense complètement artificiel ». « Ce qui permet aux pires horreurs de passer sans susciter de réactions ou alors très, très faibles », explique t-il en critiquant fortement « l’hitlérisation de Sarkozy ».

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18 mars 2007 7 18 /03 /mars /2007 06:14
En Angleterre, la critique de l’islam devient malaisée
De notre correspondant à Londres Rémi Godeau | Le Figaro

CENSURE ou excès de zèle ? Mercredi soir, Matthias Küntzel devait donner une conférence sur l’antisémitisme islamique à l’université de Leeds, au nord de l’Angleterre. Mais le professeur allemand n’a pas pu dire un mot. « Pour des raisons de sécurité », la direction de l’établissement a décidé d’annuler son exposé. Habitué à s’exprimer partout dans le monde, le chercheur de l’université hébraïque de Jérusalem n’a pas caché sa colère : « Rien de tel ne m’est jamais arrivé, c’est de la censure. »

Lire sur : http://www.lefigaro.fr/

Dans la patrie de la libre expression, l’accusation n’a pas été prise à la légère. « Notre décision n’a rien à voir avec la liberté universitaire, avec l’antisémitisme ou l’islamophobie, et ceux qui le prétendent cherchent à semer la discorde », a déclaré hier encore au Figaro Roger Gair, le secrétaire général de l’université. « Rien de tordu dans cette affaire », estime-t-il : il a été averti trop tard pour pouvoir mettre en place les mesures de sécurité nécessaires. La direction ajoute qu’un autre intervenant controversé - un des directeurs de l’ambassade d’Israël à Londres - a pu s’exprimer mardi malgré des protestations beaucoup plus vives que pour Matthias Küntzel. Une trentaine de personnes avaient été mobilisées afin d’éviter tout débordement.

Censure ou pas, l’affaire Küntzel est révélatrice des tensions régnant dans les universités britanniques. « Depuis des années déjà, les campus sont devenus des lieux de radicalisation : les groupes extrémistes savent qu’ils y trouvent des jeunes impressionnables », analyse Paul Wilkinson, professeur au centre d’études sur le terrorisme à l’université de Saint Andrews. Des organisations comme Hizb ut-Tahrir s’y livrent à de l’endoctrinement, d’autres recrutent pour le djihad. En novembre, un aumônier musulman a fait sensation en révélant l’infiltration par des islamistes radicaux de quatre universités, à Londres, Luton, Sheffield et Manchester.

Activisme sur les campus

La menace est prise au sérieux par les autorités. Les responsables des établissements d’éducation supérieure ont récemment reçu une directive sur le sujet. Riche en rappels législatifs, la note est censée les aider à contrer l’activisme islamiste sur les campus. Sorte de vade-mecum, elle répond à des questions concrètes : comment réagir à l’invitation d’un imam connu pour son soutien aux attaques terroristes ? Que faire face à des étudiants qui visionnent des images d’explosion sur Internet ? Peut-on interdire des tracts religieux ?, etc.

Dans ce contexte, les précautions de l’université de Leeds peuvent paraître légitimes. Intitulée « L’héritage de Hitler : l’antisémitisme islamique au Proche-Orient », la conférence de Matthias Küntzel s’est transformée en menace, dans un pays qui semble avoir perdu ses repères depuis les attentats du 7 juillet 2005. Interlocuteur privilégié du gouvernement, le Muslim Council of Britain boycotte toujours le jour de commémoration de l’Holocauste. Quant à l’avocat Ahmad Thomson, un temps conseiller de Downing Street, il a soutenu que Hitler était financé par des sionistes.

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11 mars 2007 7 11 /03 /mars /2007 06:37
Lu sur le blog de jcdurbant

 
"J’ai tellement entendu les propos de M. Gollnisch à Lyon que cela finissait par ne plus m’émouvoir. Quand on entend à longueur de journée tout ce qui se dit à droite et à gauche, à la fin on n’y porte plus attention."  Raymond Barre
 
Après Edgar Morin, Jean Baudrillard, l’abbé Pierre, le syndrome aurait-il encore frappé?

