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  • : Israël, ce pays qui pousse l'individu à la recherche de lui-même. Un voyage de retour vers l'Histoire, vers sa propre Histoire.
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Pour ne pas oublier que ce qui se passe à Sderot a commencé par l'évacuation du Goush Katif.


Evacuation de Névé Dékalim en 2005
28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 07:14
Liliane Messika © Primo-Europe
Suite et fin du décryptage des propos de Pierre Stambul, Président de l’UJFP (Union des Juifs français pour la paix). Dans ce texte, il développe un grand nombre de poncifs anti-sionistes fondés sur un mépris absolu de l’histoire en général et des faits et chiffres en particulier. Le texte de Stanboul est en caractère gras, suivi du décryptage.

Exemples :

« Le sionisme a entrepris de transformer radicalement les Juifs. Pour construire l’Israélien nouveau, il a fallu « tuer » le Juif, le cosmopolite, l’universel, le dispersé. Il a fallu se débarrasser de sa culture, de ses valeurs, de sa mémoire, de son histoire. De nombreux traits, de nombreux mythes de la société israélienne sont totalement étrangers à l’histoire juive. Le militarisme bien sûr (Israël est une armée dotée d’un Etat et pas le contraire), l’esprit pionnier (« du désert, nous avons fait un jardin », façon de masquer que la société israélienne s’est surtout développée par un transfert massif d’argent venu d’Occident), l’insensibilité totale à l’autre qui s’oppose radicalement à l’universalisme de la sortie du ghetto. »

M. Stambul regrette visiblement que le Juif malingre et persécuté des pays occidentaux et orientaux ait laissé la place à un paysan musclé capable de se défendre. M. Stambul a des préjugés : si on a des muscles, on ne peut pas avoir de culture. Exit, donc « la culture, les valeurs et l’histoire juives ». Rien que cela !

On pourra faire remarquer à M. Stambul qu’Israël est classé troisième mondial, (derrière les Etats-Unis et la Hollande, largement devant la France) pour le nombre d’universitaires par habitant (24% de diplômes, 12% de doctorats), pour le nombre de brevets déposés par habitant (109 publications scientifiques pour 10.000 habitants) et pour le nombre de livres lus par habitant (2ème mondial), il n’en démordra pas, il vit dans son fantasme. S’il en sortait, il verrait qu’Israël a le pourcentage d’ordinateurs par habitant le plus élevé au monde et qu’il a le taux le plus élevé du monde de scientifiques et de techniciens : 145 pour 10.000 habitants, largement devant les Etats-Unis (85 pour 10.000), le Japon (70 pour 10 000) et l’Allemagne (65 pour 10.000).

Mais cela ne suffira pas à M. Stambul pour pardonner aux Israéliens d’avoir « fait un jardin du désert ». Cela ne prouve pas qu’ils sont industrieux, créatifs et amoureux de leur terre, cela prouve seulement qu’ils ont reçu un « transfert massif d’argent venu d’occident ». M. Stambul n’a probablement pas accès aux statistiques de l’ONU qui montrent que l’UNWRA, agence de l’ONU consacrée aux seuls réfugiés palestiniens, a un budget très largement supérieur à celui de tous les autres réfugiés de la planète. A quoi est utilisé ce budget? M. Stambul ne se pose pas la question. Pas plus qu’il ne se demande si, après le départ des Israéliens de Gaza, quand de riches Juifs américains leur rachetèrent 600 serres qui, au lieu d’être démontées et transportées en Israël devaient servir de point de départ à une agriculture palestinienne moderne, si cela ne représente pas “un transfert massif d’argent venu d’occident”. Non, M. Stambul ne dit rien, il détourne le regard. Et quand ces 600 serres sont vandalisées et entièrement détruites par les Palestiniens le lendemain du départ des Israéliens, où regarde-t-il, M. Stambul ? Il regarde avec bienveillance les Juifs des pays arabes :

« Pour les Juifs du monde arabe, c’est pire. Là, il n’y a pas d’histoire de persécution. »

En Syrie, de 30.000 en 1948, la population juive était descendue à moins de 200 individus en 2001.

Au Liban les Juifs sont passés de 20.000 en 1948 à une petite centaine au début du XXe siècle. Sous l’administration des Arabes chrétiens, ils jouissaient d’une tolérance relative. Au milieu des années 1950, environ 7.000 d’entre eux vivaient à Beyrouth. En tant que dhimmis, leur situation n’était jamais sûre et la majorité d’entre eux émigra en 1967. La majorité des 1.800 Juifs libanais qui restaient après la guerre civile entre chrétiens et musulmans de 1975-76 émigra en 1976. Au milieu des années 1980, le Hezbollah kidnappa plusieurs Juifs parmi les plus éminents qui restaient à Beyrouth : la plupart étaient des dirigeants de la minuscule communauté juive libanaise. Quatre d’entre eux furent ensuite retrouvés assassinés.

La loi jordanienne n°6 sur la nationalité précise que « quiconque peut acquérir la nationalité jordanienne du moment qu’il n’est pas juif ».

En Egypte, de 75.000 en 1948, le nombre des Juifs était passé à deux cents en 2000. En 1956, le gouvernement égyptien en expulsa environ 25.000 et confisqua leurs biens : le 23 novembre 1956, une proclamation signée du ministre des Affaires Religieuses et diffusée dans toutes les mosquées d’Égypte, déclarait que « tous les juifs sont sionistes et ennemis de l’Etat » et promettait qu’ils seraient tous rapidement expulsés (16). Au moment de la Guerre des six jours, en 1967, les biens du peu qui restait furent confisqués.

En Arabie Saoudite, la notion même de liberté religieuse n’est pas compatible avec la charia : les citoyens saoudiens ont l’obligation d’être des musulmans sunnites. « Ô Dieu, les Juifs ont transgressé toutes les limites de leur tyrannie. Ô Dieu, ébranle le sol sous leurs pieds, fais pleuvoir sur eux la torture, et détruis jusqu’au dernier d’entre eux » déclarait le Sheikh Abd-al-Bari al-Tubayt, le 7 juin 2002, dans son sermon prononcé à la Grande Mosquée de Médine et retransmis à la télévision nationale saoudienne.

Ce qui s’inscrivait dans la droite ligne de l’antisémitisme traditionnel, courant dans ce pays sans Juif : « le Talmud déclare que si un Juif ne boit pas chaque année le sang d’un homme non Juif, il sera damné pour l’éternité » s’est permis Marouf Al-Dawalibi, délégué d’Arabie Saoudite avant la conférence de la Commission des droits de l’homme de l’ONU sur la tolérance religieuse, le 5 décembre 1984 et dans le même esprit, le 6 septembre 2002 : « L’Europe chrétienne s’est soulevée contre les Juifs quand on apprit que leurs rabbins attiraient habilement les passants isolés dans leurs lieux de culte. Là ils prenaient leur sang pour en faire des aliments consacrés pour leurs fêtes religieuses, suivant leur rituel. » Dixit le Dr. Mohammed ben S’ad Al Shwey’ir, éditorialiste de Al-Jazirah.

En Irak, dans les années 1950, un Baghdadi sur six était juif. Aujourd’hui il n’en reste évidemment pas un seul.

C’est ce que M. Stambul définit – avec regret – comme une absence d’histoire de persécution. Dans la fantasmagorie stambulienne, il faut comprendre que tous ces Juifs ont quitté des paradis culturels pour aller faire suer le burnous dans le désert israélien…

« Le sionisme veut clore l’histoire juive. Il présente la diaspora comme une gigantesque parenthèse. Il proclame la centralité d’Israël. Tous les Juifs sont sommés d’immigrer ou d’aider Israël. Sinon, ce sont des traîtres ayant la haine de soi. La plupart des institutions juives (à commencer en France par le Crif) n’ont qu’une seule fonction : la défense inconditionnelle de la politique du gouvernement israélien, quel qu’il soit. Cette négation du droit à l’existence d’un judaïsme non-sioniste est totalitaire. »

M. Stambul et son groupe de Juifs Pour la Paix en sont la brillante démonstration : M. Stambul est-il condamné par « l’entité sioniste » ? Est-il sommé d’immigrer par le Crif ? Hélas non, il reste à Paris d’où il peut accuser Israël des pires turpitudes avec d’autant plus de succès dans les médias qu’il excipe de sa propre judéité. Mais ne lui en déplaise, l’existence d’un judaïsme non-sioniste est parfaitement reconnue par les institutions juives, il a toute sa place dans le peuple juif, y compris en Israël où l’Etat finance ses écoles.

« La construction du futur Etat [d’Israël] a toujours primé sur toute autre considération. Pendant l’occupation Nazi, la résistance juive a été essentiellement communiste ou bundiste, les sionistes n’y ont joué qu’un rôle marginal. »

Les nazis n’ayant pas occupé la Palestine, on peut supposer que ce sont les Juifs européens auxquels M. Stambul attribue un complet désintérêt du sionisme. S’il avait dû résister à l’occupant nazi en 1939-45 en Europe, nul doute que M. Stambul eût en plus trouvé le temps de passer ses soirées à élaborer des traités idéologiques d’antisionisme, voire des motions internationales pour intervenir dans le débat - laissé entre parenthèses par la guerre - sur le futur foyer national juif.

