Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

PrÉSentation

  • : Am Israël Haï
  • : Israël, ce pays qui pousse l'individu à la recherche de lui-même. Un voyage de retour vers l'Histoire, vers sa propre Histoire.
  • Contact

Vidéos

  


 
 

 

Recherche

Fréquentation du blog

outils webmaster

 

 

Archives

à voir



Rah'em

Pour ne pas oublier que ce qui se passe à Sderot a commencé par l'évacuation du Goush Katif.


Evacuation de Névé Dékalim en 2005
28 mai 2007 1 28 /05 /mai /2007 07:00

Par Ilan Tsadik © Metula News Agency

 Jeudi soir, j’ai  quitté Sdérot et j’ai regagné le grand Nord. Malgré tous les attraits de cette ville touristique animée, je n’ai jamais eu l’intention de m’y installer. Sami El Soudi s’est également replié sur ses pénates ; nous reviendrons occuper nos positions dès qu’il se passera quelque chose de neuf dans le Néguev occidental.

 De retour en Galilée, Ilan, curieux, s’est penché sur la façon qu’avaient nos consoeurs – les autres agences de presse proposant des dépêches en français [1] – de relater la situation dans la bande de Gaza et autour d’elle. Ce qu’il a à en dire n’est pas brillant : il s’agit plus d’officines occupées à l’habillage orienté des événements que de collègues attelés à relater l’information telle qu’elle se produit.

 Le pire de tout, c’est que ces ateliers de prêt-à-porter idéologique ne s’expriment pas en vrai français. Dans tous leurs câblogrammes, ces agences de presse font volontairement usage de qualifiants sémiologiquement mensongers afin de décrire les acteurs de ce conflit. Et c’est là que le bât blesse votre Ilan, honorables lecteurs et troublantes lectrices : car, attendu que contre chaque analyse on trouve une analyse qui prétend le contraire, et contre chaque opinion valide, une opinion qui diverge, la diversité des sources du consommateur d’information est plus ou moins respectée. Mais lorsque les agences déguisent, malicieusement, l’identité des acteurs d’un conflit et leurs représentations lexicologiques, dans le seul but d’orienter la sensibilité du public, c’est toute la chaîne d’alimentation informationnelle qui s’en voit contaminée.

 Lorsque, comme c’est le cas dans les dépêches pluriquotidiennes des autres agences communiquant en français, la corruption orientée du français est systématique, cela donne lieu à des infections de haine qui contagionnent des pays entiers. C’est parce que, s’il est possible de s’exprimer contre une opinion qui nous semble mal construite, il est, en revanche beaucoup plus difficile d’argumenter contre un vocable erroné, employé malhonnêtement pour décrire un fait de guerre. Car la malhonnêteté n’est pas une opinion.

 Il faudrait alors mettre en cause la probité professionnelle des journalistes et les objectifs des organisations qui les emploient. Là, on n’est plus dans le débat d’idées mais dans celui de la désinformation ; on se plonge dans un différend dans lequel le consommateur d’information – qu’il soit d’ailleurs éclairé ou profane – ne dispose pas des moyens de faire entendre sa critique contre les détaillants des mensonges sémantiques créés par les agences. Le consommateur, pour faire entendre son désaccord, a alors affaire au molosse aboyeur, corporatiste et paresseux, qu’on appelle, en généralisant, les media.

 

 Car ils utilisent tous, journellement et depuis longtemps, du Figaro à l’Humanité, en passant par les radios et les télévisions, les inepties linguistiques dirigées dont l’AFP les nourrit, mais aussi les traductions françaises des bulletins de l’Associated Press et de Reuters. Allez, dans ces conditions, expliquer à un confrère francophone, qui s’allaite exclusivement à ces pis, qu’il les reproduit et s’en inspire sans se poser de questions, que leur français est frelaté et qu’il constitue, plus que probablement, le premier vecteur d’antijuivisme dans son pays ! Pris de panique, pour ne pas avoir effectué les contrôles élémentaires de la langue qu’il utilise, il vous tournera en dérision, vous cataloguera extrémiste, communautariste, voire sioniste, ou que sais-je encore des autres invectives épouvantables dont usent mes confrères hypnotisés. On ne s’attaque pas comme ça aux plus adipeuses de toutes les agences de presse, surtout lorsqu’elles tiennent, en français d’imposture, exactement le même langage.

 Pourtant, tant que ces détournements de sens se poursuivront, brûleront les synagogues, seront saccagées les pierres tombales. Et les sociétés occidentales francophones prendront le risque insensé de parrainer des crimes de sang contre leurs minorités juives.

 

 Car les mots contaminés, depuis le début du XXème siècle, demeurent le facteur prédominant des affections humaines. Bien avant le cancer du colon et les accidents de la route !