Ou, comme pour la tabagie du même nom, les effets de l’antisémitisme passif (ou ses variantes ou avatars antisioniste et antiaméricains avec lesquels ils coexistent souvent) finissent-ils par être aussi nocifs que ceux de l’antisémitisme actif?

Et nos dirigeants ou personnalités publiques sont-ils condamnés, l’âge aidant (quoiqu’à 54 ans, Villepin semble un tantinet précoce!), à l’inévitable retour du refoulé ?

Du moins c’est ce qu’on pourrait croire à entendre les dernières déclarations de deux politiciens français qui, connus jusqu’alors non pour leur antisémitisme mais plutôt pour leur modération et leur parler vrai, viennent de se faire rattraper, à la Mitterrand avec sa francisque et ses amitiés très particulières, par leur inconscient et de rajouter leurs voix aux fameux propos de De Gaulle (alors âgé de 77 ans) sur le “peuple dominateur” “provoquant ou suscitant les malveillances”. 

Ainsi l’ancien Premier Ministre et ex-”meilleur économiste de France” Raymond Barre (qui dans sa jeunesse n’avait apparemment pas fumé que de l’opium!) vient, à l’approche de son très prochain 83e anniversaire et de la sortie d’un livre de mémoires politiques, de se rappeler aux bons souvenirs de ses petits camarades en enchainant coup sur coup dans la même semaine et sur deux radios différentes (France Culture et RTL), un tonitruant soutien à un notoire négationniste (Gollnisch) et à un zélé prefet vichyssois (Papon), tout en persistant et signant son tristement célèbre lapsus de 1980 sur les les « Français innocents » victimes de l’attentat de la rue Copernic ainsi que ses attaques sur le « lobby juif ». 

Quant à l’autre ancien premier Ministre de référence Rocard qui va lui (aussi) sur ses 77 ans, il vient, lors d’un récent voyage en Egypte, d’accorder un entretien à un journal arabe où il se déchaine sur le bellicisme et l’ivresse de puissance supposés ainsi que le manque de culture, le cynisme et la brutalité tant des Israéliens que des Américains. 

Morceaux choisis: 

“un État d’Israël guerrier et résolu à s’agrandir” et “un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur” qui “en dépit du flot tantôt montant, tantôt descendant, des malveillances qu’ils provoquaient, qu’ils suscitaient plus exactement dans certains pays et à certaines époques” …

Charles De Gaulle (conférence de presse de nov. 67) 

“Ah, Vichy, Ah Pétain (…) c’était un vieillard un peu dépassé mais… magnifique …
Une carrière ainsi brisée à trente-cinq ans, ce n’est pas supportable… Bousquet en souffrait cruellement. Imaginez cette cassure, cette carrière foudroyée … 

François Mitterrand (sur Pétain et l’ancien secrétaire général de la police de Vichy René Bousquet) 

 

La situation est tragique mais les forces en présence au Moyen-Orient font qu’au long terme, Israël, comme autrefois les Royaumes francs, finira par disparaître. Cette région a toujours rejeté les corps étrangers. 

Dominique de Villepin (Paris, automne 2001)

Les Israéliens se sont surarmés et en faisant cela, ils font la même faute que les Américains, celle de ne pas avoir compris les leçons de la deuxième guerre mondiale, car il n’y a jamais rien de bon à attendre d’une guerre. Et la force peut détruire, elle ne peut jamais rien construire, surtout pas la paix. Le fait d’être ivre de puissance et d’être seul à l’avoir, si vous n’êtes pas très cultivé, enfant d’une longue histoire et grande pratique, vous allez toujours croire que vous pouvez imposer votre vision. Israël vit encore cette illusion, les Israéliens sont probablement dans la période où ils sont en train de comprendre leurs limites. C’était Sharon le premier général qui s’est retiré de la bande de Gaza car il ne pouvait plus la tenir. Nous défendons absolument le droit à l’existence d’Israël et à sa sécurité, mais nous ne défendons pas son droit à se conduire en puissance occupante, cynique et brutale …
Michel Rocard

 

Cet attentat odieux a voulu frapper les israélites qui se rendaient à la synagogue, il a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic.