La résistance juive en Europe a été moins productive intellectuellement ou politiquement que ne l’aurait été M. Stambul. Et si elle a effectivement compté de nombreux communistes dans ses rangs, les Juifs qui ont créé les kibbutzim en Israël, ces oasis communautaires pour lesquels M. Stambul éprouve tant de mépris, qu’ont-ils fait sinon mettre en pratique un communisme qui n’a jamais dégénéré en dictature (propriété collective des biens de production, à chacun un travail selon ses moyens et à chacun un revenu selon ses besoins) ?

Bon nombre de Juifs ont participé à la résistance en Europe, y compris dans des armées alliées, tout en étant sionistes. Et après la fin de la guerre, ils ont rejoint la Palestine pour lutter pour l’indépendance d’Israël, ce que veut ignorer M. Stambul afin de pouvoir continuer à opposer clairement les méchants juifs sionistes indifférents à la tragédie nazie en Europe et les gentils Juifs non-sionistes, bons résistants et bons communistes.

« Après la guerre et dans les premières années d’Israël, le génocide n’intéressait personne et on opposait l’israélien pionnier défrichant fièrement sa terre au déporté soumis se laissant massacrer. »

Mensonge ou ignorance ? Les dirigeants sionistes ont œuvré pour que les rescapés de la Shoah, abandonnés par les dirigeants européens, aient un avenir, au point même que certains s’inquiétèrent de cette arrivée massive en Israël de personnes « détruites » par la tragédie nazie. Cela n’intéresse pas M. Stambul, car cette aide aux rescapés favorisait l’immigration juive en Palestine, et par conséquent le sionisme.

« Le tournant, c’est le procès et l’exécution d’Eichmann (1960). Plus tard, il y aura Yad Vaschem. Le génocide devient la raison d’être et la justification des politiques israéliennes : « les Arabes veulent nous tuer ou nous jeter à la mer. Si nous ne voulons pas que le génocide se produise à nouveau, nous n’avons pas le choix. » La peur de l’anéantissement et l’instrumentalisation de l’extermination sont soigneusement entretenues. »

Le soir même de la déclaration d’indépendance d’Israël, dans la nuit du 15 mai 1948 les armées de l’Egypte, de la Syrie, du Liban, de la Transjordanie, de l’Arabie Saoudite et de l’Irak attaquèrent l’Etat nouveau-né. Azzam Pacha, secrétaire général de la Ligue Arabe, déclara à la BBC : « Ce sera une monumentale guerre d’extermination qui restera dans l’histoire comme les massacres des Mongols et les Croisades. »

En 1967, la violence syrienne avait produit « au cours des dix premiers jours de mai (…), onze attentats de plus qu'au cours du mois précédent ». Les Israéliens essayaient d’éviter l’escalade, pensant que « les déclarations suffisamment énergiques suffiraient à ramener les Syriens à la raison. (17)» L'Égypte, alliée de la Syrie depuis le pacte d'assistance militaire qu'elles avaient signé le 4 novembre 1966, mobilisa. Elle exigea et obtint, le 18 mai, le renvoi des casques bleus de la frontière égypto-israélienne.

Le 24 mai, l’Égypte interdit le détroit de Tiran aux navires israéliens ou commerçant avec Israël et tint des propos d'une rare violence contre l'État Juif. Israël devait donc faire face à une coalition regroupant l'Égypte, la Syrie, le Liban, l'Algérie, le Maroc, le Koweït, l'Arabie Saoudite, la Jordanie et l'Irak, qui tous, proposaient d'envoyer des troupes et du matériel militaire sur place (18).

Pendant ce temps, les attaques de fedayin palestiniens se poursuivaient, y compris à partir de la frontière égyptienne (19), qui leur était interdite quelques jours auparavant. L'allié d'Israël, la France présidée par de Gaulle, l’abandonnait en condamnant par avance toute action militaire (20) qu’il serait contraint de prendre pour se libérer de l'étau noué autour de lui.

La guerre de 1973 fut déclenchée de façon concertée par l’Égypte et la Syrie. Le 6 octobre 1973 était celui du Grand Pardon (Yom Kippour), jour le plus sacré du calendrier juif. Ce jour férié, la très grande majorité des Israéliens est à la synagogue. Les soldats sont donc, exceptionnellement, injoignables et difficiles à mobiliser. C’est cette date que, fort habilement, l’Égypte et la Syrie choisirent pour combiner une attaque surprise contre Israël.

L’équivalent de la totalité des forces de l’OTAN stationnées en Europe fut mobilisé aux frontières d’Israël. Outre l’Égypte et la Syrie, 9 états arabes, dont 4 nations étrangères au Moyen-Orient, prirent une part active à la guerre contre Israël. L’Irak avait pris les devants en transférant en Égypte, quelques mois avant la Guerre de Kippour, une escadrille d’aviation. Pendant les opérations, il déploya au centre du Plateau du Golan une division comprenant 18 000 hommes et plusieurs centaines de chars qui participèrent à l’attaque du 16 octobre contre les positions israéliennes.

Les Migs irakiens opérèrent au-dessus du Golan dès le troisième jour de la guerre (8 octobre 1973). L’Arabie Saoudite et le Koweït, s’ils fournirent surtout un soutien financier, engagèrent aussi des hommes dans la bataille : 3.000 fantassins saoudiens participèrent aux combats aux alentours de Damas. « Tous les pays devraient faire la guerre aux Sionistes, qui sont ici pour détruire toute organisation humaine, pour détruire la civilisation et tout le travail que les hommes de bien essaient d’accomplir », déclara le Roi Fayçal d’Arabie Saoudite au Beyrouth Daily Star, le 17 novembre 1972.

Malgré l’embargo sur la fourniture d’armes françaises aux belligérants, promulgué par le Général de Gaulle au moment de la Guerre des six jours, la Libye finança, entre 1971 et 1973, plus d’un milliard de dollars d’armes livrées par l’URSS à l’Égypte. L’Algérie fournit des avions de combat et des blindés, la Tunisie expédia un ou deux milliers de soldats et le Maroc envoya trois brigades. Le Soudan, quant à lui, stationna 3.500 hommes dans le Sud de l’Égypte. L’aviation syrienne bénéficia de la logistique des unités de radar libanaises. Les Palestiniens bombardèrent les villages civils israéliens depuis le Liban et participèrent aux combats avec les Egyptiens et les Koweitiens.

Le Ministre syrien de la défense, Mustafa Tlas, fit un discours devant l’Assemblée Nationale de son pays, en décembre 1973, au cours duquel il cita les faits d’armes « extraordinaires d’un soldat originaire d’Alep qui a tué 28 soldats juifs à lui tout seul, les égorgeant comme des moutons. Tous ses camarades en armes assistèrent à son exploit. Il en massacra trois à la hache et les décapita… Il se battit en duel avec l’un d’entre eux et, jetant sa hache, réussit à lui briser le cou et à dévorer sa chair devant ses camarades. C’est un cas exceptionnel. Je vais lui remettre la médaille de la République. Je récompenserai de cette médaille tout soldat qui réussira à tuer 28 Juifs et je le couvrirai de gloire et d’honneurs pour sa bravoure. »

La bonne nouvelle, pour M. Stambul, c’est que « La peur de l’anéantissement et l’instrumentalisation de l’extermination » n’ont vraiment pas besoin d’être entretenues par les Israéliens !

« On le comprendra, je ne crois pas à l’existence d’un « sionisme à visage humain », même si quelques refuzniks y croient encore et pensent que seule l’occupation salit la société israélienne. »

Un « sionisme à visage humain » serait une attitude d’équanimité pour M. Stambul qui trouverait normal que le peuple juif jouisse des mêmes droits que tous les autres peuples au monde, à commencer par son autodétermination. Mais ce n’est pas ce qu’il entend par cette expression. Il se réfère à un sionisme d’où le peuple juif serait exclu, un sionisme qui serait le retour à Sion de la dhimmitude et de la persécution des Juifs. Peut-être alors M. Stambul s’autoriserait-il à teinter légèrement l’expression de sa haine ontologique d’un peu de regret pour les génocidés ? En attendant, puisqu’il veut bien voir de l’humain dans le déni du sionisme, il prétend ignorer le camp de la paix en Israël, qui est constitué de sionistes (La Paix maintenant, Meretz, le Mouvement kibboutzique qui coopère avec des agriculteurs arabes palestiniens…)

« Le problème en Israël, ce n’est pas la droite, c’est la « gauche ». Je ne parle évidemment pas de la minorité anticolonialiste qui manifeste quotidiennement contre l’occupation mais de la gauche officielle qui gravite autour du Parti Travailliste. Cette gauche a trempé dans tous les crimes commis contre la Palestine : C’est l’Irgoun de Begin qui a massacré les villageois de Deir Yassine en 1948 mais c’est la Hagana qui a achevé le travail en appliquant le plan Dalet (l’expulsion). »

Comme Sabra et Chatila, Deir Yassine est aux antisionistes ce que Victor Hugo est à la poésie : un symbole, un monument et un héros auquel on peut attribuer à peu près n’importe quelle citation. Menahem Begin, alors chef de l’Irgoun, raconta après Deir Yassine qu’on avait voulu salir son organisation « en parlant des atrocités commises... Or, avant l'attaque, renonçant à l'avantage d'une surprise, nous avions prévenu la population avec des haut-parleurs, et beaucoup de femmes, d'enfants et de vieillards avaient effectivement quitté le village. (…) Nous avions d'ailleurs constamment enseigné à nos soldats le respect des lois de la guerre. (21)».

