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Pour ne pas oublier que ce qui se passe à Sderot a commencé par l'évacuation du Goush Katif.


Evacuation de Névé Dékalim en 2005
17 juillet 2007 2 17 /07 /juillet /2007 06:43

par Daniel Pipes
New York Sun, 10 juillet 2007

VO: http://www.danielpipes.org/article/4747

Il est toujours difficile de s’y retrouver dans les turbulents courants politiques émigrés et c’est particulièrement vrai pour le groupe d’opposition iranien connu sous le nom de Mujahedeen-e Khalq (MEK) ou Organisation des Moudjahiddines du peuple iranien (OMPI). En deux mots, le régime voyou de l’État producteur de pétrole auquel il s’oppose effraie une moitié de l’Occident et tente l’autre; et l’OMPI est elle-même accusée d’être le reliquat d’un culte marxiste-islamiste terroriste.

Mais ces obstacles n’ont pas empêché l’OMPI de claironner que l’islamisme est la nouvelle menace mondiale, de fournir des renseignements importants à l’Occident (par exemple sur le programme nucléaire iranien), de terrifier le régime de Téhéran et de mettre sur pied de grandes manifestations de solidarité contre le régime iranien.

Les participants à un ralliement de l’Organisation des Moudjahiddines du peuple iranien le 30 juin dernier à Paris ont fait un accueil triomphal à Maryam Radjavi.

J’ai assisté à l’une de ces manifestations la semaine passée dans un vaste parc d’exposition proche de Paris, où quelque 20.000 Iraniens du monde entier étaient réunis pour entendre de la musique de leur pays d’antan, brandir des drapeaux et des banderoles et écouter de courts discours de sympathisants non iraniens – notamment le membre du Congrès américain Bob Filner, démocrate de Californie, et l’ex-premier ministre algérien Sid Ahmad Ghozali. À la suite de quoi le public a pu suivre le tour d’horizon [en français dans le texte] de 85 minutes de la dirigeante de l’OMPI, Maryam Radjavi.

Jeunes chanteuses présentes au ralliement de l’Organisation des Moudjahiddines du peuple iranien le 30 juin près de Paris. De nombreux participants portaient sur leurs vêtements l’inscription «Notre choix, Maryam Radjavi» – une allusion à la dirigeante de l’OMPI.

Le meeting appelait plusieurs observations. Premièrement, la production stylée, rappelant une convention politique américaine (ballons et confettis tombant des chevrons, séquence vidéo montrant l’arrivée de la leader dans une cavalcade), était essentiellement destinée à un public situé hors du bâtiment, spécialement en Iran.

Deuxièmement, l’événement poursuivait apparemment deux objectifs: rappeler aux Iraniens qu’il existe une alternative à la théocratie actuelle et faire pression sur l’Union européenne pour qu’elle supprime l’OMPI de sa liste de terrorisme. Pour les Iraniens, la partie musicale comprenait de jolies jeunes filles habillées (audacieusement, pour eux) à l’occidentale. Pour les Européens, il faisait la part belle au Chant des partisans de la Résistance française pendant la Deuxième Guerre mondiale.

Troisièmement, l’analyse approfondie de Radjavi ne mentionnait ni les États-Unis, ni Israël – chose extrêmement rare pour un discours majeur sur la politique moyen-orientale. Et elle n’a pas non plus fait la moindre allusion à des réflexions conspirationnistes – une nouveauté vraiment très opportune dans la politique iranienne.

Enfin, aucun groupe d’opposition dans le monde ne peut faire des démonstrations de force aussi impressionnantes que l’OMPI, avec ses milliers de supporters, souvent jeunes, et sa liste de dignitaires.

Ces facteurs, ajoutés à la réaction quasi phobique causée par l’OMPI parmi les mullahs, indiquent que l’organisation constitue un outil redoutablement efficace pour intimider Téhéran.

Hélas, les Occidentaux ne peuvent pas travailler avec l’OMPI à cause d’une décision prise en 1997 par l’administration Clinton et adoptée cinq ans plus tard par l’Union européenne de tenter d’amadouer les Mullahs en déclarant que l’OMPI était un groupe terroriste, placé ainsi sur un pied d’égalité avec Al-Qaïda, le Hamas et le Hezbollah. Paulo Casaca, un membre portugais du Parlement européen, relève que «les officiels des deux côtés de l’Atlantique ont déclaré publiquement que la seule raison pour laquelle ce groupe a été placé sur la liste américaine de terrorisme était de faire un geste de bonne volonté en direction du régime iranien».

Mais l’OMPI ne représente aucun danger pour les Américains et les Européens, depuis des décennies. En revanche, il constitue bel un bien un danger pour le régime théocratique pernicieux et belliqueux de Téhéran. L’utilité de l’OMPI pour les États occidentaux est reflétée dans l’incohérence, voir les contradictions, de l’attitude du gouvernement américain à son égard au cours de la dernière décennie. Ainsi, une anecdote cocasse s’est déroulée en octobre 2003, lorsque Colin Powell, secrétaire d’État, rappela avec aigreur à Donald Rumsfeld, alors secrétaire à la Défense, que les 3800 combattants de l’OMPI stationnés au camp irakien Ashraf étaient supposés être traités comme des prisonniers et non comme des alliés.

Mais il ne se passera rien d’amusant lorsque la présence américaine en Irak sera réduite et que des milliers de membres désarmés de l’OMPI seront abandonnés à la merci du régime pro-iranien de Bagdad. L’administration Bush, en retard sur ce dossier, doit prendre trois mesures. D’abord, laisser les membres de l’OMPI quitter le Camp Ashraf avec dignité et en sécurité. Ensuite, biffer l’organisation sur la liste des groupes terroristes, lui permettant ainsi de se déchaîner contre la République islamique d’Iran. Enfin, tirer parti de la crainte démesurée qu’inspire l’OMPI au régime de Téhéran.

Comme Patrick Clawson and moi le suggérions il y a quatre ans, «pour dissuader les mullahs d’adopter une attitude hostile (soutenir le terrorisme contre les troupes de la coalition en Irak, fabriquer des armes nucléaires), il pourrait se révéler fort utile de menacer que les États-Unis ne rencontrent l’OMPI ou ne lui fournissent leur aide dans sa campagne d’information contre le régime».

Le conseil reste bon, mais il ne supportera pas d’attendre quatre ans de plus.

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