 Raymond Barre (le 3 octobre 1980, TFI, suite à l’attentat de la synagogue parisienne de la rue Copernic, 4 morts, 20 blessés)

 

“c’était des Français qui circulaient dans la rue et qui se trouvent fauchés parce qu’on veut faire sauter une synagogue. Alors, ceux qui voulaient s’en prendre aux Juifs, ils auraient pu faire sauter la synagogue et les juifs. Mais pas du tout, ils font un attentat aveugle et y a 3 Français, non juifs, c’est une réalité, non juifs. Et cela ne veut pas dire que les Juifs, eux ne sont pas Français.”

C’est « une campagne » « faite par le lobby juif le plus lié à la gauche » (…) « je considère que le lobby juif - pas seulement en ce qui me concerne - est capable de monter des opérations qui sont indignes et je tiens à le dire publiquement. »
(le 20 février 2007 sur France Culture diffusée le 1er mars)

 

Il y a une clique qui depuis 1979 me poursuit pour me faire apparaître antisémite.
(le 6 mars 2007 sur RTL)

 

Est-ce que tous les fonctionnaires de l’Etat qui étaient en fonction à l’époque auraient dû abandonner leurs responsabilités? (…) Quand on a des responsabilités essentielles dans un département, une région ou à plus forte raison dans le pays on ne démissionne pas. On démissionne lorsqu’il s’agit vraiment d’un intérêt national majeur» (…)«car il fallait faire fonctionner la France» (…) «ils ont essayé tant bien que mal de limiter ce drame qu’a été la persécution des Juifs». «Et n’oublions pas quand même qu’en France, c’est le pays où le nombre de Juifs sauvés a été le plus élevé” 
Raymond Barre

 

Voir aussi le commentaire de Jacques Lanzmann:

Que les terroristes massacrent des juifs à l’intérieur d’une synagogue n’a, pour M. Barre, rien de contraire à l’ordre du monde et au train des choses. Ce qu’il reproche aux auteurs de l’attentat, c’est de ne pas avoir assez «ciblé» l’assassinat, c’est la bavure qui a transformé l’explosion en «attentat aveugle» puisque trois «Français innocents», «pas du tout liés à cette affaire» (sic) y ont laissé leur vie. «Ce qui était la caractéristique de ceux qui faisaient l’attentat, c’était de châtier des juifs coupables» ( sic ), poursuit-il. Coupables de quoi ? Nul ne le sait, M. Barre ne le dit pas, mais on infère aisément : ontologiquement coupables. Tuer, comme ce fut le cas, mon amie l’Israélienne Aliza Shagrir, qui passait, elle aussi par hasard, rue Copernic, tuer des femmes juives, des enfants juifs, des vieillards juifs, comme cela arrive ailleurs dans les cafétérias et les autobus, ce n’est pas une action aveugle, mais ciblée et méditée au contraire, puisque, coupables, les juifs attirent un juste châtiment.Le 1er mars, sur France Culture, l’ex-Premier ministre a défendu Papon et Gollnisch.
J’accuse Raymond Barre d’être un antisémite
Par Claude LANZMANN
Libération
Le 6 mars 2007

 Par Claude Lanzmann historien et cinéaste, directeur des Temps modernes.