Evidemment, il n’est pas question de croire sur parole un sioniste, a fortiori de droite, mais ce qu’il dit est confirmé par une brochure de propagande arabe dans laquelle on peut lire que « le pacifique village de Deir Yassine, dans les faubourgs de Jérusalem, a été surpris par des haut-parleurs qui invitaient les habitants du village à l’évacuer immédiatement (22)» et environ deux cents villageois allèrent se protéger en dehors du village et ne subirent aucun dommage.

Ainsi, remarque un historien français, l’Irgoun « se privait volontairement, pour des raisons d’humanité, de sa meilleure arme, la surprise. Deir Yassine a été surpris par des haut-parleurs, non par des rafales de mitrailleuse. (23)»

Par ailleurs, il est historiquement prouvé que, s’il y a bien eu des expulsions, celles-ci n’ont pas fait l’objet d’une planification. Les causes de l’exode arabe sont multiples, on en a parlé plus haut. N’y voir qu’un plan délibéré d’Israël relève soit d’une singulière myopie soit d’un aveuglement dogmatique volontaire. Nous laisserons l’ophtalmologiste de M. Stambul établir le diagnostic…

« Si seuls, les militants juifs se sentent concernés [par l’antisémitisme], alors nous aurons tous perdus. Ces choses dites, nous devons en permanence dénoncer l’instrumentalisation de l’antisémitisme par les sionistes. Leur dénier le moindre droit de propriété sur un combat antiraciste qu’ils dévoient en permanence à des fins partisanes. Dire que c’est la politique actuelle israélienne qui met les Juifs en danger. »

Si l’on comprend bien M. Stambul, l’antisémitisme existe mais il est beaucoup moins grave que son instrumentalisation par les sionistes. Les pancartes « Mort aux juifs » pendant les manifestations pro-palestiniennes ? Instrumentalisation ! Les attaques d’enfants juifs dans les écoles ? Ne méritent pas de combat antiraciste qui pourrait servir le sionisme ! Les synagogues incendiées ? Moins grave qu’une seule mosquée taguée ! Ce qui compte, si l’on veut faire avancer la paix, c’est « Dire que c’est la politique actuelle israélienne qui met les Juifs en danger. »

La meilleure preuve, c’est le « mur de l’apartheid » que ces immondes sionistes appellent « barrière de sécurité ». Il a fait tomber le chiffre des victimes civiles israéliennes d’attentat de 200 à zéro. Si ce n’est pas faire la preuve que la politique israélienne est la cause de l’antisémitisme, on se demande où on ira chercher cette preuve !

Rassurons-nous, avec l’objectivité qui caractérise l’homme honnête à la recherche de la paix, M. Stambul nous a établi un manuel d’utilisation : si c’est sioniste, c’est mauvais. Si c’est antisioniste, aussi saugrenu et éloigné de la réalité que ce soit, c’est à croire avec dévotion.

Le monde de M. Stambul est commodément divisé entre victimes vertueuses d’un côté et coupables immoraux de l’autre.

Pour lui, le judaïsme est dévoyé dans sa version sioniste, fondée sur une immoralité consciente et par nature illégitime. C’est un nationalisme étroit, xénophobe et totalitaire. L’antisionisme en revanche, qui consiste à refuser au seul peuple juif son émancipation nationale, est une attitude humaniste, généreuse et fraternelle.

A défaut d’éviter aux cinq millions de Juifs israéliens contemporains de subir le sort des six millions de leurs aînés européens, il permet à M. Stambul et à ses semblables l’exquise extase du masochisme et de l’auto-flagellation. On n’avait pas vu jouir autant depuis Jean Genêt à Chatila !

Une approche qui ne fait pas avancer d’un iota la paix.

Liliane Messika © Primo-Europe (reproduction autorisée avec mention de la source)

(16) Associated Press, 26 novembre 1956; New York World Telegram, 29 novembre 1956.

(17) David Kimche et Dan Bowly : Israël face aux Arabes - Hier Demain aujourd'hui- Editions Arthaud, 1968.

(18) 100.000 soldats égyptiens et 800 tanks sont massés dans le Sinaï. Les Saoudiens envoient 20.000 hommes près d'Eilat.

(19) Déjà dès 1966, après le coup d'Etat qui porta le Baas au pouvoir en Syrie, les attaques depuis la frontière syrienne atteignaient des sommets, entraînant des ripostes israéliennes et la même situation se produisait à la frontière jordanienne.

(20) « Le général de Gaulle est prêt à jeter Israël en pâture aux requins égyptiens » titre le New-York Times suite à la déclaration faite par le chef de l’Etat français : « La France n'est engagée à aucun titre ni sur aucun sujet avec aucun des Etats en cause. (…) L'Etat qui, le premier et où que ce soit, emploierait les armes n'aurait ni son approbation ni, à plus forte raison, son appui. Au cas où (…) une détente de fait se produirait, les problèmes posés (…) devraient être réglés au fond par décisions internationales.». Le Monde conclut que seul l’Etat israélien serait menacé de ne plus recevoir les munitions et les pièces détachées nécessaires à une aviation qu’il doit regretter d’avoir voulue exclusivement française.

(21) Menachem Begin, « The Revolt », Nash Publishing, New York, 1977.

(22) « L’agression israélienne », récit sur Deir Yassine publié par la Ligue Arabe, page 10.

(23) Miroir de l’histoire, n° 286, Librairie Jules Tallandier, Paris 1973, page 274.
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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 07:13
Jacques Tarnero
Site du CRIF 
L’ONU, l’Organisation des Nations Unies voudrait donner des preuves de son impéritie qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Tout le monde a en mémoire la conférence de l’ONU de Durban à l’été 2001, qui était sensée dénoncer l’actualité du racisme. Cette conférence avait surtout servi à la promotion de la moderne haine des juifs. A Durban, cet été là, on avait entendu des « mort aux juifs », criés non pas au nom du racisme mais au nom des droits de l’homme et de l’émancipation des peuples. Cette mascarade s’était terminée sur une immense tragédie. Quelques jours après la fin de la conférence de Durban, c’était l’attaque contre le World Trade Center, comme si les « à bas l’Amérique » et « à bas Israël » avaient été les signes prémonitoires d’un sinistre passage à l’acte. Pour s’amender et corriger cette parodie institutionnelle, l’ONU s’est réformée. En 2006 s’est créé le Conseil des droits de l’homme, sensé prendre le relais de la défunte commission. Et bien que croyez-vous qu’il s’y passe aujourd’hui? L’inhumanité porte un seul nom : Israël.

Israël reste l’ennemi du genre humain selon le Conseil des droits de l’homme de l’ONU réuni à Genève depuis une dizaine de jours. Il n’y a pas d’autre obsession, pas d’autre ennemi des libertés ou des femmes, à la surface de la terre, ont décidé le Pakistan, l’Algérie, Cuba, la Chine, tous ces pays si respectueux des droits de la personne humaine. Le Soudan, bienfaiteur du Darfour comme chacun sait, n’a pas été dénoncé. La Chine bienfaitrice du Tibet, comme chacun sait n’a pas été inquiétée. La quasi exclusivité des résolutions dénonce Israël comme l’unique source des maux de la planète. Bien pire et c’est une première des dénonciations nominales ont été formulées : Alain Finkielkraut et Hélène Carrère d’Encausse sont présentés comme les cautions intellectuelles du racisme anti arabe et anti musulman. Ce Conseil des droits de l’homme reprend à son compte la bouillie intellectuelle islamiste qui voit dans tout commentaire profane d’un texte religieux une attitude raciste. La loi française contre le port des signes religieux à l’école y est dénoncée tandis que le port de la burqa est présenté comme la manifestation de la liberté des femmes ! On rêve devant cette régression obscurantiste ! Depuis la forfaiture de Durban les choses se sont aggravées, car désormais c’est tout l’Occident qui est visé et on est surpris devant la passivité des représentants européens, français, car c’est la laïcité française qui est attaquée, c’est l’humanisme de l’Europe qui est diffamé.

Les grands crimes ont toujours eu besoin de discours pour être légitimés avant qu’ils se produisent. A l’ONU aujourd’hui ce qui se met en place c’est la légitimation de la destruction d’Israël au nom de l’antiracisme, c’est la légitimation du sexisme contre les femmes au nom du respect des différences culturelles. Prenons garde à ce qui sous nos yeux, à Genève est en train de se construire. C’est un argumentaire de mort qui se met en place et nous ne pourrons pas dire que nous ne l’avons pas vu venir. Bien évidemment en France les media n’en ont pas soufflé mot. Quelle belle démocratie participative avons-nous !

Jacques Tarnero
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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 07:13
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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 07:12
Shraga Blum | Arouts 7

Il règne en ce moment une intense activité diplomatique, au grand jour mais aussi de manière plus feutrée, autour de l’initiative de « paix » saoudienne. Les grandes lignes de ce plan seraient les suivantes : retrait israélien sur les lignes de 1967, démantèlement des localités juives de Judée- Samarie et du Golan, création d’un Etat palestinien avec la partie orientale de Jérusalem pour capitale, et droit au retour des « réfugiés » palestiniens non seulement dans le nouvel Etat, mais aussi dans l’Etat d’Israël, le tout, en contrepartie d’une normalisation des pays arabes avec Israël. En résumé, une amputation majeure du pays contre des promesses, et avec à la clé, une majorité arabe à terme en Israël !!

