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Rah'em

Pour ne pas oublier que ce qui se passe à Sderot a commencé par l'évacuation du Goush Katif.


Evacuation de Névé Dékalim en 2005
6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 06:25
Jean-Pierre Bensimon

Il y a dans le monde contemporain, des gens qui se réclament du Coran et qui offrent un spectacle proprement effrayant. L’actualité palestinienne procure de nombreuses illustrations de ce fanatisme redoutable. Le journal Le Monde a récemment publié des professions de foi significatives de "militants" palestiniens. (Combattants palestiniens jusqu’à la mort par Michel Bôle-Richard le 9 novembre 2006). Un certain Salem Thabet déclarait : "les villes israéliennes ne sont pas loin et on peut les vider de leurs habitants. On n'a pas utilisé tous nos moyens et si les juifs réoccupent Gaza, on les attend …". Un autre "militant", Mohamed Abed, enchaîna : " Mon rêve est de tuer le plus grand nombre de juifs. Je suis prêt demain et à tout moment à faire un attentat-suicide… si Gaza est rasé, dans des dizaines d'années d'autres musulmans viendront habiter ici, mais il n'y aura plus de juifs… les moudjahidins n'ont pas peur de la mort tandis que les juifs la craignent et font tout pour protéger leurs vies. Nous, on cherche le paradis… nous sommes l'outil islamique pour nous débarrasser des juifs. "

Ces hommes de la base ont de qui tenir. Dans le journal officiel de l’Autorité palestinienne, Al Hayat Al Jadida, le dirigeant de l’ancienne officine Zayed Center for Coordination and Follow Up, Muhammad Khalifa, pouvait écrire le mois dernier que la Bourse de New York était "contrôlée par les Juifs", dans le but de "lancer des guerres comme la première et la seconde guerre mondiale". Il continuait : "Le rôle des Juifs est d’aviver les flammes de l’enfer, d’allumer le feu partout, de déclencher des guerres, …". Rien moins.

Le porte parole du Hamas, Ghazi Hamad, réagissant le 9 novembre à la tragédie de Beit Hanoun, affirmait qu’Israël "est un État d'animaux qui ne reconnaît aucune valeur humaine. C'est un cancer qui doit être éradiqué et tout le monde doit y participer…". Et encore il s’agit là d’un modéré qui deux semaines plus tôt, dans un éditorial de l’hebdomadaire Al-Ayam dénonçait la violence ambiante des Palestiniens : "La violence s'est emparée de tout comme un démon s'empare d'une personne. Elle nous a fait perdre la raison… Nos fêtes nous paraissent désormais insipides tant que nous n'avons pas tiré des dizaines de coups de feu en l'air…" et il ajoutait " Nous aspirons à guérir de cette maladie, de ce cancer, qui a corrompu nos esprits, paralysé nos cœurs, crevé nos yeux. Nous voulons voir le moment où la paix et l'amitié l'emporteront à nouveau…".

Il n’en prend visiblement pas le chemin. C’est que l’exemple vient de plus haut encore. Le nouveau grand mufti de Jérusalem, Muhammad Ahmad Hussein, qui avait reçu de Mahmoud Abbas des consignes de modération, commentait : "Si la résistance est légitime, tout ce qui y contribue est légitime". Comme on lui demandait, pour préciser sa pensée, si les attentats suicides sont légitimes, il répondit : "Bien sur, ils sont légitimes pour autant qu’ils jouent un rôle dans la résistance". (Interview du 15 octobre 2006 à The media Line Agency).

Cette idéologie d’hyper violence fondée sur la religion nous vient en droite ligne du doctrinaire égyptien Hassan Al Banna, le fondateur des Frères Musulmans et grand-père de Tarik Ramadan. Il composa naguère d’une phrase le modèle du totalitarisme islamique : "L’islam est idéologie et foi, patrie et nationalité, religion et État, esprit et action, livre et épée". Par vagues successives, cette version guerrière et mortifère de l’Islam s’est répandue dans la planète sunnite qui compte plus d’un milliard d’hommes, au point que quasiment toutes les guerres en cours et toutes les menaces affleurant dans le monde, mettent en scène des musulmans.