Premier ministre, M. Raymond Barre était tout en rondeurs : on pouvait aisément le regarder comme le paradigme du Français innocent, il en avai les airs, les allures, l’onction, le patelin, le débonnaire, il exsudait le bon droit, la légitimité, la satisfaction et la sûreté de soi. Même si, aujourd’hui Raymond Barre a gagné en minceur, sa francité n’en a souffert nulle atteinte, on serait presque tenté d’ajouter «hélas». Ce qui fait problème s’agissant de lui, c’est la confluence des deux prédicats : «Français» et «innocent». M. Barre en effet récidive : interrogé sur France Culture, le 1e mars, dans une émission intitulée le Rendez-vous des politiques, l’ex- «meilleur économiste de France» tombe carrément le masque, remplace ses rondeurs anciennes par la hargne têtue, laisse libre carrière à une vindicte qui lui fait réitérer, le jabot gonflé des satisfecit qu’il s’octroie, les proférations sinistres d’il y a vingt-sept ans.

 

La différence, c’est qu’en 1980, quand, après l’attentat de la synagogue de la rue Copernic, Raymond Barre déplorait la mort de «Français innocents», il le faisait «innocemment» si l’on peut dire, parlant selon sa pente naturelle, ne comprenant rien au scandale et à la condamnation unanimes qu’allaient susciter ses propos. Aujourd’hui, il sait, il ne peut pas ne pas savoir, il n’a pas un mot de regret et, voulant mettre les points sur les i, il s’enferre d’une façon aussi révoltante que comique. Que les terroristes massacrent des juifs à l’intérieur d’une synagogue n’a, pour M. Barre, rien de contraire à l’ordre du monde et au train des choses. Ce qu’il reproche aux auteurs de l’attentat, c’est de ne pas avoir assez «ciblé» l’assassinat, c’est la bavure qui a transformé l’explosion en «attentat aveugle» puisque trois «Français innocents», «pas du tout liés à cette affaire» ( sic ) y ont laissé leur vie. «Ce qui était la caractéristique de ceux qui faisaient l’attentat, c’était de châtier des juifs coupables» ( sic ), poursuit-il. Coupables de quoi ? Nul ne le sait, M. Barre ne le dit pas, mais on infère aisément : ontologiquement coupables. Tuer, comme ce fut le cas, mon amie l’Israélienne Aliza Shagrir, qui passait, elle aussi par hasard, rue Copernic, tuer des femmes juives, des enfants juifs, des vieillards juifs, comme cela arrive ailleurs dans les cafétérias et les autobus, ce n’est pas une action aveugle, mais ciblée et méditée au contraire, puisque, coupables, les juifs attirent un juste châtiment.

 

Ayant dit, l’ex-Premier enfile les perles dans un très cohérent délire. Après avoir longuement exonéré Maurice Papon de toute faute (la déportation des Juifs n’était pas pour lui «d’un intérêt national majeur» ; son problème, c’était de «faire fonctionner la France» ), il reprend à son compte, en la portant à son acmé, l’antienne de la collaboration : Pétain et de Gaulle étaient l’avers et le revers de la médaille France, tous deux concouraient, chacun à sa façon, à maintenir la Nation en ordre de marche. La Nation, c’est-à-dire les «grands commis» à la Papon et la sacro-sainte administration. Une extraordinaire division du travail et un génie certain de la communication font, selon Barre, que de Gaulle, dès la Libération, maintient en place et en France les fonctionnaires de Vichy pas trop compromis, tandis qu’il expédie au contraire en Allemagne, pour administrer les vaincus, «ceux qui s’étaient trop manifestés dans les voies de la collaboration» (sic). On n’avait encore jamais entendu cela, le général Pierre Koenig, vainqueur de Bir-Hakeim et premier gouverneur militaire français en Allemagne occupée, doit frémir dans son sépulcre…

 