 Ce plan semble être favorablement considéré par de plus en plus de parties concernées : Etats-Unis, Union européenne, Russie, Fatah, pays arabes « modérés ». Le gouvernement israélien actuel, soucieux de ne pas être montré du doigt comme refusant tout compromis (et de faire diversion de ses difficultés internes) aurait bien aimé sauter les pieds joints dans cette danse, mais il y a un point qui chatouille tout de même les dirigeants israéliens : c’est la question du « droit au retour » des arabes palestiniens, qui n’est autre que la formulation habillée en termes juridiques de la fin de l’Etat juif !

La diplomatie israélienne est occupée en ce moment à lancer une campagne auprès des grandes puissances, mais aussi de certains pays arabes, afin qu’elles exercent des pressions sur l’Arabie saoudite pour qu’elle assouplisse sa position sur cette question, en vue du grand sommet des pays de la ligue arabe qui se tiendra le 28 mars à Ryad.

De son côté, dans le monde arabe on ne s’est pas fait attendre pour faire barrage à cette tentative israélienne. La Syrie, mais aussi l’Egypte (pays modéré !!) ont déjà déclaré qu’ils n’accepteraient pas que le plan saoudien soit modifié de quelque manière que ce soit. Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Ahmad Abou El-Reit a été clair sur ce point : « La proposition saoudienne, telle qu’elle a été présentée au sommet de Beyrouth, doit être la base de négociations entre Israël et le monde arabe ».

De son côté, le vice-président syrien, Farouk A-Shara, a accusé Israël de « vouloir torpiller les perspectives de paix en voulant écarter le droit au retour, et que le plan saoudien est parallèle aux différentes déclarations de l’ONU ».

En Libye, où se trouve une importante population palestinienne (détestée par ses frères libyens), on va même plus loin. Mouammar Khadafi a déclaré qu’Israël « en luttant contre cette disposition, cherche à obliger les pays arabes à donner la nationalité aux Palestiniens se trouvant sur leur territoire, et de régler ainsi la question palestinienne ». Bel exemple de fraternité arabe ! Mais en plus, Khadafi, comme il avait déjà commencé à le faire en 1995, a déclaré vouloir chasser à terme de son pays les Palestiniens vers la Bande de Gaza via l’Egypte, même si un accord n’est pas trouvé.

La Libye, qui sera le grand absent du sommet de Ryad, menace ainsi de recréer un problème humanitaire majeur, qui serait amplement médiatisé, afin d’entraîner des pressions internationales lourdes sur Israël.

Pour Ataf Adwan, responsable palestinien de la question des réfugiés, « la volonté de limiter le droit au retour aux seuls territoires de Judée-Samarie et Gaza, sert les intérêts israéliens. Si cela se concrétisait tel que les Israéliens le souhaitent, la Communauté internationale considérerait que le droit au retour a été appliqué. Or, il faut que les réfugiés puissent revenir dans leur lieu d’origine quel qu’en soit l’endroit »

Apparemment, il n’y a qu’en Israël que certains secteurs de la population et certains mouvements politiques, ignorent, ou veulent ignorer, que le monde arabe - que ce soit dans les pays qui nous entourent ou dans la population arabe israélienne elle-même - oeuvre pour le même objectif de manière méthodique, depuis des décennies : que ce soit de manière frontale, par des initiatives innocemment juridiques ou par des « ouvertures diplomatiques », c’est la fin de l’Etat d’Israël en tant qu’Etat juif qui est visée.

Et ce n’est pas en cherchant à la loupe un mot ou une expression (comme le célèbre « caduc » d’Arafat) qui permettrait de croire en un changement de cap, et de justifier ainsi des concessions inconsidérées, qu’Israël arrivera à défendre son droit à l’existence dans les tempêtes qui s’annoncent à l’avenir.

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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 07:11
LE PROBLÈME DES RÉFUGIÉS DE PALESTINE
Par Tibor Mende, Le Monde, 21 avril 1951

La Jordanie est formée de montagnes arides et de déserts. Des routes en lacet gravissent les collines escarpées et rocailleuses, et, à l’exception de quelques Bédouins nomades et de quelques villageois montés sur leurs mules, seules les jeeps de la Légion arabe sillonnent la campagne. En descendant au-dessous du niveau de la mer Morte on arrive à une vaste étendue sablonneuse qui précède Jéricho, et où plus de vingt mille réfugiés, entassés sous des tentes, sont abandonnés sur le sable brûlant. Ils sont là depuis plus de deux ans.

Sans occupation utile, sans espoir pour l’avenir, ils font la queue trois fois par jour pour la soupe ou pour leurs rations; ils discutent autour des tentes et écoutent les tirades provocantes des vieux moukhtars de village ou des agitateurs professionnels. Déambulant, sans but, entourés de ce paysage inhospitalier, et nourris de la propagande incessante des notables du camp, leur nervosité croît de jour en jour, jusqu’au moment où leur amertume trouve un exutoire dans des violences dangereuses. A Naplouse, parmi les oliveraies de Samarie; autour d’Amman; dans les grottes de Bethléem; dans l’ombre de la mosquée d’Omar à Jérusalem, des centaines de milliers de réfugiés attendent, dans des campements infects et sous des tentes en lambeaux, le jour où, dans le  sillage des armées vengeresses de la Ligue arabe, ils retourneront chez eux.

C’est ce qu’on leur fait croire dans tous les camps, et partout la tension monte à mesure que les jours passent sans apporter de changement à leur existence sans but. Il y a quelques jours un fonctionnaire de district a été assassiné par des réfugiés surexcités. Pas loin d’ici, dans un autre camp, les magasins d’approvisionnement ont été mis au pillage par une foule furieuse, et il circule de mauvaises rumeurs d’armes cachées dans les camps, de violences et d’agitation croissante.

Manque de soins

Où qu’on aille dans ce pays, c’est partout la même histoire. Les réfugiés groupés dans les villes et les villages connaissent souvent des conditions encore pires que ceux des camps, qui reçoivent du moins quelques soins médicaux et hygiéniques.

Pour comprendre les origines de ce problème terrifiant il est nécessaire de se reporter à l’époque de la lutte, en 1948. On peut poser mille fois la question de savoir pourquoi ces gens ont quitté leurs foyers de Palestine, on obtiendra mille réponses différentes.

Certains ne voulaient pas vivre dans un État juif; d’autres ont fui la bataille et, une fois celle-ci terminée, n’ont jamais trouvé l’occasion de rentrer chez eux. Beaucoup plus nombreux sont ceux qui sont partis parce qu’on leur avait dit que c’était pour quelques jours, quelques semaines au plus, et qu’ils reviendraient avec les armées arabes triomphantes; ils travaillaient comme ouvriers agricoles chez des propriétaires arabes, et n’avaient fait qu’obéir, comme toujours, aux ordres de leurs supérieurs. Lorsque le flot des réfugiés eut franchi la ligne qui devait devenir la frontière israélienne, les États arabes se trouvèrent débordés, et, avec la coopération d’organisations bénévoles, les Nations unies durent se mettre de la partie.

En 1950,  l’Office de secours et d’aide des réfugiés de Palestine (UNRWA), ayant à sa tête un Canadien, le général Kennedy, assisté du représentant de la Grande-Bretagne, Sir Henry Knight, prit l’affaire en main. La Jordanie à elle seule avait plus de 450.000 réfugiés, le Liban 120.000, et la Syrie 80.000. Dans le «couloir de Gaza» – bande de terre stérile de 40 kilomètres de long sur 6 kilomètres de large, attenante à l’Égypte – deux cent cinquante mille personnes sont entassées dans l’un des camps les plus sinistres que notre monde, pourtant si tourmenté, ait jamais connus. 

Mais les secours matériels, lorsqu’ils viennent seuls, ne font que démoraliser, et d’autres décisions s’imposaient. L’établissement définitif (resettlement) des réfugiés semblait encore impossible étant donnée l’atmosphère générale. L’UNRWA fut autorisé à organiser, en même temps que les secours, des travaux destinés à procurer une occupation utile aux malheureux habitants des camps. La construction des routes et quelques projets insignifiants mis à part, les «travaux» se heurtèrent à des difficultés. En 1950, 17% seulement des fonds de l’UNRWA ont été dépensés à créer des occupations utiles pour les réfugiés, contre 70% consacrés aux rations; et cependant les pays où vivent ces réfugiés ont un besoin criant de bonnes routes et de travaux publics de toute sorte.

Pendant ce temps un certain nombre de choses se sont éclaircies. Menacé chaque jour par la presse arabe d’un «second round» de la guerre, Israël ne tient pas, cela se comprend, à laisser rentrer un grand nombre d’Arabes qui pourraient former une cinquième colonne en puissance dans un État dont les Arabes se refusent à reconnaître les frontières.

En second lieu, malgré leurs déclarations charitables, les États arabes n’ont pas bougé le petit doigt pour permettre aux réfugiés de s’établir chez eux.