 Laissons aujourd’hui l’AFP, dont la Ména a déjà déconstruit le modus operandi, urbi et orbi, dans l’attente urgente d’une réaction salutaire de messieurs Kouchner et Sarkozy. Laissons donc l’AFP – très provisoirement - aux turpitudes de Marius Schattner, mais seulement après avoir annoncé à nos abonnés éveillés et à nos lectrices coquines, que nous avons même tenté de lui faire entendre raison. Notre rédacteur en chef avait, en effet, noué discrètement une esquisse de dialogue avec un représentant supérieur de l’Agenz Franz Presse ; Juffa lui avait fourni, oralement et par écrit, les preuves du jeu dangereux auquel se livre son officine et ils avaient même convenu de se rencontrer. Mais aucune réponse intelligente [1] ne nous était revenue et l’aèfpiste avait annulé les rendez-vous que Juffa lui avait donnés. Ne demeure de ce bref échange que le transfert de renseignements, semblables à ceux contenus dans cet article. Et, avec cette livraison, la certitude que l’AFP fait sciemment le mal qu’elle fait.

 L’AFP est une agence d’expression principalement française, cela lui vaut des circonstances aggravantes, ce qui n’est pas une raison pour ne pas alerter l’opinion, devant les mêmes malversations linguistiques que l’on retrouve dans les traductions françaises des bulletins de l’AP et de Reuters. Lorsqu’on est professionnel et que l’on est spécialisé dans le transport de matériels informationnels hautement radioactifs, on ne peut réclamer les circonstances atténuantes. On doit soit apprendre rapidement notre langue, soit changer de traducteurs.

Je vous offre, en apéritif, ce titre, frais de ce samedi matin, d’une dépêche de Reuters :

 ” PO – Israël bombarde Gaza, les factions discutent d’une trêve par Nidal al Moughrabi,  GAZA, 26 mai (Reuters) – ”

 Bombarder, en français, c’est lancer des bombes, pas un missile contre un objectif extrêmement ciblé. En journalisme, on qualifiera alors correctement les actions militaires israéliennes de cette nuit de “frappes ciblées”, de “raids aériens” ou d’”attaques aériennes”. Un “bombardement” rappelle immanquablement (et volontairement !) au lecteur les images de Coventry, de Berlin ou de Tokyo, qui n’ont rien en commun avec les opérations menées par Tsahal. Ces bombardements tuaient des dizaines de milliers de civils, alors que les raids de cette nuit ont fait quelques blessés, essentiellement parmi les miliciens islamistes qui étaient visés.

 A remarquer aussi, dans ce titre : c’est “Israël” qui “bombarde”, non pas son armée de l’air. La méchante, la sadique, c’est la nation israélienne prise dans son entier, tandis que les “factions” (qu’est-ce que c’est des factions ? qui sont-elles ?) qui sont à l’origine de ces affrontements, en ayant bombardé le Néguev oriental, sont emplies de pensées pacifistes. Notez que le bombardement prémédité d’une population civile est constitutif d’un crime de guerre selon la législation internationale.

 L’Associated Press n’est pas en reste d’impostures sémantiques caractérisées, comme dans cette dépêche du 25 courant, (réf. AP cr/v655/665/702). Nous en avons choisi un morceau pertinent à notre analyse :

 ”L’armée israélienne a confirmé que le raid visait des militants palestiniens qui circulaient à bord d’un véhicule en vue de commettre selon elle une attaque à la roquette contre Israël..”.

 Pathétique au plan professionnel et gravissime autrement : si cette affirmation de l’AP était correcte, cela signifierait que Tsahal aurait reconnu avoir commis un crime de guerre, car des “militants” sont des civils et tuer des civils est, nous venons de l’écrire juste un peu plus haut, constitutif d’un crime de guerre.

 Ce que l’IDF a confirmé dans son communiqué, en anglais et en hébreu, c’est que son raid visait des miliciens du Hamas (voir la définition dans le lexique en fin d’article). En l’espèce, l’AP crée, intentionnellement, un faux ami en traduisant le militant en anglais par “militant” en français. Les deux ne sont pas du tout équivalents. Le militant anglais peut être “un individu armé prenant part à un conflit”. Quant au “militant” français, il ne s’écarte jamais de l’action politique.

 De Reuters, 24 mai (réf. /JCL/GWB/HPA) :

 Titre : “Israël arrête une trentaine d’élus Hamas et bombarde (sic) Gaza par Atef Saadi (avec Nidal al Moughrabi à Gaza)

(…) Les frappes aériennes israéliennes de la semaine écoulée ont fait au moins 35 morts, dont 23 activistes, a-t-on appris de source palestinienne. (…)”.

 Soit 35 morts civils, encore un “crime de guerre” israélien !

 Autre exemple de câblogramme confondant de Reuters, le 24 mai :  

 ”Gaza - Raids israéliens contre la milice armée du Hamas

GAZA, 24 mai (Reuters) - L’aviation israélienne a pris pour cible jeudi après-midi des positions de la “Force exécutive”, la milice policière du Hamas dans la bande de Gaza. (…)

Quelques minutes plus tard, l’aviation israélienne a détruit une autre position de la Force exécutive près de Deïr al Balah, dans le centre de la bande de Gaza. Aucune victime n’était cette fois signalée.