Après Papon, l’ex-Premier ministre exonère Bruno Gollnisch, son ancien collègue d’université et son conseiller municipal quand il était maire de Lyon, bien connu comme négateur obstiné et pinailleur de la Shoah : «Moi, je suis quelqu’un qui considère que les gens peuvent avoir leur opinion, c’est leur opinion», ( sic ). Raymond Barre, on le voit, est large d’esprit. A la fin des fins, conclusion de tout, il nous livre à deux reprises la clé universelle des attaques portées contre lui et des maux du monde : «le lobby juif» ! Le lobby juif est un fait de nature : de même que le soleil se lève et que l’eau bout à 100 °C, il y a un lobby juif, et c’est lui le responsable. «Je vous ai parlé très franchement, dit-il à Raphaël Enthoven, le présentateur de l’émission. Que vous me fassiez passer pour un antisémite, pour quelqu’un qui ne reconnaît pas la Shoah, j’ai entendu cela cent fois et cela m’est totalement égal.» Diantre ! Entre le «lobby juif», la «conspiration des sages de Sion», la «juiverie internationale», il faut un trébuchet ultrasensible pour déceler une différence de nature.

Même si cela lui est «totalement égal», j’accuse M. Raymond Barre d’être un antisémite. Plus encore : je l’accuse de se faire le héraut de cette passion immonde, de la propager, de s’en glorifier, délit qui tombe sous le coup de la loi.

 

Accusé d’antisémitisme, Barre réplique
GUILLAUME PERRAULT.
Le Figaro
le 07 mars 2007

Très critiqué par plusieurs associations et par François Bayrou pour avoir évoqué « un lobby juif », l’ancien premier ministre a maintenu hier ses propos sur RTL.

« Il Y A une clique qui, depuis 1979, me poursuit pour me faire passer pour antisémite, a déclaré hier Raymond Barre sur RTL. Les procédés sont très singuliers, mais cela me laisse indifférent. Et c’est cette indifférence qui les outrage », a poursuivi l’ancien premier ministre. Raymond Barre réagissait à l’accusation d’antisémitisme lancée contre lui le matin même dans Libération par le réalisateur Claude Lanzmann, auteur du documentaire Shoah. La polémique est née des déclarations de l’ancien chef du gouvernement sur France Culture le 1er mars. Évoquant les réactions aux propos qu’il avait tenus le 3 octobre 1980 après l’attentat de la rue Copernic, Raymond Barre a dénoncé une « campagne » qu’aurait déclenchée à l’époque contre lui « le lobby juif le plus lié à la gauche ». Il a ajouté : « Je considère que le lobby juif - pas seulement en ce qui me concerne - est capable de monter des opérations qui sont indignes et je tiens à le dire publiquement. »

L’ancien hôte de Matignon avait par ailleurs de nouveau défendu la mémoire de Maurice Papon, qui fut ministre du Budget dans son gouvernement. Il avait enfin critiqué la condamnation de Bruno Gollnisch pour propos négationnistes au nom de la liberté d’expression, tout en « blâmant » ses déclarations.

Bayrou : «Inacceptable»

Dès vendredi, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) avait réagi et estimé que l’ancien premier ministre avait « rejoint l’extrême droite ». Plusieurs associations proches de l’extrême gauche - le Mrap, la Ligue des droits de l’homme - ont à leur tour évoqué hier « des déclarations déshonorantes ». Le porte-parole du PS, Julien Dray, a demandé « à la droite et en premier lieu à la famille politique d’origine de Raymond Barre une condamnation sans appel de ces propos ». Peu après, François Bayrou a déclaré qu’« il n’y a rien à commenter, rien à discuter, rien à expliquer » dans les propos de Raymond Barre, qui « sont purement et simplement inacceptables ».

« Israël doit comprendre que la force ne construit pas la paix »

Interview de Michel Rocard

Les Israéliens se sont surarmés et en faisant cela, ils font la même faute que les Américains, celle de ne pas avoir compris les leçons de la deuxième guerre mondiale, car il n’y a jamais rien de bon à attendre d’une guerre. Et la force peut détruire, elle ne peut jamais rien construire, surtout pas la paix. Le fait d’être ivre de puissance et d’être seul à l’avoir, si vous n’êtes pas très cultivé, enfant d’une longue histoire et grande pratique, vous allez toujours croire que vous pouvez imposer votre vision.
Israël vit encore cette illusion, les Israéliens sont probablement dans la période où ils sont en train de comprendre leurs limites. C’était Sharon le premier général qui s’est retiré de la bande de Gaza car il ne pouvait plus la tenir. Nous défendons absolument le droit à l’existence d’Israël et à sa sécurité, mais nous ne défendons pas son droit à se conduire en puissance occupante, cynique et brutale …