Troisièmement, l’UNRWA s’est montré incapable de faire quoi que ce soit d’effectif pour l’intégration de ces malheureux dans un système nouveau et définitif. Cependant la question des huit cent cinquante mille réfugiés prend les proportions d’un grave problème international. C’est un brandon qu’il est dangereux de laisser traîner dans une région déjà explosive d’un monde livré à la guerre froide, et qui menace la stabilité de toute la Méditerranée orientale.

À l’heure actuelle tout le monde est d’accord pour reconnaître que la réinstallation des réfugiés est la seule solution.

Les Nations unies ont proposé à cet effet une résolution;  le même principe a été accepté à la Chambre des communes. Le roi Abdallah a proclamé que la Jordanie était prête à accueillir les réfugiés comme citoyens permanents. L’Ouest du royaume comporte quantité de terres cultivables qui demandent des bras, et tous les pays arabes ont une population nettement insuffisante. Et pourtant, s’il est un mot qu’on ne prononce actuellement en Moyen-Orient qu’à voix basse et avec terreur, c’est bien celui d’ «intégration». Aucun officiel n’ose s’en faire le champion; nul politicien ne la soutiendrait, et, apparemment, nulle grande puissance n’a le courage de la reconnaître pour l’un de ses buts.

L’un des jeunes bureaucrates grassement payés que l’UNRWA entretient à Beyrouth - un de ces fonctionnaires internationaux dont l’idéalisme s’accroche obstinément à des illusions- me racontait qu’il y a quelques mois, il avait organisé dans un des camps de réfugiés la culture des légumes autour des tentes. Occuper ces gens tout en ajoutant à leurs maigres rations quelques légumes frais lui avait semblé une excellente idée. Quelques semaines plus tard arrivait du quartier général une sévère réprimande: «Arrêtez immédiatement opération carré de légumes…» «La raison?», demandai-je, désireux d’obtenir quelques éclaircissements. «Cela sentait l’intégration…» Il haussa les épaules. Ce tout petit exemple, qui n’a rien d’exceptionnel, vient à l’appui de la thèse largement répandue selon laquelle les Nations unies dépenseraient de grosses sommes d’argent pour créer un problème des réfugiés plutôt que pour le résoudre.

Un alibi pour la Ligue arabe

Où est l’explication? Qui est responsable de cette curieuse impasse? Richard Crossrrian, député travailliste, qui se trouvait ici il y a quelques jours, a essayé de donner une réponse à ces questions au cours du débat du 15 mars à la Chambre des Communes. «Tant que nous compterons sur l’ONU pour faire quelque chose de sérieux pour l’établissement des réfugiés, nous ne ferons que nous leurrer, car l’ONU est une organisation politique, a-t-il déclaré. II y a la Ligue arabe et toute la politique de la Ligue arabe…! La Ligue arabe a besoin du problème des réfugiés pour maintenir la cohésion contre Israël… L’établissement des réfugiés la priverait de son sujet de plainte le plus important. En second lieu, une paix entre la Jordanie et Israël serait des plus embarrassantes, du point de vue de la Ligue arabe, en levant l’embargo sur Israël… Telle est, me semble-t-il, l’impasse à laquelle nous nous trouvons acculés….»

Loin de Westminster, à quelques kilomètres d’ici, un Arabe, personnage de l’un des camps, me disait la même chose en d’autres termes: «Si j’avais eu les millions que l’ONU distribue ici, il y a longtemps que le problème serait résolu. Ce pays est immense, il ne manque pas de terres… si seulement les pachas voulaient permettre aux réfugiés de s’y installer…», et il fit un geste large de ses deux bras: «Regardez ce qu’ils font de l’autre côté… Le problème qui se pose à eux est encore plus vaste, et ils arrivent à le résoudre…» - et il désignait du doigt, par-delà les collines, la frontière israélienne. Il nous fallait rester là, car des camions bringuebalaient sur la route, chargés de caisses portant l’inscription ONU, et des enfants s’alignaient pour la distribution quotidienne de lait. La psalmodie du Coran se tut brusquement: c’était l’heure du repas.

Nota: Voir aussi la rubrique www.nuitdorient.com/n15.htm

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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 06:28
MEMRI | Mai 28, 2003 No.507

Une vive opposition à l’abolition du droit de retour des réfugiés palestiniens à l’intérieur des frontières d’Israël a été manifestée à l’occasion de la commémoration de la Nakba : pendant les marches des 14 et 15 mai 2003, dans les grandes villes, dont Gaza et Ramallah, dans les camps de réfugiés... Des déclarations contre l’abolition du droit de retour ont été publiées dans lescommuniqués de diverses factions et organisations ou incluses dans les discours de responsables palestiniens :


Lire l’article sur : http://memri.org/
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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 06:27
Par André NAMIECH,

 

Les révisionnistes et les négationnistes fleurissent en ce moment sur la toile Internet. Ils se délectent de caricatures infâmes et de slogans antijuifs qui, s’ils avaient trouvé les équivalents contre les déviations de l’Islam, auraient provoqué des « soulèvements populaires et planétaires » que tout le monde a déjà pu constater récemment. 

On doit alors se poser la question : Qu’est-ce qui motive ces gens à nier et à rejeter l’évidence de la Shoah qui, malheureusement, a des preuves irréfutables et dont certains survivants peuvent encore témoigner de l’horreur et de la barbarie humaine?

La réponse à cette question est à chercher dans un conflit interne et psychologique qui serait dévastateur si ces « malades mentaux » atteints d'une judéophobie pathologique, ne cherchaient pas à évacuer de leur conscience ce poids insupportable et la part de responsabilité qui leur incombe…

De quoi s’agit-il ?

- Est-il supportable de découvrir soudain que la « culture » et les «croyances » qu’on vous a inculquées depuis votre enfance, se révélaient mensongères et infondées ?

- Est-il supportable que ce peuple juif, sur qui on faisait porter tous les malheurs du monde et qu’on croyait avoir éliminer mentalement et physiquement, après 2000 ans d’injures, de maltraitances et d’opprobres, renaissait soudain de ses cendres, encore plus fort qu’avant ?

Reconnaître ces faits, c’est donner raison aux prophètes juifs qui avaient prédit la résurrection du peuple juif et de l’Etat d’Israël après les longues années d’exil… C’est reconnaître surtout que Dieu n’a pas abandonné ce peuple et que son Alliance avec lui était toujours vivante.

Pour les négationnistes et les révisionnistes, ces faits évidents les placent devant un dilemme :

- Soit, ils se bouchent les yeux et les oreilles et continuent à s’accrocher à leur vieille planche de « salut » qui prend l’eau de toutes parts et qui ne tardera pas à couler infailliblement;

- Soit, ils reconnaissent qu’on les a trompés, et dans ce cas, ils devraient affronter cette nouvelle situation avec courage et honnêteté… Mais ils n’ont ni le courage ni l’honnêteté indispensables à l’homme qui doit pouvoir se regarder en face, dans un miroir et se dire appartenir encore à l’espèce humaine, plutôt qu’à la barbarie bestiale « tapie à leur porte ».

Dans ce même registre psychologique, le journal « La tribune de Genève » du 24 mars 2007, a fait paraître un article intitulé: « Le Hamas a recours à des enfants pour servir sa cause »…

Cet article rapporte l’incroyable propagande que diffusent des chaînes de télévision du Proche Orient. Il s’agit dans ce cas, d’une mère de deux enfants âgés de 5 et 3 ans, qui s’était faite exploser en Israël, le 14 janvier 2004, entraînant dans sa mort, quatre soldats israéliens.

L’interviewer demande aux enfants : _ Où est allée votre mère ? Réponse des enfants : _ Au Paradis… Nouvelle question : _ Voulez-vous aller rejoindre votre maman et la revoir ? Réponse des enfants : _ Oui… (On devine la suite…)

Voilà comment sont « éduqués » des enfants encore aujourd’hui, dans certaines régions de notre planète, par des groupes fanatiques.

On se souviendra aussi que, pour se donner « bonne conscience », l’Europe et l’ONU ont versé de l’argent pendant des années à ces organisations, sous « couvert » de les aider à se développer ; alors que tout le monde savait que cet argent était utilisé pour financer ce genre "d'éducation..."

Mais surtout, ce reportage met en évidence le côté mortifère d’une « religion » qui loue les « martyrs » et qui, paradoxalement, ne cesse de clamer : « Dieu est miséricordieux et compatissant »…

N’est-ce pas là un problème psychique qui dépasse tout entendement vis-à-vis de nos valeurs morales qui cherchent à promouvoir la paix et l’amour du prochain pour faire accorder nos idées, nos paroles et nos actes?

Je pense aussi que l’une des causes de ces « attitudes maladives » est la Jalousie…

Un journaliste palestino-israélien Anton Shamas avait écrit dans un journal israélien, un article où il disait que « l’aventure sioniste s’était soldée par un échec »…

Voici la réponse que lui a faite Yossy Lapid :

« Ce que ne peut supporter le monde arabe, c’est le fait que, à la lumière des réalisations du sionisme, en Israël, après moins de soixante ans d’existence, les échecs arabes apparaissent si humiliants et si déprimants : - Il n’existe aucune démocratie arabe avec la liberté d’expression et de droits civiques ; - Il y a un milliard de musulmans qui prient tous le même prophète Mohamed ; et tous, tant qu’ils sont, ne peuvent pas résoudre le problème des égouts à Gaza… - Depuis quarante sept ans, les Palestiniens se sont préparés à l’indépendance, et pourtant ils ne se sont toujours pas mis à ramasser les ordures ménagères à Jéricho… - Malgré tous les revenus du pétrole dont ils disposent, les pays arabes ne sont pas parvenus à construire l’hôpital de Deir El Balah… - Tous les robinets en or massif d’Arabie Saoudite et tous les jacuzzis du Koweit ne suffisent pas à fournir de l’eau potable à Jabalyia…

C’est bien ce qui exaspère les musulmans.