Pourtant nombreux sont les musulmans pacifiques et constructifs, désireux de mener dans leur foi une vie positive, et de donner un avenir à leurs enfants et à leur pays. Ces musulmans souffrent de l’association de plus en plus aveuglante entre l’Islam et la violence. Ils veulent vivre en paix mais l’actualité des attentats et de la barbarie les interpelle durement : les regards qui se posent sur eux en Occident sont de plus en plus lourds et le climat devient pour eux irrespirable.

La question se pose alors de savoir si c’est l’Islam qui est violent par nature, ou s’il est aujourd’hui l’instrument d’aventuriers de la politique et de la guerre qui le dénaturent pour s’en servir. Il y a certes, dans les textes sacrés musulmans, une théologie de l’épée et de la conquête dont les tenants de la violence et de la guerre peuvent aisément se prévaloir en citant des Sourates et des Hadith. Mais les tenants de la violence peuvent trouver dans toutes les religions, même asiatiques, des citations de textes sacrés et des références pour construire un discours de barbarie et servir des projets politiques et militaires.

Un article du New York Times de Michael Slackman, du 21 octobre dernier, A liberal Brother at Odds with the Muslim Brotherwood, devrait mettre du baume au cœur des musulmans pacifiques. Il nous apprend que le terrible Hassan Al Banna avait un frère, Gamal, lequel est un sage qui vit encore au Caire, au milieu de ses 30 000 livres. Gamal est un farouche opposant à la geste islamiste. Selon lui, le problème fondamental vient des dirigeant religieux égyptiens qui se rangent aux interprétations des premiers théologiens et ne s’appuient pas sur le Coran lui-même. Lire le texte directement et non à travers ses exégètes aurait d’après lui un effet libérateur. Les radicaux veulent imposer leur interprétation aux autres musulmans. "Dans la mesure où l’islam est la dernière des religions, s’il était rigide et clos, il ne pourrait pas supporter le changement d’époque" Sa philosophie n’a rien à voir avec celle de son frère et des radicaux. "Ils ne pensent qu’au pouvoir. Ils ont horreur de la liberté de pensée. Liberté de pensée qui les condamnera".

Le frère d’Hassan Al Banna n’est pas le seul à voir dans l’Islam autre chose que la caricature violente que brandissent les islamistes. On trouve chez de nombreux musulmans et pas seulement chez les intellectuels, un intense rejet de la version islamiste de la religion.

Mais si les islamistes sont des faussaires, s’ils dénaturent les textes sacrés de l’Islam, s’ils les utilisant à des fins personnelles, s’ils compromettent sa réputation, il est alors du premier devoir des musulmans de s’opposer prioritairement à eux et à leur doctrine. Ils ne doivent rien laisser passer, affirmer leur parole avec vigueur, dénoncer clairement les ennemis soi-disant musulmans de la révélation islamique. C’est une lourde et dangereuse responsabilité, mais c’est leur foi pacifique qu’il s’agit de préserver et eux seuls peuvent être entendus par les croyants de leur religion.

Ce mouvement vers un Islam éclairé et une foi réconciliée avec l’humain, ne devrait pas faire l’économie d’un regard sur l’histoire. L’Islam est une révélation. Cette révélation appartient aux croyants et ne regarde qu’eux. Mais l’Islam est aussi une histoire. C’est une terrible succession de conquêtes, de butin, de réduction en esclavage, et d’humiliation des peuples du Livre dans le statut de dhimmi, le protégé, humilié et dépouillé. La violence qui affleure partout dans le monde arabo-musulman n’est sans doute pas étrangère à cette histoire violente, à ce mythe de la puissance et de la domination. Pour s’en débarrasser et entrer dans le monde qui se fait, les musulmans doivent aussi reconnaître ce passé tyrannique. Car il continue de fausser leur relation aux autres peuples, de les entretenir dans une vision suffisante et hautaine, et de les éloigner du progrès de la société et de la science.

La tâche des musulmans est lourde, le défi est sévère. La réputation de leur croyance, l’avenir de la paix en sont les enjeux.

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