 

Voir aussi:

 - cet intéressant commentaire d’un blogueur (Harry) sur Autheuil qui rappelle avec raison le “substrat idéologique maurrassiste qui subsiste dans une frange de la population française”, même si j’ai du mal à voir quel “mérite” il peut bien y avoir à dire tout haut des “conneries” sur un sujet aussi grave …

il ose dire tout haut ce que pense une grande partie de la bonne bourgeoisie française bien-comme-il-faut. En toute innocence. Comme De Gaulle et le peuple sûr de lui et dominateur. Quand je sors dîner en ville, ça ne manque jamais : une fois sur le deux, la discussion débordera sur Israël, la double patrie des juifs, leur pouvoir, leur argent, leur contrôle de la politique américaine et des media,… quand on ne vous ressort pas carrément des extraits de l’Apocalypse “prouvant” que le projet sioniste provoquera la fin du monde, ou qu’en ‘40 les Allemands se sont bien comportés (”contrairement à 14-18″). Et ce dans la bouche de monsieurs propres-sur-eux ou de vieilles dames de 75 ans n’ayant aucun souci avec les juifs (j’en connais même qui apprécient beaucoup leurs bijouteries à Anvers). Tout ça pour rappeler que subsiste un substrat idéologique maurrassiste dans une frange de la population française, et qu’il n’est pas inutile de s’interroger sur le personnage de Raymond Barre compte tenu de ses propos et de son parcours. Après, je me garderais bien de proclamer que Barre a dit tout haut ce que beaucoup de gens de droite pensent tout bas…

- cet intéressant commentaire sur primo-Europe qui, derrière l’impression de minimisation par le gâtisme (”ces vieux qui pestent contre tout et rien, le temps qu’il fait, les programmes de télé et les lobbys”) me semble au contraire la dénoncer en insistant sur l’idée de choix (”il est des naufragés volontaires qui décident de déverser le plus mauvais”):

Même si, au-delà du fait qu’arriver au soir de sa vie peut agir comme facilitateur, il est effectivement important de ne pas réduire ça à une histoire de vieux, comme le montre la fameuse phrase de Villepin (50 ans à l’époque) sur la “parenthèse”:

Barre: le crépuscule des vieux
Jean-Paul de Belmont
Primo-Europe

 «La vieillesse est un naufrage» aurait confié un jour le Général de Gaulle.

Rien n’est plus faux. Nous connaissons tous des «vieux» parfaitement épanouis qui sont loin d’être des vieillards et qui offrent les bienfaits de leur sagesse aux autres, conscients de ce que leur expérience, même s’ils ne sont pas toujours écoutés, reste néanmoins fort utile.

Mais il est des naufragés volontaires, ceux qui, se sachant au crépuscule de leur vie, décident de déverser ce qu’ils ont accumulé de plus mauvais en eux plutôt que de réorganiser leurs souvenirs dans une structure de pensée positive et bienfaisante aux plus jeunes générations.

C’est un bien mauvais exemple qu’a donné un de ces «vieux-là», ancien Premier ministre, à l’occasion d’une interview sur France-Culture : de la graine de violence lui sortait de la bouche, une haine pure drapée dans un semblant de droit à la liberté d’expression.

Ce n’est pas tant la défense de Maurice Papon, qu’il avait lui-même nommé Ministre du Budget, que l’on trouve choquante. Considérer que le Préfet de Gironde, sous Vichy, n’a fait que «faire fonctionner la France», est certes, plutôt suspect mais après tout, la Justice française a prouvé son désaccord avec cette façon de voir les choses en condamnant Papon à dix ans d’emprisonnement ; et c’est cela qui compte. Le fait que la peine n’ait pas été appliquée comme elle aurait dû l’être est relativement secondaire, tant l’impact pédagogique d’un tel procès compte davantage que la sentence proprement dite.