Et pour conclure, Yossy Lapid, s’adressant à son homologue palestino-israélien , lui dit : « Allons, tu sais tout cela, et c’est bien ce qui t’exaspère. C’est l’envie qui te dévore et qui t’égare… »

Combien sont-ils encore dans le monde, à s’égarer de la sorte et à être dévorés par la jalousie? Malheureusement beaucoup… Ils n’arrivent pas à identifier les vrais coupables de leur triste sort… et s’acharnent à reporter la haine d’eux-mêmes et de leur aveuglement sur les autres…

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28 mars 2007 3 28 /03 /mars /2007 06:26

par François Celier

Juifs des nations et israéliens, la réflexion qui va suivre ne cherche nullement à vous embarrasser. Depuis trente ans d’amitié que je vous porte, j’ai trop d’estime pour ce que vous êtes. Néanmoins, je me dois de vous faire partager mon inquiétude à l’égard de ce que représente le joyau d’Israël à mes yeux.

Pour la grande majorité de l’espèce humaine, croyante ou incroyante, le Créateur de l’univers et du genre humain a manifesté par ses œuvres et de diverses manières (dans nos consciences et notre entendement du monde) sa réalité existentielle. Dès lors, gardons présents à l’esprit que notre futur ne dépend pas du Vatican, car les judéo-chrétiens attendent un messianisme issu d’Israël. Il dépend encore moins de la Mecque, car les fils d’Ismaël sont assujettis à l’avenir d’Israël. Notre futur ne dépend pas non plus des Américains car ces derniers s’attachent évangéliquement à Israël. Notre futur ne dépend pas des 192 Etats membres de l’ONU, car ceux-ci sont subordonnés (sans y prêter attention) à la façon dont ils respectent Israël. Il en est de même pour l’avancée des sciences « salvatrices » qui, pour le battement d’ailes d’un papillon peuvent dériver dans la théorie du chaos. Quand aux influences régulatrices des affaires du monde dictées par les grandes Organisations mondiales, les Institutions Internationales et les gouvernances politiques envers les peuples, elles sont liées (ou éloignées) aux applications juridiques et monétaires des Lois de Noé, des Lois mosaïques et de l’éthique des Droits de l’homme.

Or, de toutes ces contraintes de la vie humaine en sociétés, ce sont celles qu’assument Israël et les juifs qui portent la plus lourde charge, sous le regard de l’Eternel, le D.ieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.

Citoyens juifs des nations ou citoyens israéliens, athées, agnostiques ou fidèles à votre foi israélite, vous ne parviendrez jamais à échapper à la singularité de votre identité ontologique. L’Histoire nous rapporte qu’au cours des millénaires vous avez tenté à plusieurs reprises d’y échapper. En vain.

Créé une première fois au temps prescrit dans la Torah par vos pères fondateurs, puis réitérée dans l’actuelle re-naissance contemporaine, l’existence d’Israël se trouve à nouveau confrontée au grand péril de disparaître… par le perfide langage de sa délégitimisation, enclenché par l’irascible volonté islamiste et sa barbare djihad coranique. Les islamistes radicaux seraient-ils (inconsciemment) à ce point désespérés au point d’oser affronter, non seulement un peuple juif aguerri mais plus encore, oser défier le D.ieu d’Israël ? Allant jusqu’à proclamer la désertification de sa terre et la mort de ses bâtisseurs par éradication atomique ? D’autant que ce double péril revendiqué est aussitôt publié sur toute la planète ! Comme si monde entier était invité à prêter attention à leur fantasmatique et purement onirique hallali. N’est-ce pas étrange ?

Pour quelle raison cette menace à caractère apocalyptique se répand-elle si vite ? Y a-t-il des présages qui l’auraient annoncé ? La re-naissance providentielle d’Israël en 1948 ? La réunification israélienne de Jérusalem, son ancienne capitale davidique, en 1967 ?

Les nouveaux rapports de forces économiques, militaires et religieux qui se sont mis en branle depuis la grande peur pétrolière de 1973, suivi de la désertion des ambassades internationales ? Serait-ce la conséquence d’une forme de détérioration morale d’Israël dans sa foi sioniste ? Ce qui aurait pour effet de galvaniser d’autant toutes les forces adverses, les amenant à se focaliser géopolitiquement (religieusement ?) sur Jérusalem ? Dans le but de s’en emparer, de la dépecer en quatre ou de la raser comme elle le fut par le passé ? Rien de nouveau sous le soleil, sauf que cette fois, l’enjeu relève d’une possible finalité du « temps des nations ».

Dans une autre perspective, serait-ce les influences irrésponsables du monde politico-économique, militaire et religieux qui amèneraient Israël à rétrocéder sans fin ?

Pour l’obtention (d’un plat de lentilles ou de trente deniers) de signatures de documents alléguant la paix (en papiers dégradables) ? Pour complaire illusoirement aux us et usages d’un Occident empoisonné par les idéaux ravageurs de ses deux derniers totalitarismes ? Ou encore, est-ce dû aux amphigouriques manigances du monde arabo-musulman qui, en défaut d’aggiornamento théologique, est toujours verrouillé par ses indéboulonnables sourates jihadiques ?

Toujours est-il qu’Israël paie au prix fort les morcellements de sa terre promise par D.ieu him self. Aspirant à gagner les bonnes grâces d’une Amérique généreuse et maladroite, du ventre mou de l’Europe, des 192 pays onusiens et de l’Oumma musulmane, de concessions unilatérales en marchandages humiliants (émaillés de scandales internes), Israël s’enlise dans la glaise, et il n’est pas bon d’avoir des pieds d’argile.

En dépit de ses victoires, ces octrois, qu’aucune autre nation n’aurait accepté de faire, ses abaissements tant politiques que diplomatiques laissent de marbre les opinions publiques internationales. Les Etats nations n’aiment pas et n’aimeront jamais « l’entité » israélienne.

Là encore, étrangement (pour ne pas dire irrationnellement).

Certes, à titre individuel, beaucoup de personnes peuvent être admiratives et parfois solidaires mais, infiniment innombrables sont celles qui jalousent Israël et haïssent les juifs.

Ne s’agit-il pas de métaphysique antisioniste ?

Personnellement, j’aime Israël et les juifs, mes frères aînés dans la foi, qui surent en tout temps résister, survivre et assumer leur destinée singulière. Néanmoins, pour quelle raison mon inquiétude grandit-elle à leur endroit ? Ce pourrait-il qu’un jour prochain la tentation deviendrait grande pour Israël de baisser la garde, dans un dernier espoir d’être agréé (voire aimée, mais ne rêvons pas) par l’opinion internationale ? Dans l’espoir d’être enfin reconnu comme étant semblable aux autres nations ? Mais alors, cela signifierait-il un rejet suicidaire de sa singularité ? Quand bien même les juifs iraient jusqu’à souhaiter cette « fin de partie », ils ne seront pas acceptés pour ce qu’ils sont, aux yeux du monde et des nations. Quelle étrangeté (je me répète !) Quelle est donc cette cause déconcertante ? En fait, me semble-t-il, qu’ils y consentent ou non, les juifs détiennent un grand secret : le mandat de D.ieu à être ses témoins. Non seulement cela, mais encore, à être les garants du contrat qu’IL a établit pour tous les autres peuples de la terre, en Jésus le juif.

En conséquence, tout juif demeure, bon grès mal grès, le gardien d’Eretz Israël dans laquelle le Messie se révélera au monde. En rédigeant ce billet (apparaissant quelque peu mystique), chers amis juifs ne me retirez pas votre amitié car je crois en vous, de même que l’ancien athée que je fus croit en votre D.ieu.

Déjeunant ces jours-ci avec des amis juifs, je leurs fis part de mes réflexions. Surpris, ils réagirent d’une façon maintes fois entendue en d’autres temps et lieux.

- Mais nous ne voulons pas êtres différents ! Nous voulons être comme tout le monde et vivre en paix, avec ou sans religion, de même qu’avec nos voisins arabes et palestiniens.

- Beaucoup de membres de ma famille ont péri dans les camps. Le prix est trop élevé. Quel autre peuple accepterait un tel fardeau de souffrances et de rejet ?

- Cela fait des millénaires que nous sommes marqués au fer rouge par cette singularité, que nous n’avons jamais demandé ni voulu.

Sans le dire, je savais qu’au fond d’eux-mêmes ils détenaient la juste réponse. « Ecoutes Israël, l’Eternel est Un, l’Eternel est notre D.ieu ». C’est là toute la raison d’être les fils d’Israël. D’accord, les juifs sont seuls au monde, mais la beauté de leur destin réside dans leur âme. Aucun d’eux n’ignore qu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et sur Adonaï Cébaot. Ayant beaucoup voyagé et rencontré de nombreux peuples, je peux attester que de nos jours, des millions de chrétiens sionistes se révèlent, par eux-mêmes. Comme moi-même, ils souhaitent êtres des vôtres et se tenir à vos côtés. Si D.ieu existe « pour de vrai » (et nous le savons qu’ il est de toute éternité), Israël et les juifs sont notre seul futur.
F. C.