Depuis neuf jours, Israël lance quotidiennement des raids contre les activistes du Hamas et d’autres factions radicales palestiniennes en représailles aux tirs de roquettes Kassam sur son territoire. (…)”.

 N’importe quoi ! Ca commence plutôt bien pourtant, la Force exécutive étant effectivement une milice armée. Mais ça se gâte ensuite : il ne s’agit en aucun cas d’une “milice policière” mais d’une “milice paramilitaire”, puisque l’activité de ladite Force exécutive consiste à combattre les forces de sécurité palestiniennes et les civils israéliens et non à maintenir la sécurité publique.

 Reuters amalgame, dans cette dépêche, les miliciens (des combattants) avec les activistes (des civils) : ce n’est déjà plus de l’information, et si cela ne provenait pas de Reuters, ce serait grotesque, mes Germaines.

 Toujours ce même 24 mai prolifique, l’AP se distingue à nouveau (réf. jp/ma/st/v468-com) :

 ” (…) Au cours de la semaine passée, plus de 40 Palestiniens ont été tués dans les frappes aériennes israéliennes sur des cibles du Hamas en riposte aux tirs de roquettes des militants (sic) palestiniens. (…)”.

 La déclinaison de la nationalité d’un protagoniste, dans une dépêche ou dans un article, est insuffisante et trompeuse dans notre profession. Il y a toujours lieu de faire état des éléments connus qui qualifient un sujet. Faute de se plier à cette règle, en parlant uniquement de “Palestiniens”, on induit le public à imaginer qu’il s’agissait de “civils palestiniens” et qu’Israël a donc commis un “crime de guerre supplémentaire”, un de plus ! Rédigé comme dans cet extrait, cela constitue de la désinformation pure et simple ; il aurait fallu écrire (…) plus de 40 miliciens palestiniens (…), voir, (…) 40 Palestiniens, des miliciens pour la plupart (…). Encore plus malhonnête : la construction biaisée de cette phrase incite le lecteur à penser que l’armée de l’air israélienne se venge sur des civils en réaction aux tirs de roquettes effectués par les militants-miliciens.

 Ilan pourrait continuer encore longtemps son analyse de textes, puisque TOUTES les dépêches de l’AFP, de l’Associated Press et de Reuters, dans leur version française, concernant Gaza et Sdérot, contiennent les mêmes dérives sémiologiques. Des fautes artificiellement orientées, puisqu’elles contribuent systématiquement à stigmatiser les Israéliens et à victimiser les Palestiniens.

 Dans le lexique qui suit, synthétisant au plus près les définitions des dictionnaires de la langue française, la Ména a réuni tous les termes français corrects applicables, quelles que soient la race, la nationalité ou la confession des personnes que l’on décrits. Ce sont les termes que le journaliste emploiera dans un article honnête, écrit avec la volonté d’informer et non celle de diriger la pensée du lecteur.

 Dans un acte à caractère confraternel, didactique et pacificateur, notre agence va prochainement envoyer une copie de cet article à ses consoeurs concernées. Et si elles ne se mettent pas rapidement à parler français, nous saisirons notre organe de tutelle, le GPO, ainsi que la Commission des Affaires Etrangères et de la Défense de la Knesset, en exigeant que l’incitation à la haine des peuples par déformation linguistique intentionnelle et répétitive soit sévèrement réprimée. La sieste des fonctionnaires de l’Etat d’Israël n’a que trop duré.

 Activités civiles et politiques

Civil :      Homme qui n’est ni militaire ni religieux (Larousse)

Activiste :  Adepte d’une attitude politique préconisant l’action concrète : Nicolas Hulot est un activiste de la protection de l’environnement.

Militant :   Membre actif d’une organisation politique, syndicale, d’une association. (Larousse) : une personne inscrite à l’UMP est un militant. Arlette Laguiller est une militante. Un terroriste tirant des roquettes, artisanales ou non, sur une ville n’est pas un militant.

Politique :  Qui se rapporte à la science et à l’art de gouverner.

Gens d’armes

Policier :    Membre de la force veillant à l’observation et au maintien de la sécurité publique. Le policier s’occupe de l’ordre parmi les civils, il n’a pas pour fonction de se battre contre une force étrangère.

Soldat :      Membre des forces armées, dont la fonction principale consiste en la défense d’une nation contre des menaces provenant de l’étranger.

Milicien :    Membre d’une organisation armée, policière ou paramilitaire, parallèle (le Hamas) ou auxiliaire.

Terroriste :  Individu armé s’attaquant systématiquement à des civils.

Note :

 [1] A l’exception remarquable de Guysen Israel News.

 [2] Aucune antithèse à la nôtre ne nous avait été signifiée, aucune critique circonstanciée – pour cause ! – du vocabulaire correct que nous décrivions.

Partager cet article
Repost0

commentaires