Ce ne sont pas non plus ses louanges à Bruno Gollnisch, «quelqu’un de bien» et «bon conseiller municipal» qui nécessitent que l’on prenne la peine de vous alerter, chers lecteurs. Là aussi, les propos négationnistes du triste sire ont été désignés indignes par notre justice. Et, encore une fois, l’essentiel a été assuré.

Non, c’est dans le reste de l’interview que le vieil ex-Premier ministre offre l’image la plus hideuse et la plus choquante qui soit, indigne de quelqu’un qui a représenté la République au plus haut sommet.

Rappel des faits :

Le 3 octobre 1980, se tenait, dans un arrondissement huppé de Paris, une réunion d’anciens Auvergnats dans une salle publique. Un illuminé vouant une haine irrationnelle aux Auvergnats avait placé une bombe réglée pour exploser à la sortie de la réunion, programmée pour tuer une centaine d’Auvergnats. En raison du retard de trente minutes pris par la réunion, l’explosion ne tuera finalement «que» quatre personnes dont trois non-Auvergnats qui passaient dans la rue.

Le Premier ministre de l’époque, Raymond Barre donc, avait déploré la mort de «Français innocents» en parlant des passants tués, déniant ce statut d’innocence à la seule victime auvergnate. On se rappelle que ses déclarations avaient choqué la communauté auvergnate, découvrant qu’elle était, dans l’esprit du Premier ministre, déconnectée de la nation française. Mais cette offuscation n’avait pas dépassé les limites du Puy-de-Dôme et de l’Allier.

Vingt-sept ans après, il persiste et signe. Au journaliste qui lui demande s’il regrettait ses propos, il choisit de dénoncer la machination du «lobby auvergnat [de l’époque] le plus lié à la gauche» en période préélectorale. Il confirme également la pertinence de la distinction entre «Français innocents» et Auvergnats coupables, au moins aux yeux de l’auteur de l’attentat, ce qui suffit, selon lui :
- à prouver une part de culpabilité des Auvergnats.
- à en faire des sous-Français moins estimables que les non-Auvergnats.

D’ailleurs, rappelle-t-il, «les Français n’étaient pas du tout liés à cette affaire… Aucun de mes amis auvergnats – et j’en compte – ne m’a fait grief là-dessus».

Et de rebondir sur «le lobby auvergnat capable de monter des opérations qui sont indignes et je tiens à le dire publiquement».

Cet homme politique presque oublié aurait pu profiter de cette interview pour panser une des vieilles blessures dont ont eu à souffrir les Auvergnats de France. Il choisit, au contraire, l’incitation au repli communautaire des Auvergnats, laissant à d’autres le soin de les accuser de ce communautarisme dont ils se seraient justement passé.

C’est à cela qu’on reconnaît les «bons vieux», ceux avec lesquels on passerait bien un après-midi ensoleillé, sur un banc à l’ombre d’un platane, de ceux qui pestent contre tout et rien, le temps qu’il fait, les programmes de télé et les lobbys.

Jean-Paul de Belmont © Primo-Europe, 3 mars 2007

PS. L’informatique a de ces mystères… Une erreur de logiciel a perturbé les touches de clavier de l’auteur de cet article. Il faut lire «Juif» en lieu et place de «Auvergnat». Normalement, cela ne devrait rien changer à l’impression ressentie par le lecteur.