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27 mars 2007 2 27 /03 /mars /2007 21:16
Un petit film, réalisé par des acteurs et traduit par Palestinian Media Watch, qui met en scène un fait divers palestinien authentique: un attentat-suicide commis par une femme plus pressée de tuer et de mourir pour Allah que d’élever ses enfants.

Cette femme a tué quatre Israéliens et en a blessé sept autres à un point de passage entre Gaza et Israël en 2004. Elle a franchi le barrage en indiquant aux soldats qu’une plaque de métal dans sa jambe allait déclencher le détecteur et a demandé, et obtenu, d’être contrôlée en privé. Une fois dans la pièce, elle a fait exploser sa charge cachée sous ses habits.

Et aujourd’hui, des acteurs, des musiciens, au moins un parolier, une chanteuse, des cinéastes, des preneurs de son, des habilleurs, des maquilleurs, des arrangeurs, des machinistes, des responsables de production, des autorités de contrôle, bref tout un appareil vante cet acte sur le principal média palestinien et recommande aux femmes et à leurs enfants de suivre cet exemple: le film se termine par une image de la petite fille (adorable) qui découvre un baton de dynamite dans un tiroir et se met à réfléchir profondément… 

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27 mars 2007 2 27 /03 /mars /2007 06:40

Par Jean-Daniel Chevalier et Liliane Messika © Primo-Europe

Reproduction autorisée avec mention de la source

Pierre Stambul, Président de l’UJFP (Union des Juifs français pour la paix) a écrit un texte intitulé « Sionisme et antisémitisme » qui figure sur le site de son association, dans lequel il développe un grand nombre de poncifs anti-sionistes fondés sur un mépris absolu de l’histoire en général et des faits et chiffres en particulier.

Exemples :

« L’année 2007 sera le quarantième anniversaire de la conquête et de l’occupation de la Cisjordanie, Gaza et Jérusalem Est (sans oublier le Golan). L’année 2008 sera le soixantième anniversaire de la Naqba, une «purification ethnique » qui a abouti à la destruction de 750 villages palestiniens et à l’expulsion sans retour des 3/4 de la population palestinienne. »

Quarantième anniversaire de la conquête de la Cisjordanie sur la Jordanie et de Gaza sur l’Egypte. Il ne serait pas inutile de rappeler qu’à aucun moment avant cette date (1967), les Palestiniens ne se sont revendiqués comme peuple, bien au contraire. Tous leurs discours officiels de l’époque parlent de la « Palestine comme une invention des sionistes » et des Palestiniens comme « les Syriens du sud ». De surcroît si l’on évoque un anniversaire, le dernier concernant l’occupation de Gaza était le 38ème, puisque les Israéliens s’en sont retirés en août 2005. Certes, le nombre de morts y a été décuplé depuis, mais il s’agit d’une Intrafada, qui n’intéresse donc pas les Juifs français pour la paix…

 

Le terme « purification ethnique », même entre guillemets, a un sens : il concerne l’extermination systématique des hommes et le viol tout aussi systématique des femmes pour leur faire porter les enfants des conquérants. On l’a vu dans les Balkans, on le voit au Soudan, on le voit dans de nombreux pays où l’islam poursuit le djihad, comme il est prescrit, « par le verbe, par le fer et par les ventres ». Les sionistes, puis les Israéliens n’ont pratiqué aucun génocide (sinon on ne comprendrait pas que la population palestinienne recensée par l’UNWRA ait quadruplé pendant l’occupation israélienne) et aucune plainte pour viol n’a été portée contre eux (alors que des accusations aussi fantaisistes que le « cannibalisme rituel », « l’organisation volontaire de la Shoah pour faciliter la création d’Israël » et autres « mises en scène du 11 septembre » n’ont pas manqué).

La Naqba (catastrophe) est, dans la mythologie palestinienne, l’équivalent de la Shoah, mais la date choisie est celle de l’Indépendance d’Israël: 14 mai 1948, et si les cérémonies palestiniennes depuis lors sont calquées sur celles qu’Israël organise pour commémorer les victimes de la Shoah, les événements qui sont à l’origine n’ont strictement aucun rapport : les victimes des combats ne sont tombées que quand ceux-ci ont commencé, lancés par les armées arabes contre Israël au lendemain de la Naqba, c’est-à-dire le 15 mai 1948.

Enfin « l’expulsion sans retour des ¾ de la population palestinienne » est un triple mensonge.

Premier mensonge, l’expulsion concerne tout au plus quelques dizaines d’individus. Que des milliers aient fui les combats ne relève pas d’une expulsion. En revanche, des dizaines de milliers d’Arabes de Palestine (leur dénomination officielle de l’époque) ont suivi les consignes des radios arabes et des émissaires de leurs Etats frères, les enjoignant de laisser le champ libre aux fiers combattants arabes pour qu’ils exterminent la vermine sioniste avant de les laisser revenir.

Deuxième mensonge : le nombre. L’UNWRA, agence de l’ONU exclusivement consacrée aux réfugiés palestiniens à l’exclusion de tous les autres, a comptabilisé, à l’époque, autour de 600 000 réfugiés palestiniens et il y a eu un nombre équivalent de réfugiés juifs des pays arabes. Aucune agence spéciale de l’ONU n’a été créée pour ces derniers : ils ont été absorbés par l’Etat juif.

Troisième mensonge : « sans retour ». Une centaine de milliers de ces Arabes palestiniens sont revenus dans les mois qui ont suivi la fin des combats engagés par cinq Etats arabes contre l’Etat d’Israël le soir de sa naissance. Une politique de regroupement familial permet régulièrement à des Palestiniens de l’extérieur de revenir en Israël. De plus, à plusieurs reprises, Israël a déposé des motions à l’ONU, proposant le retour de centaines de milliers d’autres en échange de la paix ou de déclarations de non belligérance. Il n’a jamais reçu de réponse positive.

Enfin, mensonge par omission, il est resté en Israël des Arabes qui ont donc la nationalité israélienne et qui bénéficient, comme tous les citoyens, du droit de vote, des prestations sociales, de l’éducation, etc. La seule différence avec les citoyens israéliens juifs est qu’ils ne font leur service militaire que sur la base du volontariat (ce que choisit la majorité des Druzes) et non par conscription, comme les juifs. Ils représentent aujourd’hui 20% de la population israélienne. Combien y a-t-il de citoyens juifs dans les pays arabes et bénéficient-ils des mêmes droits que la population musulmane ? Zéro.

« Cette guerre [israélo-palestinienne] n’est pas une guerre ethnique, communautaire, raciale ou religieuse. Elle porte sur des principes universels. Une idéologie, à la fois nationaliste, « messianique » et coloniale (le sionisme) a construit un Etat qui opprime un peuple par une politique d’Apartheid, qui détruit sa société et dont le terrorisme d’état aboutit à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. »

Sans remonter au mufti de Jérusalem, qui entretenait des liens étroits avec Hitler et le suppliait de faire appliquer au Moyen-Orient les méthodes qui lui avaient permis de se débarrasser des Juifs en Europe, il faut dire que si « cette guerre n’est pas une guerre ethnique » du côté israélien, on ne peut en nier le caractère raciste du côté palestinien.

Ainsi le CMIP, organisme consultatif à l’Unesco, qui étudie le contenu des manuels scolaires et leur influence sur les relations entre pays en conflit, a conclu que les manuels palestiniens manifestaient vis-à-vis des Juifs un racisme équivalent à celui de la presse allemande et française de la Deuxième Guerre mondiale alors que les manuels israéliens décrivaient les Palestiniens en faisant preuve d’un « angélisme » irréaliste.

Autre exemple (entre mille) en 2005, un étudiant de Jérusalem a été assassiné pendant qu’il faisait son jogging. Deux mouvements palestiniens ont revendiqué « le fait d’armes ». Quand il s’est avéré que l’étudiant n’était pas un juif mais un Arabe israélien, les Palestiniens ont présenté des excuses à sa famille et lui ont conféré le statut de « martyr ». Si cela ne décrit pas “une guerre ethnique, communautaire, raciale ou religieuse”, on serait curieux d’en connaître les définitions stambuliennes...

Parler du sionisme comme d’une idéologie coloniale est une absurdité sémantique et historique. Le colonialisme est, selon la définition du Petit Larousse, « une doctrine qui vise à la légitimation de l’occupation d’un territoire ou d’un Etat, à sa domination politique et à son exploitation économique par un Etat étranger ». La seule occupation, domination politique, exploitation économique de la Palestine par un Etat étranger répondant à cette définition est celle de l’Etat turc de 1517 à 1917, jusqu’à l’octroi du mandat britannique.

L’arrivée des Juifs en Palestine n’est en rien assimilable à l’occupation d’un territoire ou d’un Etat par un Etat étranger : des groupes d’individus isolés ont acheté à prix d’or des terrains désertiques ou marécageux pour la seule raison qu’ils se trouvaient sur une terre avec laquelle leur peuple avait entretenu un rapport permanent pendant 2000 ans d’exil. La société des Nations, au moment de l’octroi du mandat britannique sur la Palestine, puis l’ONU quand a été approuvé le plan de partage, ont, l’une et l’autre clairement reconnu le droit légitime du peuple juif sur cette terre.

« Les Anglais ne sont pas originaires du Soudan, ni les Français de Tunisie. Mais les Juifs avaient leur histoire, leur langue, leurs aspirations enracinées en Terre Sainte… Leurs charrues, leurs pioches, leurs bulldozers mettaient à jour les vestiges de leur présence passée dans ce pays (…) Les sionistes renouaient avec eux-mêmes. Ils ne venaient ni fonder des comptoirs, ni implanter des fortins en terre étrangère. (…) Ce n'est pas arbitrairement qu'ils appelaient leurs villages et leurs villes (...), Kiriat Arba, Beit Shean. Ces lieux avaient existé aux temps bibliques, certains comme Jérusalem, sans interruption. » (1)

Décrire Israël comme un « Etat qui opprime un peuple par une politique d’Apartheid » est aussi niais que d’en faire un Etat colonial. Le premier pays au monde où les femmes arabes ont eu le droit de vote est Israël. En dehors du service militaire – qui est un devoir et non un droit (voir plus haut) -, tous les citoyens israéliens jouissent de droits égaux. Ils ont accès à l’éducation, à la santé, aux prestations sociales, au syndicalisme… les Arabes israéliens sont représentés par plusieurs partis à la Knesset et un ministre arabe a été nommé il y a quelques semaines dans le gouvernement Olmert. Ce n’était pas le premier : il y en avait déjà eu dans le gouvernement Sharon et plusieurs ambassadeurs d’Israël sont et ont été des citoyens israéliens arabes.

De même que « épuration ethnique », le mot « apartheid » a un sens et une histoire. En Afrique du sud, une minorité blanche maintenait en esclavage une majorité noire. Cette majorité n’avait accès à aucun des bénéfices de l’Etat revenant aux citoyens, dont les Arabes israéliens bénéficient sans discrimination, elle n’avait évidemment pas le droit de vote et ne pouvait accéder qu’à des places de seconde zone dans les endroits publics (transports, habitat, soins…) Cela ne correspond ni de près ni de loin à la réalité israélienne, mais cela doit évoquer un fantasme sado-masochiste très jouissif pour M. Stambul.

La fin de sa phrase est d’ailleurs intéressante au plan grammatical : « un Etat qui opprime un peuple (…) et dont le terrorisme d’état aboutit à des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. » Ce serait donc l’Etat d’Israël qui pratiquerait un terrorisme d’Etat (logique !) lequel aboutirait à des « crimes de guerre et à des crimes contre l’humanité ». Commis par qui ? Grammaticalement, par le sujet de la phrase, c’est-à-dire l’Etat (d’Israël). Or derrière cette maladresse grammaticale se profile une excuse pour ceux qui commettent ces crimes. Cela ne peut donc pas être le fait d’Israël. Sans les nommer, M. Stambul reconnaît que les Palestiniens commettent des crimes inexpiables, mais il les excuse par anticipation puisque ces actes ne sont que l’aboutissement de l’oppression et de l’apartheid. On vient de démontrer que ces accusations étaient sans fondement, l’excuse tombe donc d’elle-même. CQFD.

P. Stambul veut faire porter le drame israélo-arabe, devenu le drame israélo-palestinien, sur le seul sionisme, unique coupable. Il occulte le nationalisme arabe palestinien de Husseini, leader dès les années 30, antisémite, extrémiste sur le plan religieux et politique et opposé à tout ce qui pouvait se montrer modéré dans le camp arabe. Il ignore aussi tout ce que la politique d’Arafat comportait d’ambigu et de rejet de l’existence de l’Etat d’Israël. Il ignore toutes les déclarations du Hamas « démocratiquement élu » qui déclare officiellement aujourd’hui qu’il n’acceptera jamais de reconnaître Israël et qu’il le combattra jusqu’à sa disparition.

« (…) mais ce qui reste prépondérant, c’est le soutien de la majorité des Juifs (en Israël ou ailleurs) au projet sioniste. Qu’est-ce qui fait marcher ce soutien ? Une réécriture de l’histoire juive, un travail patient de destruction des identités issues de l’histoire des diasporas. »

En fait de réécriture de l’histoire, M. Stambul est manifestement un expert : même après l’exil auquel les ont forcés les Romains, quelques communautés juives ont réussi à demeurer en terre d’Israël, principalement à Jérusalem, Sichem (actuelle Naplouse), Saint Jean d’Acre, Hébron…

Evolution de la population de Jérusalem depuis 1844 (1er recensement disponible)

Année

Administration

Juifs
Musulmans
Chrétiens
Total
1844
Ottomane
7.120
5.000
3.390
15.510
1876
Ottomane
12.000
7.560
5.470
23.030
1896
Ottomane
28.112
8.560
8.748
45.420
1922
Anglaise
33.971
13.411
4.699
52.081
1931
Anglaise
51.222
19.894
19.335
90.451
1948
Jordanienne
100.000
40.000
25.000
165.000
1967
Israélienne
195.000
54.963
12.646
263.309
1987
Israélienne
340.000
121.000
14.000
475.000
1990
Israélienne
378.200
131.800
14.400
524.000
2000
Israélienne
530.000
204.000
14.700
758.300

Le peuple juif est resté un peuple dans la diaspora, par fidélité à une terre (« l’an prochain à Jérusalem » est récité dans de nombreuses prières) et à une morale (ancêtre de la Déclaration des Droits de l’homme) incarnée par un livre : la Torah. Le « sionisme », c’est-à-dire, littéralement « le retour à Sion » date de la destruction du royaume de Juda, vers 590 av. J-C., lors de l’exil à Babylone du peuple juif.

Le sionisme politique, c’est-à-dire le désir d’émancipation du peuple juif, lui, est contemporain de tous les nationalismes de la fin du XIXème siècle. Il a été formalisé par Theodor Herzl au moment de l’affaire Dreyfus, en France, quand ce journaliste autrichien s’est rendu compte que la seule solution pour le peuple juif de vivre sans être persécuté était d’être son propre maître, sur sa propre terre. « L'idée que je présente dans cet écrit est très ancienne, c'est celle de la création d'un Etat pour les Juifs » écrit-il dans « l'Etat des Juifs », publié en 1896.

C’est une ambition que M. Stambul ne dénie ni aux Libanais (le Liban est une création des Français en 1946), ni à la Syrie ou à la Jordanie (création des Britanniques la même année) ni à l’Egypte (devenue indépendante en 1922). En 1948, il y eut deux partitions décidées par l’ONU : celle de la Palestine en un Etat juif et un Etat arabe (refusé par ces derniers) et celle de l’Inde entre un Etat hindouiste (l’Inde) et un Etat musulman (le Pakistan). Cette région du monde est toujours agitée de conflits et de terrorisme, mais M. Stambul ne voit probablement pas d’intérêt à y promouvoir la paix. Seul l’intéresse le Moyen-Orient, ou plutôt, au Moyen-Orient, les 20 000 km2 qu’il dénie au peuple juif. Il n’a aucun état d’âme vis-à-vis de l’indépendance du Koweït intervenue en 1961, de celle de Bahrein officialisée en 1970 ou des Emirats Arabes Unis et du Qatar promulguées en 1971.

Pour M. Stambul, ces peuples-là ne posent pas problème et même si rien ne les distingue de leurs voisins (langue, culture…), il serait criminel de leur dénier le statut de peuple. Comme il est criminel de le dénier aux Palestiniens qui le revendiquent depuis 1967. En revanche, le peuple juif, le seul qui ait conservé son unité par-delà les exils et les persécutions depuis 5000 ans, celui-là ne mérite aux yeux de M. Stambul que les qualificatifs de « nationaliste, messianique et colonial ».

D’autant que, n’étant pas à une contradiction près, il accuse le sionisme d’avoir détruit « des identités issues de l’histoire des diasporas. » Lesquelles ? Celle des Juifs dénaturalisés par Vichy ? Celle des Juifs persécutés et chassés de tous les pays arabes ? Celle des Juifs gardés en otages dans feu l’URSS ? S’il y a une identité que le sionisme a fait disparaître (et c’était bien là son objectif), c’est celle du Juif minoritaire et persécuté pour sa seule identité. La loi du retour qui garantit la nationalité israélienne à tout Juif qui en fait la demande a d’ailleurs été établie d’après les critères qu’Hitler appliquait pour déporter les Juifs. Est-ce cela qui défrise tant M. Stambul ?

La destruction des identités juives polonaises, allemandes, d’Europe de l’Est en général, de Russie, des pays arabes, etc., n’a rien à voir avec le sionisme. Au lendemain de la Deuxième guerre mondiale, le régime communiste roumain a opéré un véritable « génocide spirituel » sur ce qui restait de la communauté juive du pays. Le sionisme n’y était pour rien, pas plus qu’il n’est à l’origine de la dhimmitude dans les pays arabes, des pogromes, du communisme ou du nazisme, fossoyeurs des identités juives. On peut par contre montrer que l’Etat d’Israël est un lieu où peuvent se perpétuer de nombreuses traditions culturelles et identités issues de l’histoire juive, notamment de la diaspora.

 

À suivre...

(1) Paul Giniewski « L’Antisionisme », Ed. Librairie encyclopédique, Bruxelles 1973.

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