- et la décevante et mon avis tout à fait déplacée tribune d’Alain Duhamel dans Le Point sur le “courage” de Barre (qui en profite d’ailleurs pour placer une pub pour un bouquin d’un des tristement célèbres co-auteurs des plus funestes concepts de la diplomatie française actuelle telles que l’ “hyperpuissance” ou la “multipolarité”), car s’il est important de rappeler qu’il a été un homme de courage et conviction dans sa carrière, il n’est pas sérieux de faire l’impasse sur le fait qu’en toutes ces années il n’a rien compris sur le fait historique le plus important du siècle, à savoir Auschwitz:

Les leçons de courage de Raymond Barre
Alain Duhamel
Le Point
01/03/2007

Raymond Barre n’a jamais été, n’a jamais voulu être un homme politique comme les autres. Avant tout grand universitaire de vocation et de tempérament, avec ce que cela suppose de tocs, de toges et d’épitoges à trois bandes d’hermine, il a placé au-dessus du reste l’indépendance d’esprit, la compétence et le courage, fût-ce électoralement sacrificiel, fût-ce exprimé avec un brin de provocation. L’ancien Premier ministre est un cas rare de sens de l’Etat quasi stoïque, mâtiné d’une liberté personnelle d’ordinaire introuvable à ce niveau-là du pouvoir. Ce sont ces caractéristiques atypiques que l’on retrouve tout au long du livre de conversations avec Jean Bothorel qu’il vient de publier sous un titre d’une sobriété toute barriste, « L’expérience du pouvoir » (1). Avec Raymond Barre, inutile d’espérer pénétrer dans un jardin secret ou d’ailleurs de franchir en quelque point que ce soit l’enceinte de la vie privée. Personne n’est moins « people » que lui, personne n’est cependant aussi direct, aussi clair et aussi probe sur les sujets qui comptent. Pour mieux comprendre les trente dernières années du destin politique et économique de la France, cette « expérience du pouvoir »-là vaut toutes les autres.

La nomination de Raymond Barre comme Premier ministre par Valéry Giscard d’Estaing en 1976 a sans doute été la plus surprenante de la Ve République. Elle a aussi été l’une des plus hardies et des plus judicieuses. Si l’éminent professeur d’économie politique (auteur du fameux manuel Barre sur lequel pâlirent plusieurs générations d’étudiants) n’était pas un inconnu dans les cercles du pouvoir, il était en revanche un débutant dans l’arène politique. En pleine double crise pétrolière, face à une inflation redoutable, à un taux de chômage grimpant comme jamais et à l’obstruction politique du RPR de Jacques Chirac, le professeur Barre manifeste une détermination, une résolution, une obstination sans pareilles. Cela ne l’empêche pas de bien juger les hommes et de dire ce qu’il en pense avec une franchise tranquille. Pour lui, Valéry Giscard d’Estaing est à la fois un authentique homme d’Etat et un homme privé narcissique, Jacques Chirac un homme privé chaleureux et sympathique mais le contraire d’un homme d’Etat, François Mitterrand un aventurier de très haut vol. Quant à lui-même, Raymond Barre le reconnaît, n’aimant pas les partis, bousculant les journalistes, jetant ses vérités au visage des Français sans condescendre à la moindre précaution, il n’a pas fait un bon candidat à la présidence en 1988. C’est d’autant plus dommage qu’à le lire on se persuade aisément qu’il aurait fait un excellent président, avec une vision de la France, de fortes convictions et plus de pragmatisme qu’on ne le croit. Ce centriste gaullien aura ainsi été une chance française qui est passée. A lire le nouveau petit livre d’Hubert Védrine, « Continuer l’Histoire » (2), impérieux, limpide et sarcastique, on se dit qu’il y a du Raymond Barre chez l’ancien ministre des Affaires étrangères, avec ce goût si caractéristique de démythifier, de baliser, de proposer, par sens du devoir beaucoup plus que par espérance…


1. « L’expérience du pouvoir. Conversations avec Jean Bothorel », de Raymond Barre (Fayard, 347 pages, 20 E).
2. « Continuer l’Histoire », d’Hubert Védrine, avec la collaboration d’Adrien Abécassis et Mohamed Bouabdallah (Fayard, 150 pages, 10 E).

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